réédition d'en terre étrangère ?
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- Thomas Geha
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Téléphoné ? Non, je ne crois pas que le mot soit le bon. Les paradoxes temporels sont montés pour avoir un sens. Qu'ils aillent dans le sens de la logique narrative ne fait pas de ceux-ci un montage téléphoné. Je pense, mais ce n'est que mon avis, qu'Heinlein se fichait pas mal de la prévisibilité du dénouement. L'intérêt n'est pas là.
- Roland C. Wagner
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Si la description d'une technologie alternative au parfum d'antan ne te titille pas les neurones, c'est que tu es perdu à la cause.Nébal a écrit :Risques de spoilers.
On pourrait s'en foutre s'il y avait vraiment quelque chose derrière, comme dans L'Homme qui vendit la Lune. Je n'ai pas le sentiment que ce soit le cas ici.Roland C. Wagner a écrit :La technologie spéculative décrite est datée.
C'est indéniable.
Mais on s'en fout.
Parce que tu ne replaces pas le roman dans son cadre spatio-temporel.Outre que ça tombe comme un cheveu sur la soupe - faut toujours avoir un peu de drogue des zombies sur soi -, ça pue l'artifice de narration, qui permet d'expliquer le plan des meuchants devant un gentil qui ne peut rien faire, comme dans une mauvaise bisserie. Désolé, mais je trouve ça grotesque.Ah ouais, au fait, je suis allé jeter un œil à ta critique. Pourrais-tu m'expliquer en quoi la « drogue des zombies » est « grotesque » ?
Je te conseille de te procurer Les armes secrètes de la CIA de Gordon Thomas, qui narre par le menu les expériences que menait au Canada le « bon » docteur Cameron pour le compte de la CIA. La lecture de LSD et CIA, aux éditons du Lézard, serait sans doute également enrichissante sur ce plan.
Là, j'ai pas le temps de te faire une histoire de la perception des différentes substances aujourd'hui regroupées sous l'appellation de « la drogue », mais il me semble utile de rappeler que le LSD était légal aux USA à l'époque, et qu'il n'était apparemment pas si difficile d'en faire l'expérience dans certains milieux intellectuels et artistiques.
Les années 50 sont aussi celles où se développe pas mal l'emploi de produits psychoactifs pour soigner (à défaut de guérir) les malades mentaux, ou du moins pour les rendre gérables dans certains cas. (Et je rappelle au passage que le LSD et d'autres psychédéliques similaires ont été expérimentés sur des prisonniers et des malades mentaux à qui l'on n'avait pas songé à demander leur avis.)
Dans cette ambiance globale, l'idée d'une « drogue des zombies », et que certaines personnes puissent en avoir toujours sur elles, passe comme une zigounette bien tendue dans un pilou-pilou convenablement lubrifié.
Better living through chemistry, qu'ils disaient.
Gné ?…Mais il est ultra téléphoné.Je ne parle même pas de l'enchaînement des paradoxes temporels qui approche quand même de la perfection.
Texte écrit en 1958. Tu vois où je veux en venir ?A ce compte-là, "All You Zombies", c'est quand même autre chose...
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)
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Tu généralises comme qui dirait un peu, là... Désolé, ça marche pour plein d'auteurs, pour plein de bouquins, pour plein de bouquins et de nouvelles de cet auteur-là, mais pas ici.Roland C. Wagner a écrit :Si la description d'une technologie alternative au parfum d'antan ne te titille pas les neurones, c'est que tu es perdu à la cause.
Pas convaincu. D'autant que la dimension "artifice de narration" reste trop prépondérante à mes yeux.Parce que tu ne replaces pas le roman dans son cadre spatio-temporel.
Je te conseille de te procurer Les armes secrètes de la CIA de Gordon Thomas, qui narre par le menu les expériences que menait au Canada le « bon » docteur Cameron pour le compte de la CIA. La lecture de LSD et CIA, aux éditons du Lézard, serait sans doute également enrichissante sur ce plan.
Là, j'ai pas le temps de te faire une histoire de la perception des différentes substances aujourd'hui regroupées sous l'appellation de « la drogue », mais il me semble utile de rappeler que le LSD était légal aux USA à l'époque, et qu'il n'était apparemment pas si difficile d'en faire l'expérience dans certains milieux intellectuels et artistiques.
Les années 50 sont aussi celles où se développe pas mal l'emploi de produits psychoactifs pour soigner (à défaut de guérir) les malades mentaux, ou du moins pour les rendre gérables dans certains cas. (Et je rappelle au passage que le LSD et d'autres psychédéliques similaires ont été expérimentés sur des prisonniers et des malades mentaux à qui l'on n'avait pas songé à demander leur avis.)
Dans cette ambiance globale, l'idée d'une « drogue des zombies », et que certaines personnes puissent en avoir toujours sur elles, passe comme une zigounette bien tendue dans un pilou-pilou convenablement lubrifié.
Better living through chemistry, qu'ils disaient.
Bawé. On voit tout venir, sans que la complicité même avec l'auteur ne soit satisfaisante. Je me suis ennuyé...Gné ?…
Là, OK.Texte écrit en 1958. Tu vois où je veux en venir ?
Hop : Cédric FERRAND, Wastburg
- Roland C. Wagner
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Mais bien sûr, que c'est un artifice de narration. Et alors ? Où est le problème ? Des artifices de narration, il y en a dans tous les bouquins, et des nettement plus tirés par les cheveux, et des qui se voient comme le nez au milieu de la figure. On ne fait pas un livre sans en employer. Après, ça dépend ce qu'on en fait, intensité dramatique, toussa.Nébal a écrit :Pas convaincu. D'autant que la dimension "artifice de narration" reste trop prépondérante à mes yeux.
Il y a eu pas mal de littérature après Heinlein qui a employé fondamentalement le même truc : un personnage dépersonnalisé mais conscient. En y réfléchissant, je ne trouve guère d'exemples antérieurs, d'ailleurs. Sauf peut-être dans le domaine de l'espionnage, où l'on s'est rapidement mis à employer de la scopolamine et autres sérums de vérité, au point que c'était devenu un cliché. (Il y a aussi un Léo Malet où Nestor Burma fume du haschisch et où ça lui fait un drôle d'effet, mais je le cite juste pour l'anecdote.)
Mais ça ne l'était pas (encore) en 1957.
Faut vraiment que j'avance sur mon petit topo au sujet des clichés, poncifs, lieux communs et autres stéréotypes, moi…
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C'est marrant ça, c'est exactement la façon dont je pourrais par des Joueurs du non-A d'un dénommé Van Machinchose (Halen ? Gogh ? Beethoven ?)Lensman a écrit :tu donne là la critique la plus sympa que l'on puisse faire du livre..Daelf a écrit : Je l'avais lu, et j'avais bien aimé le début je crois, moins la fin qui part complètement en sucette. Me souviens plus trop de ce qu'il s'y passe, par contre...
Oncle Joe...
L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
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- Eons
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Van de boot ?Herbefol a écrit :C'est marrant ça, c'est exactement la façon dont je pourrais par des Joueurs du non-A d'un dénommé Van Machinchose (Halen ? Gogh ? Beethoven ?)

Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr
Forcément, c'est le chat de Schrödinger !Daelf a écrit :Le chat passe-muraille
la fin qui part complètement en sucette. .
Georges le proposait comme livre de "découverte de RAH". C'était parfait à sa sortie, avec plein d'éléments "non SF" auxquels se raccrocher : je dirais même que c'était le livre idéal pour découvrir la SF dans les années 50. Mais pour ces lecteurs-là, on ne se fout pas que la technologie soit datée : ça ajoute un obstacle.Roland C. Wagner a écrit :Une porte sur l"été
La technologie spéculative décrite est datée.
C'est indéniable.
Mais on s'en fout.
Pour faire découvrir Heinlein à un lecteur de SF, je suis d'accord avec Nébal : Révolte sur la lune est plus efficace. Et pour quelqu'un qui n'en a jamais lu, je dirais : Vendredi. Ou des nouvelles comme "Space Jockey" ou "Nous promenons aussi les chiens".
25 ans après, les spéculations sur le génie génétique restent d'actualité. C'est une histoire très accessible, même quand on n'a jamais lu de SF, avec des pistes spéculatives politiques, morale, économiques : il y en a pour tous les goûts. Et quand on fouille, on s'aperçoit que le background est solide, et que tout ça est justifié. Je pense que c'est une étape intéressante avant d'aborder des œuvres plus ambitieuses.Lensman a écrit :Vendredi... je n'arrive pas à voir l'intérêt de ce machin d'espionnage chichiteux de nième zone.
Et c'est personnage de point de vue qui est chichiteux, pas la problématique. "Gulf" donne déjà un point de vue moins superficiel.
- Roland C. Wagner
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À mon avis, ça marchait jusqu'aux années 80.Priscille a écrit :Georges le proposait comme livre de "découverte de RAH". C'était parfait à sa sortie, avec plein d'éléments "non SF" auxquels se raccrocher : je dirais même que c'était le livre idéal pour découvrir la SF dans les années 50.
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D'accord avec toi. Aujourd'hui, il vaut mieux le lire si on s'est aperçu que l'on aime Heinlein. On accepte alors de lire des trucs "vieillis", mais qui seront très sympas.Roland C. Wagner a écrit :À mon avis, ça marchait jusqu'aux années 80.Priscille a écrit :Georges le proposait comme livre de "découverte de RAH". C'était parfait à sa sortie, avec plein d'éléments "non SF" auxquels se raccrocher : je dirais même que c'était le livre idéal pour découvrir la SF dans les années 50.
Par ailleurs, un furieux qui aurait commencé par lire les daubes de sa fin de carrière et trouvé ça bon, risque l'épectase en attaquant les grands Heinlein...
Par contre, si on a lu les "vieux", les grands, les juvéniles, je recommande vivement d'éviter la fin de carrière. Ce serait se faire de la peine pour rien...
Oncle Joe
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AMA, En terre étrangère est plus daté encore que Une Porte sur l'été. et est totalement incompréhensible sans connaissance du mouvement hippie. Ce qui ne lui enlève rien, parce que je crois les idées exprimées tout à fait valides, intemporelles, mais la présentation est datée.rmd a écrit :Alors qu'en terre étrangère, c'est lisible par tout le monde à tout moment.
J'approuve la proposition de Friday, je crois effectivement qu'il n'est pas totalement démodé (le personnage, en tout cas; le cadre avec ses Etats désunis et le récit d'aventures-espionnage, si).
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."