5/ Le Japon, maintenant. Oui, mais pourquoi ? Et quelles sont tes sources et lectures essentielles dans ce domaine ?
Ma culture m'emmerde. Elle m'emmerde depuis que Rabelais est mort (ça fait un baille, donc). Je m'en suis trouvé une autre qui m'emmerde moins, où l'esprit se meut avec moins d'entraves, où l'on connaît l'importance du vide et du silence. Mes sources ? Je ne peux pas les réduire à quelques titres. Il y a trop de choses, d'éléments disparates. J'entends les orgues à bouche du Gagaku, les chants du nô, je pense à la tristesse des tanka du VIIIe siècle, à la romance fleuve de Murasaki, à l'humour désespéré de Saikaku, aux ukiyo-e, à la voix enfantine sur fond de musique d'ascenseur de Yuri Shiratori, écoutée la veille, à la perfection cinégénique de Kobayashi, à Oshima qui a réalisé le seul film devant lequel j'ai bandé, aux longues heures passées à la Librairie Japonaise de Paris, à une misérable tentative de drague d'une vendeuse une fois, etc.