Marion Mazauric, directrice des éditions Au Diable Vauvert, parle du livre numérique dans une interview.
C'est ici.
Extrait :
Le numérique devrait permettre une revalorisation de la part auteur/éditeur au détriment du « couple » diffuseur/libraire. Est-ce déjà une réalité et comment concevez-vous l’avenir de l’édition ?
Je crois que le libraire peut se voir tout à fait revalorisé lui aussi par le développement du numérique, dans la mesure où il propose un choix et un lieu de rencontre, de bien être et d’échange, de lien social et culturel.
Nous allons devoir travailler l’objet et la rencontre, penser la promotion des auteurs en les mettant davantage en scène, de la façon qui correspond à chacun.
La question de la diffusion est délicate. Les diffuseurs avancent très vite sur le numérique, et ils font la preuve de la nécessité d’une inter-médiation face au nombre de points de ventes pour le livre et de circuits pour le numérique, et dans tous les cas à la complexité de la facturation. Mais ils sont chers et ne peuvent plus réellement assurer la fonction commerciale. Cela charge d’autant l’éditeur.
Le numérique va accélérer encore la production de l’écrit, en volume mais aussi dans la diversité des formes et modes de production. L’auto-édition va se développer et on choisira les éditeurs pour leur compétence et leurs stratégies. Nous entrons dans une période où vont coexister de nombreuses formes d’exploitation, physique et numérique, et qui va solliciter beaucoup de créativité éditoriale, c’est un beau défi.
J’imagine hélas à la fois un secteur moins riche et de plus en plus performant !