Oui, et alors ? Je ne vois pas le rapport avec le fait qu'il ne connaît pas la SF mais ne se gêne pas pour la descendre.systar a écrit :C'est là que tu exagères peut-être un peu, Roland. Alain a une démarche très singulière, nourrie de réflexions sur la valeur des sons, sur leur tonalité affective, leur effet physique sur notre corps, il réfléchit aussi beaucoup à la question du rythme, qui s'analyse en termes d'accents et de volumes de syllabes dans les segments de phrase... Tout ça est nourri à la mamelle de traités de stylistique, de phonétique...Roland C. Wagner a écrit : Il vaut mieux se taire que de parler de ce qu'on ne connaît pas.
En plus, comment il a bricolé sa sauce, on s'en fout. C'est le résultat qui compte. Chacun ses goûts.
Ça s'appelle cracher dans la soupe et Brussolo a fait ça très bien avant lui.systar a écrit :[Là où je trouve Alain un peu gonflé, pour te donner quand même raison sur ce point, c'est qu'il a tendance à dire "le milieu de la SF", alors qu'il est aussi le premier à reconnaître qu'à part Ender et Hypérion il n'a pas lu les grands classiques du genre, et qu'il n'a pas trop le temps de lire les romans de ses chers confrères... Mais comme je te l'avais dit, c'est selon moi une tendance un peu inconsciente qu'a Alain de mettre les pieds dans le plat dans les interviews, et de balancer des oracles.
Voilà qui me rappelle quelque chose…systar a écrit :[Reste à voir le bonhomme qu'il y a derrière ce genre d'affirmations hâtives: pas prétentieux pour deux sous, justement pas du tout snob (sauf à dire que lire Deleuze et Mallarmé, et chercher à faire des bouquins qui traversent le corps du lecteur, c'est forcément du snobisme...), toujours avide de saisir les réactions des lecteurs, d'apprendre ce que La Horde a pu transformer dans la vie des gens (parce que ça, c'est quelque chose qu'aucun jugement critique, esthétique ou stylistique ne pourra plus lui enlever: ce livre a eu un impact très singulier sur nombre de lecteurs, la chose était patente lors d'une séance dédicace à laquelle j'ai assisté, les gens ont vraiment vécu qqch d'intense en lisant ce bouquin)...
Personnellement, ce livre n'a rien changé dans ma vie, alors que je me suis emmerdé pour ainsi dire tout du long, en luttant pour retenir ma main qui ne cessait de se tendre par réflexe vers un stylo rouge posé non loin de là. Il m'a juste rappelé qu'en France, ce sont les auteurs qui en font des tonnes qui sont censés avoir "du style". Il faudrait arrêter avec les mythes auto-construits.
Ça, c'est grand : Damasio dénigre ses collègues sur le plan du style et, toi, tu regrettes de ne pas pouvoir nous sortir La Horde.systar a écrit :[Le style: je ne crois pas qu'il n'y ait rien à en dire, même si c'est très difficile d'en parler, tant nous allons partir de présupposés différents. Surtout qu'il faudrait juger sur pièces, analyser des phrases ou des paragraphes entiers, et là je n'ai pas ma Horde sous la main...
Après les brussolâtres, les damasiâtres ? Les mânes de Philip K. Dick nous en protègent.
(Tu vois, j'avais raison.)