La Ligue de l'imaginaire...

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Lem

Message par Lem » ven. juin 19, 2009 11:43 am

Se lamenter de l'existence de Werber, c'est comme se plaindre qu'il pleuve le soir en été pendant un barbecue.
Avec ce nouveau roman, Barbara Cartland s'inscrit dans la lignée des grands tragiques, de ces sublimes analystes des passions tristes, des amours contrariées, des destins brisés qui ont littéralement éduqué la conscience moderne : Flaubert, Proust, et Sagan.

Il y a une ligne de partage entre ceux que ceux amusent et ceux que ça met en colère. Personnellement, le relativisme à la sauce barbecue me fait gerber.

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thomasday
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Message par thomasday » ven. juin 19, 2009 11:51 am

Erion a écrit :Pierre Jourde a publié de nombreux ouvrages sur la littérature française contemporaine, est-ce que ça a changé quoi que ce soit à la critique littéraire journalistique en France ?
Je ne sais pas sur les "critiques littéraires", mais une chose est sûre ça a eu du retentissement dans les maisons d'édition ; et aujourd'hui présenter un livre qui "a de l'estomac" ça a une certaine résonance. Et présenter un livre visiblement "sans estomac" ça a aussi ses conséquences (surtout dans un groupe comme Gallimard).
Je me souviens de C'est ainsi que les hommes vivent de Pierre Pelot que j'avais présenté aux représ, aux libraires, aux journalistes et ils avaient tous très vite compris que c'était de la Littérature, pas 160 pages de "rien parisien".
Il faut lutter contre la prise de pouvoir du marketing (l'investissement déclenche la presse)... et si ça passe par "éduquer" les critiques ou se colleter avec eux, franchement ça ne me pose aucun problème.

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Hoêl
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Message par Hoêl » ven. juin 19, 2009 11:56 am

Pourquoi tant de haine ?
Je vais être franc , j'ai commencé il y a des années de cela un bouquin de Werber , Les fourmis , et ça m'est tombé des mains . Mais qu'il se réclame de la S.F. ne me choque pas plus que lorsque Hubbard , Guieu ou d'autres avant et après eux le firent , il faut admettre qu'il y a des bons et des mauvais écrivains de S.F. et basta . Après ça , qu'il fasse de l'autosatisfaction , c'est humain , et je connais peu d'écrivains qui reconnaissent que leur production soit médiocre . En fait , le seul exemple qui me vienne , c'est Rimbaud "Rinçures , ce ne sont que des rinçures !" et le brave garçon avait révolutionné la poésie avant ses 20 ans ... comme quoi ...
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Roland C. Wagner
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Message par Roland C. Wagner » ven. juin 19, 2009 12:04 pm

Hoêl a écrit :Mais qu'il se réclame de la S.F. ne me choque pas plus que lorsque Hubbard , Guieu ou d'autres avant et après eux le firent
Jimmy publiait en Anticipation, Hubbard dans les pulps : ils n'avaient pas besoin de "se réclamer" de la SF.

Et on ne dit pas de mal de Jimmy.
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Message par Hoêl » ven. juin 19, 2009 12:05 pm

Roland C. Wagner a écrit :
Hoêl a écrit :Mais qu'il se réclame de la S.F. ne me choque pas plus que lorsque Hubbard , Guieu ou d'autres avant et après eux le firent
Jimmy publiait en Anticipation, Hubbard dans les pulps : ils n'avaient pas besoin de "se réclamer" de la SF.

Et on ne dit pas de mal de Jimmy.
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Roland C. Wagner
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Message par Roland C. Wagner » ven. juin 19, 2009 12:06 pm

Hoêl a écrit :
Roland C. Wagner a écrit :
Hoêl a écrit :Mais qu'il se réclame de la S.F. ne me choque pas plus que lorsque Hubbard , Guieu ou d'autres avant et après eux le firent
Jimmy publiait en Anticipation, Hubbard dans les pulps : ils n'avaient pas besoin de "se réclamer" de la SF.

Et on ne dit pas de mal de Jimmy.
Ben quand même , comme auteur , je dis pas , mais comme gourou ...
Chronologiquement, Hubbard a été un auteur bien avant d'être un guru.
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Message par Hoêl » ven. juin 19, 2009 12:09 pm

J'avoue (avec honte) avoir même explosé de rire à certaines pages de sa décalogie .
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Roland C. Wagner
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Message par Roland C. Wagner » ven. juin 19, 2009 12:11 pm

Hoêl a écrit :J'avoue (avec honte) avoir même explosé de rire à certaines pages de sa décalogie .
Ouaip, mais ça, c'était bien après le passage au stade guru.
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Erion
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Message par Erion » ven. juin 19, 2009 12:11 pm

Lem a écrit : Il y a une ligne de partage entre ceux que ceux amusent et ceux que ça met en colère. Personnellement, le relativisme à la sauce barbecue me fait gerber.
Ce n'est pas du relativisme. Mais je rappelle que Flaubert a peu vendu. Que la plupart des auteurs devenus des classiques de nos jours, n'étaient pas des best-sellers à leur époque. Quelle importance ?! Evidemment, Werber peut sans doute se payer une Ferrari et pas toi. Mais au final, le temps fait le tri entre ce qui a de l'importance et ce qui n'en a pas.
Ca ne sera sans doute pas de ton vivant, mais toutes les gesticulations que tu feras n'y changeront rien.
Se mettre en colère contre Werber, c'est idiot. Il n'est pas un concurrent, il est dans un autre monde ou temps littéraire, quelque chose qui appartient à une sphère autonome, comme tous les livres du même genre (Da Vinci Code par exemple). Il ne vous fait pas de l'ombre, vous êtes juste pas dans le même système solaire.

Quant à la remarque de Gilles, elle ne change rien au fond du problème. Les journalistes ont pas changé fondamentalement leur manière de critiquer, tout continue comme si le livre de Jourde n'avait pas existé. Ok, ça modifie à la marge les décisions de certains éditeurs, mais on peut pas dire que ça soit la révolution.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
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Message par Lem » ven. juin 19, 2009 12:27 pm

Erion a écrit :Flaubert a peu vendu. Que la plupart des auteurs devenus des classiques de nos jours, n'étaient pas des best-sellers à leur époque. Quelle importance ?! Evidemment, Werber peut sans doute se payer une Ferrari et pas toi.
Qu'est-ce que c'est que cette obsession des ventes ? Quand on aborde ce genre de sujets, tu finis toujours par remettre les ventes sur le tapis (cf une autre discussion où tu as cité les licences starwars ou un truc assimilé comme exemple de ce que le public aime). Mais ce n'est pas le problème. Je n'en parle pas, des ventes. Quand on discute littérature, je m'en fous complètement. J'aime certains gros vendeurs, j'en déteste d'autres. J'aime certains obscurs qui n'épuisent jamais leur premier tirage et j'en déteste d'autres. Ce n'est pas un critère. Ce qui me fait réagir, c'est la passivité des critiques et pire encore, les énormités qu'ils écrivent quand ils basculent en mode actif (car je doute que le papier dont j'ai cité un extrait plus haut soit un simple argu presse copié-collé : on y sent une rélfexion personnelle à l'œuvre, malheureusement). Tu aurais peut-être intérêt à élucider tes propres a priori critiques : selon toi, la seule vraie raison de s'en prendre à un système qui fait de la merde en barre, c'est la jalousie ? Le désir de Ferrari ? Tu penses qu'on est incapable d'une réaction sincère ?
toutes les gesticulations que tu feras n'y changeront rien.
Préjugé. Il faut essayer pour savoir.
Se mettre en colère contre Werber, c'est idiot. Il n'est pas un concurrent, il est dans un autre monde ou temps littéraire, quelque chose qui appartient à une sphère autonome, comme tous les livres du même genre (Da Vinci Code par exemple).
L'auteur de l'article ne cite ni Dan Brown, ni Marc Lévy. Il cite Jules Verne, Asimov et Dick. On a le droit d'écrire que c'est une escroquerie intellectuelle ne serait-ce que pour prendre date.

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Lensman
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Message par Lensman » ven. juin 19, 2009 12:34 pm

Lem a écrit :
Se lamenter de l'existence de Werber, c'est comme se plaindre qu'il pleuve le soir en été pendant un barbecue.
Avec ce nouveau roman, Barbara Cartland s'inscrit dans la lignée des grands tragiques, de ces sublimes analystes des passions tristes, des amours contrariées, des destins brisés qui ont littéralement éduqué la conscience moderne : Flaubert, Proust, et Sagan.

Il y a une ligne de partage entre ceux que ceux amusent et ceux que ça met en colère. Personnellement, le relativisme à la sauce barbecue me fait gerber.
Tout cela pose problème.
A qui s'adresse Werber lorsqu'il écrit ces idioties?
De toute évidence, pas au public que l'on imagine pour la SF telle que nous la concevons.
Alors? Faut-il réagir? (je ne parle pas d'une réaction comme celle de ce fil , sur le coup, pour se défouler avec les copains, mais d'une réaction étudiée et travaillée, s'adressant à des gens qui seraient susceptibles d'en tirer un enseignement).
Je me demande tout de même si cette entreprise ne serait pas vaine: si un lecteur est normalement constitué, s'il possède ne serait-ce qu'un brin d'esprit critique, il va rigoler ou s'enerver en lisant ces fadaises. S'il ne se rend pas compte tout seul de l'imbécilité du propos, c'est absolument sans espoir : il n'appartient pas à l'espèce des gens intéressants pour nous (au niveau de la démarche littéraire, s'entant: un excellent boulanger-pâtissier, par exemple, peut aimer Werber: je lui conserverai ma clientelle!)
Werber est en fait dans une situation très confortable: ses livres se vendent, et il est détesté à la fois par les critiques sérieux de littérature générale ET par les élitistes du millieu de la SF intellectelle. Plébiscité par le peuple, qui l'aime, rejeté par les élites culturelles (?), dont le bon peuple se méfie. En fait, ses déclarations vont rencontrer un bon accueil chez ceux de ses lecteurs qui vont les lire. Il établit avec eux une complicité facile.
Devenons-nous nous mêler de leurs affaires? Ce n'est pas notre monde, ce n'est pas le monde de la SF.
Oncle Joe

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Hoêl
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Message par Hoêl » ven. juin 19, 2009 12:37 pm

+1
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Erion
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Message par Erion » ven. juin 19, 2009 12:39 pm

Lem a écrit :
Erion a écrit :Flaubert a peu vendu. Que la plupart des auteurs devenus des classiques de nos jours, n'étaient pas des best-sellers à leur époque. Quelle importance ?! Evidemment, Werber peut sans doute se payer une Ferrari et pas toi.
Qu'est-ce que c'est que cette obsession des ventes ? Quand on aborde ce genre de sujets, tu finis toujours par remettre les ventes sur le tapis (cf une autre discussion où tu as cité les licences starwars ou un truc assimilé comme exemple de ce que le public aime).
Parce que, si ces gens ne vendaient pas, leur existence ne te poserait pas problème. C'est parce qu'ils vendent qu'ils sont des objets médiatiques intéressants pour les journalistes, etc...
Ca ne dit rien de la valeur de leurs écrits, ça décrit juste les ressorts médiatiques de l'affaire. La qualité d'écriture d'un roman n'a aucun lien avec les ventes, on le sait tous, c'est totalement indépendant. Mais pour qu'un auteur soit le sujet des journalistes, il n'y a pas 36 000 raisons : soit il est bien soutenu par un éditeur qui sait obliger les rédactions, soit il vend beaucoup.
Le reste, on s'en fout.
toutes les gesticulations que tu feras n'y changeront rien.
Préjugé. Il faut essayer pour savoir.
Publie un roman, c'est plus utile. Au niveau de la dépense énergétique, c'est plus écolo-responsable.
L'auteur de l'article ne cite ni Dan Brown, ni Marc Lévy. Il cite Jules Verne, Asimov et Dick. On a le droit d'écrire que c'est une escroquerie intellectuelle ne serait-ce que pour prendre date.
Ouh là, "escroquerie intellectuelle" ? Si on devait faire la liste de tous les gens qui font ce type d'escroquerie en se revendiquant de tel ou tel auteur, un bottin n'y suffirait pas, même dans nos genres. C'est le jeu de l'interview. Il cite les auteurs connus de tout le monde ou presque. J'aurais été plutôt surpris, s'il avait cité Egan, LeGuin et Iain Banks (ça aurait montré une véritable envie de s'approprier la SF). Dick, est une référence qui devient commune, même en dehors de la SF, Verne est un grand ancien, et Asimov est un auteur étudié à l'école. Rien de bien original.
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Lensman
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Message par Lensman » ven. juin 19, 2009 12:41 pm

+1 avec Erion.
Oncle Joe

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Message par Lem » ven. juin 19, 2009 12:52 pm

Lensman a écrit :si un lecteur est normalement constitué, s'il possède ne serait-ce qu'un brin d'esprit critique, il va rigoler ou s'enerver en lisant ces fadaises. S'il ne se rend pas compte tout seul de l'imbécilité du propos, c'est absolument sans espoir
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