Du sense of wonder à la SF métaphysique
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Erion, tu as oublié que Serge ne s'attend à aucune validation de son hypothèse.Erion a écrit :Comme Serge est le seul à considérer que les éléments qu'il avance justifient son hypothèse, ce n'est pas suffisant pour qu'on considère que cette hypothèse est valide. Il faut qu'il y ait un minimum de consensus.
C'est en tout cas ce qu'il a écrit il y a en gros 200 pages. Avant que la simple M. ne se transforme en vaste projet d'écriture de ce qu'il appelle la vraie histoire de la SF.
Mais que certains des aspects de sa préface et de ses idées soient reprises de loin en loin (ce qui a déjà commencé dans certaines critiques et sur quelques blogs) ne seront pas pour lui déplaire.
Sur ce dernier point, on peut au moins être tous d'accord. On le connaît, Serge.
- Roland C. Wagner
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… par des mundanes et de gens qui ont honte d'aimer la science-fiction.Aldaran a écrit :Mais que certains des aspects de sa préface et de ses idées soient reprises de loin en loin (ce qui a déjà commencé dans certaines critiques et sur quelques blogs)…
Or, comme le dit si élégamment Hal Duncan…
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)
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Tiens, sans rapport avec notre sujet, mais pour rigoler, sur un autre fil, est signalé ce site:
http://wayoflife.org/files/2fd19aa02a25 ... 4-486.html
C'est à pleurer de rire!
C'est fort:
"Science fiction is intimately associated with Darwinian evolution. Sagan and Asimov, for example, were prominent evolutionary scientists. Sci-fi arose in the late 19th and early 20th century as a product of an evolutionary worldview that denies the Almighty Creator. In fact, evolution IS the pre-eminent science fiction. Beware!"
La variable cachée de la SF, c'est l'évolutionnisme !!!
Oncle Joe
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C'est à pleurer de rire!
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"Science fiction is intimately associated with Darwinian evolution. Sagan and Asimov, for example, were prominent evolutionary scientists. Sci-fi arose in the late 19th and early 20th century as a product of an evolutionary worldview that denies the Almighty Creator. In fact, evolution IS the pre-eminent science fiction. Beware!"
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Oncle Joe
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Erion a écrit :Comme Serge est le seul à considérer que les éléments qu'il avance justifient son hypothèse, ce n'est pas suffisant pour qu'on considère que cette hypothèse est valide. Il faut qu'il y ait un minimum de consensus.
Il y a peut-être quinze écrivains d'un "Grand récit de science-fiction" qui ne sont pas de cet avis...
Ah bon, il fallait que les auteurs soient d'accord avec les théories de Serge pour être publiés ? Je croyais que c'était juste des choix littéraires qui avaient présidé à la sélection. Mais non, c'était un manifeste politique.Pete Bondurant a écrit :Erion a écrit :Comme Serge est le seul à considérer que les éléments qu'il avance justifient son hypothèse, ce n'est pas suffisant pour qu'on considère que cette hypothèse est valide. Il faut qu'il y ait un minimum de consensus.
Il y a peut-être quinze écrivains d'un "Grand récit de science-fiction" qui ne sont pas de cet avis...
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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Je pense que définir est indépendant de la théorie littéraireShalmaneser a écrit :Tu oublies que la théorie littéraire n'est pas une science. Appliquer la méthode expérimentale à la littérature en éludant toute subjectivité, c'est passer à côté de l'essentiel.arsenie a écrit : Au fait, en collège, dès la 6 ème, on essayait de faire passer la "méthode expérimentale en sciences" : une hypothèse doit être confrontée à ses conséquences prévisibles : ça va aussi pour la SF, non?
et que pour le volet "science" de la SF, ce n'est pas hors sujet
Donc, une bouse SF a une dimension objective supplémentaire / à une bouse- litt gen :
un changement de référentiel, un postulat (ou+) différent de la réalité qui doit être orchestré logiquement- le subjectif littéraire intervient ensuite suivant le niveau et les gouts de chacun.
J'interprète le déni de la SF par la "subjectivité" suis charitable la!...
au naturel, je mettrais "l'incapacité" à changer de référentiels connus- et validés par -restons polie- des instances de pouvoir
Ce changement de référentiel est un "jeu" intellectuel qui se rajoute à l'oeuvre littéraire,
chacun peut comprendre que ce ne soit pas "la tasse de thé" de tous,
mais le mépris et la mauvaise foi, je pense que c'est surtout du conformisme et une absence de curiosité
Qui ne sont pas de l'avis de Serge? Il ne faut pas exagérer, il doit bien y en avoir quelques uns qui y trouvent du charme!Pete Bondurant a écrit :Erion a écrit :Comme Serge est le seul à considérer que les éléments qu'il avance justifient son hypothèse, ce n'est pas suffisant pour qu'on considère que cette hypothèse est valide. Il faut qu'il y ait un minimum de consensus.
Il y a peut-être quinze écrivains d'un "Grand récit de science-fiction" qui ne sont pas de cet avis...
Oncle Joe
Modifié en dernier par Lensman le ven. janv. 08, 2010 9:13 pm, modifié 1 fois.
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Je n'en sais rien. Dommage qu'aucun d'eux n'ait donné son avis.Erion a écrit :
Ah bon, il fallait que les auteurs soient d'accord avec les théories de Serge pour être publiés ? Je croyais que c'était juste des choix littéraires qui avaient présidé à la sélection. Mais non, c'était un manifeste politique.
Mais je lisais l'article du Magazine Littéraire ce matin, et il parlait de l'antho comme d'une "oeuvre collective, sous la direction d'un chef d'orchestre" (de mémoire).
Je ne sais pas quelle a été la teneur des échanges entre Serge et les auteurs des nouvelles, mais il a sûrement du évoquer "l'esprit" du recueil avec eux - et la façon dont il comptait le présenter en préface.
A priori, aucun n'a refusé d'être assimilé à ce qu'il considérait être une trahison de l'esprit du genre...
Oui, on ne déteste pas, quand on émet une idée, qu'elle vive sa vie ici et là. Mais ça ne me concerne pas exclusivement. La plupart des écrivains que je connais sont contents de voir que leur travail circule. Enfin peu importe. A propos de ce qui précédait, et aussi de…Aldaran a écrit :Mais que certains des aspects de sa préface et de ses idées soient reprises de loin en loin (ce qui a déjà commencé dans certaines critiques et sur quelques blogs) ne seront pas pour lui déplaire.
Sur ce dernier point, on peut au moins être tous d'accord. On le connaît, Serge.
(Tu crois vraiment que, comme dans C'est vraiment une bonne vie, j'ai le pouvoir d'imposer quoi que ce soit à qui que ce soit ?). Sans oublier…Draco a écrit :personne ne te refuse le droit de l'adopter
en revanche, ils sont nombreux à brailler qu'ils ne veulent pas qu'on la leur impose
… bref, pour apaiser des angoisses qui me paraîssent largement fantasmatiques, pour ne pas dire forcées, je fais une expérience de pensée.Oncle a écrit :Le danger d'être restrictif
Imaginons que je parvienne à formuler une définition satisfaisante (à mes yeux : je rappelle que le corpus dont il s'agit de rendre compte, c'est la SF moderne à partir de Rosny-Wells, la SF labellisée à partir de Gernsback et tout ce qui est paru sous l'étiquette depuis, et aussi quelques outsiders importants pour l'histoire du genre, Huxley, Orwell, Borgès, je ne reviens pas dessus…).
Imaginons ça. J'ai ma définition. Je la place en position liminaire en précisant son statut et en signalant qu'il y a d'autres systèmes de définition. Puis vient l'Histoire elle-même. Renard y est signalé comme l'inventeur de la première définition à mes yeux ("l'aventure d'une science poussée jusqu'à la merveille ou d'une merveille envisagée scientifiquement") ; Gernsback y reçoit les honneurs dûs à son rang (le créateur du label éditorial et l'inventeur du fonctionnement de la SF comme subculture), et aisi de suite jusqu'à nos jours (voir le plan posté jadis). Le rejet de la métaphysique en France s'ajoute aux motifs classiques (haine et peur des sciences, mauvaise réputation littéraire etc.) pour l'analyse du déni, qui est une question importante, ne serait-ce que parce que l'Histoire aimerait contribuer à le liquider tout à fait et qu'il faut donc revenir dessus.
Que se passe-t-il ensuite ?
Je suis strictement darwinien sur ce point. Il y a déjà bien des représentations de la SF qui circulent. Le milieu est hostile au bouquin et le fait bruyamment savoir ("fossoyeur ! charognard ! Gurdjieff !"). Mais ici et là, des gens signalent "oui, je reconnais dans cette définition ce que j'éprouve quand je lis de la SF mais que je n'arrivais pas à préciser." Des articles paraissent. Des contre-histoires sont écrites. Dans le mainstream, deux ou trois métaphysiciens ricanent ("il n'a rien compris"). Quelques-uns s'intéressent. La plupart des critiques littéraires ignorent le bouquin mais il y a une ou deux recensions où on parle "d'une perspective nouvelle sur un genre injustement mal-aimé". Des scientifiques passionnés de sf s'intéressent à leur tour et signalent leur méfiance à l'égard d'un texte qui ne fait pas clairement la part des choses, mais d'autres leur répondent : "science et métaphysique, ça fait un moment que la distinction n'est plus très claire en cosmologie, par exemple"). Bref, la vie normale. Plus tard, quand tout le monde est passé à autre chose, on revient sur le champ de bataille et on se demande si c'était utile. Ma proposition intègre le corpus classique de la critique SF ou non. Elle change quelque chose ou non. On la reprend ou non, on l'enrichit ou non. Il en reste quelque chose ou non. Dans tous les cas, c'est – ce n'est que – le processus de la culture dans son cours normal.
J'ai beau spéculer dans tous les sens, je n'arrive pas à imaginer comment je vais pouvoir envoyer les flics cogner ceux qui ne se reconnaissent pas dans ce que j'écris, purger les bibliothèques des Histoires et théories concurrentes et forcer les écolier à apprendre ma prose par cœur. Rassurés ?
Modifié en dernier par Lem le ven. janv. 08, 2010 9:21 pm, modifié 1 fois.
Je vous prie de m'excuser, mais j'ai eu une réflexion.
Pas une révélation, car sinon j'aurais percuté tout de suite et j'en serais resté sur le cul.
Là, ça m'est venu bien après coup, mais j'en suis resté sur le cul quand même.
Serge Lehman confond -- voire entretient la confusion entre -- LA métaphysique et LE métaphysique.
Il aurait dès le début orienté son propos sur LE métaphysique, on n'en serait pas là. Entre autres, on aurait compris dès le début que sa démarche n'est pas celle d'un théoricien mais d'un poète. A preuve son refus d'englober dans son corpus les oeuvres qui l'ont marqué dans son enfance et par rapport auxquelles il est incapable d'instaurer une distance.
Bon, à quelque chose malheur est bon : cela aura quand même permis à certains d'entre nous de mieux définir notre position par rapport à la science et à la science-fiction.
Mais que de temps perdu.
JDB
Pas une révélation, car sinon j'aurais percuté tout de suite et j'en serais resté sur le cul.
Là, ça m'est venu bien après coup, mais j'en suis resté sur le cul quand même.
Serge Lehman confond -- voire entretient la confusion entre -- LA métaphysique et LE métaphysique.
Il aurait dès le début orienté son propos sur LE métaphysique, on n'en serait pas là. Entre autres, on aurait compris dès le début que sa démarche n'est pas celle d'un théoricien mais d'un poète. A preuve son refus d'englober dans son corpus les oeuvres qui l'ont marqué dans son enfance et par rapport auxquelles il est incapable d'instaurer une distance.
Bon, à quelque chose malheur est bon : cela aura quand même permis à certains d'entre nous de mieux définir notre position par rapport à la science et à la science-fiction.
Mais que de temps perdu.
JDB
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Non. Qui pensent que Serge n'est pas un type délirant et esseulé, avançant des théories fumeuses pour le plaisir de faire parler de lui.Lensman a écrit : Qui ne sont pas de l'avis de Serge?
Lors de la présentation de l'antho aux Utopiales, ils avaient même l'air de lui témoigner un certain respect. C'est dire.
A moment donné, les modérateurs nous ont engueulés quand on a commencé à se compter... alors, s'il te plait, ne nous attire pas d'ennui! Je tremble à l'idée de nous voir recevoir encore une réprimande!Pete Bondurant a écrit : A priori, aucun n'a refusé d'être assimilé à ce qu'il considérait être une trahison de l'esprit du genre...
Rassure-toi: il y a zéro enjeu sérieux dans tout cela, mais on aime bien discuter... et parfois, se disputer un peu!
Oncle Joe
Je n'ai parlé de la préface avec personne, même si je l'ai envoyée à certains après l'avoir terminée. De ma propre expérience, la plupart se foutent totalement de ce que j'écris et ils ont raison ; ça n'a jamais été un critère d'acceptation de quoi que ce soit (ta petite phrase avait une tonalité wagnérienne typique, Erion). Avec les mêmes nouvelles, un autre anthologiste aurait fait une préface différente et recomposé le sommaire autrement. Les nouvelles publiées n'illustrent en rien l'hypothèse, c'est le parcours dans le livre qui permet éventuellement de s'en faire une idée.Pete Bondurant a écrit :Dommage qu'aucun d'eux n'ait donné son avis.
- Roland C. Wagner
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- Enregistré le : jeu. mars 23, 2006 11:47 am
Participer à une anthologie n'implique pas de cautionner l'hypothèse avancée dans sa préface par l'anthologiste.Pete Bondurant a écrit :Erion a écrit :Comme Serge est le seul à considérer que les éléments qu'il avance justifient son hypothèse, ce n'est pas suffisant pour qu'on considère que cette hypothèse est valide. Il faut qu'il y ait un minimum de consensus.
Il y a peut-être quinze écrivains d'un "Grand récit de science-fiction" qui ne sont pas de cet avis...
Par exemple, sur les seize auteurs d'un "grand récit de science-fiction" que l'on pouvait trouver au sommaire d'Escales sur l'horizon, j'en connais au moins deux qui étaient loin d'approuver l'ensemble du contenu de la préface de ladite anthologie.
Et j'en connais au moins un qui n'a pas envoyé de texte pour Retour sur l'horizon parce qu'il ne tenait pas à être instrumentalisé (par exemple comme tu le fais plus haut) au profit d'une hypothèse qu'il subodorait foireuse au vu des récents articles de l'anthologiste.
Maintenant, on peut poser la question aux quinze auteurs en question, que l'on n'a guère vus sur ce fil.
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)
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