Tétard a écrit :Pour rebondir sur certains débats sempiternels (c'est moi qui souligne) :
Barry N. Malzberg est né en 1939, Après une quinzaine de romans et une soixantaine de nouvelles qui l'avaient placé aux premiers rangs des auteurs américains de science-fiction moderne, il semble aujourd'hui décidé à ne plus écrire. Dans un article retentissant intitulé Rage, douleur, aliénation et autres aspects de la carrière d'auteur de science-fiction, il expliquait en avril 1976 pourquoi ce genre littéraire, qui lui a tant apporté puisqu'il lui a permis de s'exprimer, l'a en même temps enfermé dans un ghetto aux yeux de la critique et du public. Impossible en effet aux Etats-Unis, dénonce Malzberg, de se faire considérer comme un écrivain « sérieux » si on a choisi la voie de la SF. Impossible d'être regardé comme autre chose qu'un amuseur... A noter qu'à cet égard l'opinion européenne, et surtout française, est devenue plus évoluée : de plus en plus, dans notre pays, la science-fiction est évaluée comme un des genres majeurs de notre temps.
Ah.
(
http://www.noosfere.org/icarus/livres/n ... livre=4515 )
Déjà, Georges dirait que ce n'est pas un "genre", mais bon, moi, ça ne me dérange pas de dire que c'est un genre, je rappelle juste cette objection (intéressante et justifiée, mais obsolète, à mon sens) pour mémoire....
C'est amusant (enfin, si l'on est dans de bonnes dispositions...), c'est le genre (sic) de déclaration que l'on voyait très souvent sur les 4e de couverture dans les publications SF qui se veulent un peu "intellectuelles" des années soixante-dix (surtout le début des années soixante-dix, il me semble). On pourrait en faire une anthologie, qui pourrait presque mettre mal à l'aise... On peut sans doute dire que se sont des déclarations "auto-réalisatrices", relevant de la propagande -— le mot n'a pas bonne presse, alors disons promotion (hum...), valorisation (c'est mieux?) — de l'époque, menée par des éditeurs (au sens large du mot) et des auteurs qui y croyaient (ce n'est pas de la propagande hypocrite à la
1984, qui assène des trucs que le propagandiste sait faux (mais il peut avoir confié le travail à de sous-propagandistes "sincères"... c'est le mieux, ça!)... c'est le type de propagande que je préfère, personnellement, celui de la tromperie assumée, mais ce n'est qu'un goût personnel dans ce domaine controversé, celui de la qualité de la propagande...).
La SF, "littérature d'aujourd'hui " (ce qui veut dire "littérature de demain", c'est la même chose...), était un discours répandu... dans un groupe très restreint, mais actif, et sincère, et exigeant, et de qualité (je ne vais pas refaire la liste des éditeurs, critiques, auteurs du temps qui se sont investis dans la SF, à l'époque, il suffit de relire quelques vieux
Fiction...)
A noter dans cette citation la notion de "genre majeur", qui induit immédiatement celle de "genres mineurs"... On s'inscrit dans la bonne vieille rhétorique de la culture "officielle" au prestigieux et puissant sens français du terme, sens français qui fascine beaucoup aussi ailleurs... et qui nécessite une échelle de valeur qui se veut "absolue" (un
1984 "sympathique" quelque part, quand on joue le jeu, car les artistes reconnus sont VRAIMENT honorés, reconnus, subventionnés, etc...)
Mais ça a raté (pour la SF). Il y avait trop de concurrence...
Oncle Joe, hilare
PS: café et pain grillé beurré, en écoutant (plutôt que regardant) les émissions de propagande religieuse à la télé. Intéressants discours sur les tapis sacrés tibétains, la polygamie pas si bien acceptée que ça en islam, la confrontation justice-morale dans la torah, etc...