Ayerdhal dans Télérama
Modérateurs : Estelle Hamelin, Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m
Ayerdhal dans Télérama
Si si, sans rire. Bon, c'est très bref : http://www.telerama.fr/livres/M0608211656070.html.
Le réel intérêt tient dans l'interview de Bernard Lahire sur la condition de l'écrivain.
Le réel intérêt tient dans l'interview de Bernard Lahire sur la condition de l'écrivain.
-
- Administrateur - Site Admin
- Messages : 14748
- Enregistré le : jeu. déc. 15, 2005 4:12 pm
- Localisation : Chambéry
Oué, c'est vraiment interessant tout ça.
Côté chiffre, j'ai noté deux trucs : 98% des écrivains ne vivent pas de leurs romans. Et
"71 % des écrivains ont un niveau d’études supérieur ou égal à bac + 2"
Et puis il y a le passage sur Ayerdhal
Télérama : Ceux que vous avez interrogés semblent mal à l’aise par rapport à l’argent et au succès. Certes, ils ne refusent ni l’un ni l’autre, mais ils les redoutent aussi…
Bernard Lahire : Le cas du romancier de science-fiction Ayerdhal est très intéressant pour comprendre ce point de vue. Il est un des rares à vivre de sa plume. Mais, pour y parvenir, il est contraint de publier un livre à peu près tous les ans, et de le vendre à quelque 10 000 exemplaires. Cette obligation finit par le faire douter de son envie d’écrire. Il en vient même à se demander s’il n’aurait pas dû exercer un second métier, afin de pouvoir vivre l’écriture comme une vocation, une passion, et non comme une obligation.
Côté chiffre, j'ai noté deux trucs : 98% des écrivains ne vivent pas de leurs romans. Et
"71 % des écrivains ont un niveau d’études supérieur ou égal à bac + 2"
Et puis il y a le passage sur Ayerdhal
Télérama : Ceux que vous avez interrogés semblent mal à l’aise par rapport à l’argent et au succès. Certes, ils ne refusent ni l’un ni l’autre, mais ils les redoutent aussi…
Bernard Lahire : Le cas du romancier de science-fiction Ayerdhal est très intéressant pour comprendre ce point de vue. Il est un des rares à vivre de sa plume. Mais, pour y parvenir, il est contraint de publier un livre à peu près tous les ans, et de le vendre à quelque 10 000 exemplaires. Cette obligation finit par le faire douter de son envie d’écrire. Il en vient même à se demander s’il n’aurait pas dû exercer un second métier, afin de pouvoir vivre l’écriture comme une vocation, une passion, et non comme une obligation.
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
- Roland C. Wagner
- Messages : 3588
- Enregistré le : jeu. mars 23, 2006 11:47 am
Putain, dans les deux cas, je suis dans la minorité !Côté chiffre, j'ai noté deux trucs : 98% des écrivains ne vivent pas de leurs romans. Et
"71 % des écrivains ont un niveau d’études supérieur ou égal à bac + 2"
Victoire !
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)
الكاتب يكتب
الكاتب يكتب
-
- Administrateur - Site Admin
- Messages : 14748
- Enregistré le : jeu. déc. 15, 2005 4:12 pm
- Localisation : Chambéry
Tiens, toujours à propos de ce livre "La condition littéraire" de Bernard Lahire, j'ai pioché d'autres chiffres ici :
" à mesure qu'explose le nombre de livres parus chaque année, le tirage moyen par ouvrage s'effrite et les droits tout autant. Côté statistiques de vente des livres, ils sont 15,3% à n'avoir jamais dépassé 500 exemplaires par titre publié, 16,2% les 1.000 et 23,4% à atteindre le chiffre des 10.000 exemplaires."
" à mesure qu'explose le nombre de livres parus chaque année, le tirage moyen par ouvrage s'effrite et les droits tout autant. Côté statistiques de vente des livres, ils sont 15,3% à n'avoir jamais dépassé 500 exemplaires par titre publié, 16,2% les 1.000 et 23,4% à atteindre le chiffre des 10.000 exemplaires."
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
- Roland C. Wagner
- Messages : 3588
- Enregistré le : jeu. mars 23, 2006 11:47 am
Merci de ce lien. Je n'ai pas pu m'empêcher de réagir. L'opposition « artiste fauché »/« tâcheron plein de fric », ça va cinq minutes.jerome a écrit :j'ai pioché d'autres chiffres ici :
RCW, tâcheron fauché
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)
الكاتب يكتب
الكاتب يكتب
- Eric
- Administrateur - Site Admin
- Messages : 5185
- Enregistré le : ven. déc. 16, 2005 1:03 pm
- Localisation : Paris
Ce qui pose une autre question.
Comment se fait-il que des auteurs anglo-saxons (je pense à des gens comme Christopher Priest par exemple, mais il y en a d'autres), qui n'ont pas une production régulière, comment parviennent-ils à vivre de leur plume, alors qu'ils exercent dans des pays où la protection de l'artiste est moins pregnante qu'en France ?
Comment se fait-il que des auteurs anglo-saxons (je pense à des gens comme Christopher Priest par exemple, mais il y en a d'autres), qui n'ont pas une production régulière, comment parviennent-ils à vivre de leur plume, alors qu'ils exercent dans des pays où la protection de l'artiste est moins pregnante qu'en France ?
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
-
- Administrateur - Site Admin
- Messages : 14748
- Enregistré le : jeu. déc. 15, 2005 4:12 pm
- Localisation : Chambéry
Hum, je connais pas bien la situation de l'édition en Angleterre, mais je dirais que la possibilité pour Priest de toucher des droits d'auteurs grâce aux nombreuses traductions de ses romans doit lui permettre d'assurer son compte en banque. Et à priori en SF, les anglo-saxons ont un temps d'avance sur nous avec un marché plus important et une capacité à se faire traduire de part le monde. Pour les français le marché est moins vaste et les traductions moins nombreuses.Eric a écrit :Ce qui pose une autre question.
Comment se fait-il que des auteurs anglo-saxons (je pense à des gens comme Christopher Priest par exemple, mais il y en a d'autres), qui n'ont pas une production régulière, comment parviennent-ils à vivre de leur plume, alors qu'ils exercent dans des pays où la protection de l'artiste est moins pregnante qu'en France ?
Néanmoins, ça, ça vaut pour la SF. Pour la littérature dite "générale" je n'en sais rien. Y'a-t-il plus d'auteurs qui vivent de leurs plumes en Angleterre ou dans les autres pays d'une manière plus générale ? Ou y'a-t-il une exception française ?
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
- Roland C. Wagner
- Messages : 3588
- Enregistré le : jeu. mars 23, 2006 11:47 am
Le moment me semble propice pour rappeler ça.
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)
الكاتب يكتب
الكاتب يكتب
-
- Administrateur - Site Admin
- Messages : 14748
- Enregistré le : jeu. déc. 15, 2005 4:12 pm
- Localisation : Chambéry
Eric a écrit :Oui, mais quand tu prends le cas du Prestige par exemple qui a dû faire 10.000 ex à tout casser, ce n'est pas ça qui va le faire vivre 5 ans.
Je viens d'aller faire un tour dans le Bifrost 41 où Gilles Dumay interview Priest. En gros, on y apprend d'abord qu'il a commencé en faisant quelques romans pornos pour survivre, qu'il est aussi en paralèlle agent littéraire, que Le monde Invertit a été publié dans 15 langues et qu'il doit continuer à lui rapporter des sous au fil des rééditions, et qu'au moment du Prestige il était... fauché, notamment parce qu'il devait payer lui-même les romans que les agents d'Hollywood n'arrêtaient pas de lui demandé. Mais finalement un film (et donc un contrat) en a été fait...
Bref pendant les 5 ans, il avait les droits d'auteurs de ses autres livres, son boulot d'agent littéraire (s'il l'avait, je ne suis pas sûr que c'était déjà le cas) et au bout du tunnel un contrat.
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
Je ne suis pas très bien renseignée sur le sujet, mais si j'en crois les propos de Poppy Z. Brite sur son blog, il n'y a pas qu'en France que les auteurs rament pour gagner leur vie. Entre autres, j'y ai lu à plusieurs reprises que sans l'argent que rapporte le travail de son époux, elle ne pourrait jamais se permettre d'écrire à temps plein.jerome a écrit :Néanmoins, ça, ça vaut pour la SF. Pour la littérature dite "générale" je n'en sais rien. Y'a-t-il plus d'auteurs qui vivent de leurs plumes en Angleterre ou dans les autres pays d'une manière plus générale ? Ou y'a-t-il une exception française ?
Y'a un truc du meme genre sur le web de neal stephenson, ou il raconte qu'a une signature, l'ecrivain (de littgen) a coté de lui lui demande "et dans la vie tu fais quoi ?" et refuse de croire que Stephenson vit vraiment de sa plume.Mélanie a écrit :Je ne suis pas très bien renseignée sur le sujet, mais si j'en crois les propos de Poppy Z. Brite sur son blog, il n'y a pas qu'en France que les auteurs rament pour gagner leur vie. Entre autres, j'y ai lu à plusieurs reprises que sans l'argent que rapporte le travail de son époux, elle ne pourrait jamais se permettre d'écrire à temps plein.
Mode Provoc ON-----------------------------------------98% des écrivains ne vivent pas de leurs romans.
Ouah, 98%! ouah, le vache, mais c'est terrible, il faut leur venir en aide.
Sans déconner, et alors?
Comme disait Desproges: "Je propose que nous observions une minute de silence en hommage à ceux de mes confrères qui n'ont aucun travail sous pretexte qu'ils n'ont aucun talent"
Mode Provoc OFF-----------------------------------------
Vous comprenez où je veux en venir: on est typiquement dans un domaine où ce genre de stats n'a aucune signification.
La qualité d'un auteur, et donc sa légitimité à vivre de sa plume, c'est vachement subjectif quand même. C'est un sujet extrèmement complexe que de juger de ça. C'est pas un poucentage qui mesure la justesse (justice) ou non de la situation.
Attention je ne dis pas que 98% des auteurs ne méritent pas de vivre de leur plume, je dis qu'une telle stat ne révèle absolument rien.
Listen now. Whoever you are, with these eyes of yours that move themselves along this line of text; whoever, wherever, whenever. If you can read this sentence, this one fragile sentence, it means you're alive. (Jeff Noon - Falling out of cars)
- Eric
- Administrateur - Site Admin
- Messages : 5185
- Enregistré le : ven. déc. 16, 2005 1:03 pm
- Localisation : Paris
Pas d'accord. Au contraire elle est extrêmement révélatrice.
Elle ne mesure en aucun cas le talent, ou le succès mérité ou pas d'un auteur. Elle est purement factuelle.
Comme le fait remarquer Lahire, elle indique, qu'alors qu'ils sont tout de même la cheville ouvrière de tout le marché du livre, seulement 2% des auteurs peuvent prétendre vivre de leur plume.
C'est à la fois paradoxal, et compréhensible, et en aucun cas ça ne préjuge d'un quelconque jugement de valeur.
Elle ne mesure en aucun cas le talent, ou le succès mérité ou pas d'un auteur. Elle est purement factuelle.
Comme le fait remarquer Lahire, elle indique, qu'alors qu'ils sont tout de même la cheville ouvrière de tout le marché du livre, seulement 2% des auteurs peuvent prétendre vivre de leur plume.
C'est à la fois paradoxal, et compréhensible, et en aucun cas ça ne préjuge d'un quelconque jugement de valeur.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
Posons une question alors.
Comment mesure-t-on le talent ?
Parce ce que si c'est uniquement le chiffre de vente...
Comment mesure-t-on le talent ?
Parce ce que si c'est uniquement le chiffre de vente...
Modifié en dernier par kibu le ven. août 25, 2006 10:41 am, modifié 1 fois.