Oui, c'est tout à fait juste! Loin de moi l'idée d'excuser des attitudes qui sont aujourd'hui inexcusables.Lensman a écrit :Pour ma part, j'ai l'impression que ce n'est pas aussi simple, ni dans un sens, ni dans l'autre.
Il ne faudrait peut-être pas trop abuser de l'explication "c'était comme ça à l'époque", qui; d'explication, se transforme parfois en une sorte d'excuse.
Il est bon de se rappeler qu'à des époques (ou des lieux) où il était "naturel" d'être raciste, ou macho, il y avait des gens qui ne l'étaient pas, ou pas beaucoup, et dont certains oeuvraient même pour changer les choses. Si ces attitudes racistes étaient si "normales", il n'y aurait pas eu de raison qu'elles changent. Elles ont pourtant changé, grace à des gens qui, de leur temps, se sont faits traiter de naïfs, d'idiots, d'utopistes, etc.
Simplement, j'ai souvent l'impression que l'on juge des gens, des évènements, etc. un peu trop à l'aune de notre propre perception des choses sans pour autant ne serait-ce qu’essayer de comprendre pourquoi telle ou telle situation inacceptable de nos jour l’était avant (ou l’est maintenant, mais ailleurs…). Peut-on réellement juger des mœurs sans comprendre le contexte ? Je ne le pense pas. Si cela était vrai, il y aurait par exemple bien des pratiques religieuses – de toutes les confessions – qui pourraient être jugées un peu trop hâtivement, même si une critique dure et objective est nécessaire.
En ce qui concerne le politiquement correct, mon propos est plus précisément de dénoncer une forme de censure de l’esprit et des mots qui ne permet pas d’aborder certains thèmes ou de simplement dire les mots, même ceux qui fâchent, tout en ne confondant bien sûr pas franchisse et grossièreté. En France et en Suisse (où je vis), cette censure n’est pas – encore – trop présente. Mais chez les gros d’en face, ça devient carrément la folie. Ma crainte est que cette vision du langage vienne chez nous et que, pour reprendre mon exemple de la religion, on ne puisse plus faire une critique d’une religion sans être automatiquement taxé d’anti-xxx.
Lorsque l’on ne peut plus dire les mots qui fâchent ou que l’on nie le passé, il faut commencer à se faire de souci…
Aikau le bô