Oui, mais selon les catégories.Cibylline a écrit : Le seul truc, c'est que je ne dis pas que ça empêche qu'il y ait de "bons" auteurs.
Oncle Joe
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Le fait d'être un "bon" auteur, n'a rien à voir avec le fait "d'écrire bien". Tant que t'arriveras pas à déconnecter les deux, la discussion sera difficile.Cibylline a écrit : Le seul truc, c'est que je ne dis pas que ça empêche qu'il y ait de "bons" auteurs.
Et donc, ça signifie que le critère du "bien écrit" n'a aucune importance pour qualifier une oeuvre. CQFD.Cibylline a écrit : Je n'ai pas peur de me tromper, je n'ai pas peur d'aimer un truc moche, j'adore aller au Quick, mais je sais ce qu'est la gastronomie.
Moi, c'est ça qui me plait, dans la vie.
Honnêtement, je pense que c'est extrêmement difficile. En littérature, on peut avoir cette impression, mais c'est trompeur. On voit d'ailleurs de manière flagrante que ça ne marche pas pour les autres arts (demande moi de juger de la qualité d'un concert métal, moi qui me targue de m'y connaître en classique, ce sera lamentable (en fait non: je refuse de le faire parce que ça n'a pas de sens)). En peinture aussi, ça ne veut rien dire.Cibylline a écrit :Je suis assez naïve pour penser que les lecteurs d'une catégorie peuvent reconnaître les qualités d'une oeuvre appartenant à une autre catégorie.Lensman a écrit :Oui, mais selon les catégories.Cibylline a écrit : Le seul truc, c'est que je ne dis pas que ça empêche qu'il y ait de "bons" auteurs.
Exact en ce qui me concerne. Disons que, dès la première nouvelle d'Olivier que j'ai lue, ("La première oeuvre", publiée dans Galaxies) je me suis dit : "OK, le bonhomme maîtrise bien une palette d'outils stylistiques, il a une écriture, un style". J'ai pu signaler quelques bricoles locales, mais je n'ai effectivement jamais eu besoin de travailler avec lui sur les fondamentaux de l'écriture. Il a développé ses propres solutions et elles sont convaincantes à mes yeux.Erion a écrit : Tu sais, comme éditeurs, j'ai eu Chambon, Jean-Claude et Mireille, à aucun moment nous n'avons parlé d'écriture. La question du "bien écrit" ne s'est jamais posée.
Le sucre est composé de saccharose, une molécule que l'on peut repérer, identifier, évaluer. On peut dire d'un dessert qu'il est pas assez sucré (ça manque de cette molécule) ou qu'il est trop sucré (il y en a trop).Cibylline a écrit : Tu ne peux pas qualifier un dessert en disant juste qu'il est sucré. Est-ce une crème ? Un moelleux ? Quelle est sa couleur ? Sa texture ?
Ca ne veut pas dire qu'il ne soit pas sucré et que tous les desserts doivent être sucrés.
C'est d'ailleurs une des grandes caractéristiques de la littérature "populaire" qui s'est développée formidablement au XIXe siècle, et qui perdure aujourd'hui (comme tu le dis, elle a ses lecteurs, et il est heureux qu'ils puissent trouver leur pitance ; c'est le contraire qui serait scandaleux).Jean-Claude Dunyach a écrit : Parce que Chattam, comme Werber, gère l'information d'une façon assez opposée à celle que nous aimons, en SF en particulier. Il dit et redit la même chose sans approfondir - c'est pratique quand on lit deux pages chaque soir - et il ne procède jamais par induction, ou presque. Tout est explicite, rien n'est déduit, tout ce qu'on a besoin de savoir à un moment donné de la lecture a été dit ou répété dans les dix pages précédentes.
Et ça, c'est sans doute une façon de faire détestable pour les gros lecteurs expérimentés que nous sommes, mais coqu'est-ce que c'est bien quand on lit un bouquin par an, péniblement, sur la plage, en oubliant d'un jour sur l'autre ce qui s'est passé avant... Et tant qu'il y aura plus de lecteurs de ce type-là que des autres, les chiffres de vente de certains auteurs dont le nom déclenche des polémiques restera confortable.
C'est tout à fait tenable.Erion a écrit :
C'est intenable. Le mieux, c'est de ne PAS chercher à définir des critères objectifs du "bien écrit", parce que, finalement, il apparaît très vite que ce qui nous touche chez un auteur ne se résume pas au "bien écrit", c'est beaucoup plus vaste que cela.