Lem a écrit :Se lamenter de l'existence de Werber, c'est comme se plaindre qu'il pleuve le soir en été pendant un barbecue.
Avec ce nouveau roman, Barbara Cartland s'inscrit dans la lignée des grands tragiques, de ces sublimes analystes des passions tristes, des amours contrariées, des destins brisés qui ont littéralement éduqué la conscience moderne : Flaubert, Proust, et Sagan.
Il y a une ligne de partage entre ceux que ceux amusent et ceux que ça met en colère. Personnellement, le relativisme à la sauce barbecue me fait gerber.
Tout cela pose problème.
A qui s'adresse Werber lorsqu'il écrit ces idioties?
De toute évidence, pas au public que l'on imagine pour la SF telle que nous la concevons.
Alors? Faut-il réagir? (je ne parle pas d'une réaction comme celle de ce fil , sur le coup, pour se défouler avec les copains, mais d'une réaction étudiée et travaillée, s'adressant à des gens qui seraient susceptibles d'en tirer un enseignement).
Je me demande tout de même si cette entreprise ne serait pas vaine: si un lecteur est normalement constitué, s'il possède ne serait-ce qu'un brin d'esprit critique, il va rigoler ou s'enerver en lisant ces fadaises. S'il ne se rend pas compte tout seul de l'imbécilité du propos, c'est absolument sans espoir : il n'appartient pas à l'espèce des gens intéressants pour nous (au niveau de la démarche littéraire, s'entant: un excellent boulanger-pâtissier, par exemple, peut aimer Werber: je lui conserverai ma clientelle!)
Werber est en fait dans une situation très confortable: ses livres se vendent, et il est détesté à la fois par les critiques sérieux de littérature générale ET par les élitistes du millieu de la SF intellectelle. Plébiscité par le peuple, qui l'aime, rejeté par les élites culturelles (?), dont le bon peuple se méfie. En fait, ses déclarations vont rencontrer un bon accueil chez ceux de ses lecteurs qui vont les lire. Il établit avec eux une complicité facile.
Devenons-nous nous mêler de leurs affaires? Ce n'est pas notre monde, ce n'est pas le monde de la SF.
Oncle Joe