On peut déjà remarquer l'intégration intuitive des phénomènes paranormaux dans le genre à côté d'objets scientifiquement plausibles.bormandg a écrit :Tiens, sur un fil voisin (une pub), j'arrive à un site qui annonce le suivant:
Fondée en 2009, la maison Sorengo Éditions propose des ouvrages de science-fiction «douce», c'est-à-dire de la science-fiction où le lecteur ne retrouvera pas nécessairement d'extra-terrestres, de vaisseaux spatiaux ou de phénomènes paranormaux. En d'autres termes, il s'agit d'une science-fiction plus psychologique qu'épique.
Pas lieu d'intégrer cette vision dans la discussion?
Du sense of wonder à la SF métaphysique
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C'est là que réside toute la beauté du (de la ?) geste.Lem a écrit :Restent 1) et 2) qui sont l'aboutissement logique de ce fil si on souhaite qu'il mène quelque part.
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Tu sais, je crois que la SF a, elle aussi, un potentiel infini.Lem a écrit :Introduire dans la définition un terme aux potentialités infinies comme M garantit l'impossibilité de la clôture.
380 pages...
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- Thomas Geha
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Mais oui, je suis parfaitement d'accord, et ce n'était pas tout à fait ma question induite ! Par contre, et Serge Lehman pourra sans doute me contredire s'il le souhaite, mais on pressent dans sa phrase comme un désir d'ôter à notre genre favori une partie de ce qui a fait sa réception auprès du grand public (les fameux "malentendus" dont, au final je ne vois pas ce qu'ils regroupent). Je dis juste que la science-fiction est un émetteur et que, dans cette optique, elle envoie des signaux plus ou moins forts vers des récepteurs (le grand public) et que ces récepteurs reçoivent avant tout les signaux les plus forts. Ils ne sont sans doute pas conforme à ce que nous souhaiterions en terme de réception (c'est un euphémisme), mais les faits sont là.MF a écrit :Peu-être que, comme cela a été à de nombreuses reprises rappelé depuis près de 400 pages, la définition la meilleure de la science-fiction est : la science-fiction.Thomas Geha a écrit :Peut-être que l'avantage de la science-fiction est de puiser sa force dans le déni ? (Je sais, c'est nul pour les auteurs qui aimeraient casser la croûte avec leur art) Peut-être la science-fiction recouvre-t-elle un spectre tellement large d'appréhension qu'il est illusoire de vouloir l'harmoniser avec des lignes bien définies ?Lem a écrit :... à forger une définition qui rende compte correctement du corpus, je pense (je crois, j'espère) que la plupart des malentendus qui brouillent sa réception finiraient par se dissiper.
Je t'accorde sans problème ce distinguo*. Cela dit, ma connaissance de la "bit-lit" se limite à la mère fondatrice Anne Rice (et encore, pas tout) et à Tom Holland**, et je trouve qu'il y a une réelle continuité entre Saint Mathurin, Gautier, Polidori, Powers***, Stoker et certains passages d'Anne Rice ou de Holland, ne serait-ce que dans la forme de "récits emboîtés".bormandg a écrit :[
Ceci étant, je supporte mal l'expression " fantastique moderne façon bit-lit, "; l'adjectif moderne me parait inacceptable pour la bit-lit, sans doute pourrait-on dire "commercial contemporain".
Je ne sais pas si les bouquins contemporains de la vague "Twilight" ont conservé ne serait-ce qu'un fragment de cet héritage...
* encore qu'Hellblazer, par contre, c'est moderne et c'est bien ! presque autant que Sandman...
** parce que l'intégrale de Buffy contre les vampires, ça ne compte pas... quoique ...
*** juste pour rigoler !
NB : on ne serait pas en train de faire un fil dans le fil, à côté du déni de la SF, la dérive du fantastique ?
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"Il aura fallu des millions d'années à l'espèce humaine pour descendre des arbres et seulement dix de plus pour se mettre en vitrine." R. Powers
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- Roland C. Wagner
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Soit la majeure partie de la population française à l'époque.Lem a écrit :Moi pas. Strictement sur le problème du déni, une telle réaction aux "réponses non-métaphysiques" que la SF apporte (en supposant que cette proposition soit parfaitement claire) n'a pu se produire que chez les lecteurs et les prescripteurs pour qui ces réponses devaient être métaphysiques – c'est à dire en gros les chrétiens.Transhumain a écrit :Je suis d'accord avec çaRoland C. Wagner a écrit :Mais cette formulation me semble plus exacte :on peut donc supposer que ce n’est pas la « variable cachée » qui susciterait déni et rejet, mais le fait que la science-fiction apporte des réponses qui ne sont pas métaphysiques aux « problèmes classiques de la destination, du propre de l’homme, de l’immortalité et de la nature du réel ».
Il me semble que ça dépend quand même un chouïa de la catégorie sociale.Lem a écrit :Dans la France post-1950, leur emprise sur la réception me semble à peu près nulle, sauf peut-être dans le cas particulier des commissions de censure (la littérature jeunesse, dont la BD). Les cadres de réception marxistes sont infiniment plus puissants.
Ta vision des choses me paraît très étroite, subitement.
Ou alors c'est que je n'ai pas compris qui dénie.
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- Roland C. Wagner
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Avatar, combien de spectateurs ?Thomas Geha a écrit :Mais oui, je suis parfaitement d'accord, et ce n'était pas tout à fait ma question induite ! Par contre, et Serge Lehman pourra sans doute me contredire s'il le souhaite, mais on pressent dans sa phrase comme un désir d'ôter à notre genre favori une partie de ce qui a fait sa réception auprès du grand public (les fameux "malentendus" dont, au final je ne vois pas ce qu'ils regroupent). Je dis juste que la science-fiction est un émetteur et que, dans cette optique, elle envoie des signaux plus ou moins forts vers des récepteurs (le grand public) et que ces récepteurs reçoivent avant tout les signaux les plus forts. Ils ne sont sans doute pas conforme à ce que nous souhaiterions en terme de réception (c'est un euphémisme), mais les faits sont là.MF a écrit :Peu-être que, comme cela a été à de nombreuses reprises rappelé depuis près de 400 pages, la définition la meilleure de la science-fiction est : la science-fiction.Thomas Geha a écrit :Peut-être que l'avantage de la science-fiction est de puiser sa force dans le déni ? (Je sais, c'est nul pour les auteurs qui aimeraient casser la croûte avec leur art) Peut-être la science-fiction recouvre-t-elle un spectre tellement large d'appréhension qu'il est illusoire de vouloir l'harmoniser avec des lignes bien définies ?Lem a écrit :... à forger une définition qui rende compte correctement du corpus, je pense (je crois, j'espère) que la plupart des malentendus qui brouillent sa réception finiraient par se dissiper.
Blade Runner, combien de spectateurs ?
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Pour Erion :

Voilà exactement ce que je voulais dire :Lem a écrit :Le téléporteur est un objet-culte de la série. Le moment où il est utilisé dans l'histoire est toujours attendu avec impatience. Je ne crois pas que ce soit un hasard. Si Roddenberry avait choisi d'utiliser un système de navettes pour aller et venir entre l'Entreprise et les mondes à explorer, ç'aurait été plus plausible mais moins fascinant parce que la dématérialisation-rematérialisation, c'est au sens propre du merveilleux scientifique (science wonder), exactement comme la désintégration avec halo rougeoyant des Envahisseurs quand on les tue. On a l'impression, dans ces scènes, d'entrevoir un monde auquel la science donne accès mais qui n'est pas de nature scientifique. Monde "inhumain" ? Monde "d'extériorité radicale" ? Monde "métaphysique" ? Le choix n'est pas facile.

- bormandg
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Pourquoi pas? La page 451 est enore loin, faut qu'on s'échauffe.Sylvaner a écrit : NB : on ne serait pas en train de faire un fil dans le fil, à côté du déni de la SF, la dérive du fantastique ?

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- Thomas Geha
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voilàRoland C. Wagner a écrit :Avatar, combien de spectateurs ?Thomas Geha a écrit :Mais oui, je suis parfaitement d'accord, et ce n'était pas tout à fait ma question induite ! Par contre, et Serge Lehman pourra sans doute me contredire s'il le souhaite, mais on pressent dans sa phrase comme un désir d'ôter à notre genre favori une partie de ce qui a fait sa réception auprès du grand public (les fameux "malentendus" dont, au final je ne vois pas ce qu'ils regroupent). Je dis juste que la science-fiction est un émetteur et que, dans cette optique, elle envoie des signaux plus ou moins forts vers des récepteurs (le grand public) et que ces récepteurs reçoivent avant tout les signaux les plus forts. Ils ne sont sans doute pas conforme à ce que nous souhaiterions en terme de réception (c'est un euphémisme), mais les faits sont là.MF a écrit :Peu-être que, comme cela a été à de nombreuses reprises rappelé depuis près de 400 pages, la définition la meilleure de la science-fiction est : la science-fiction.Thomas Geha a écrit :Peut-être que l'avantage de la science-fiction est de puiser sa force dans le déni ? (Je sais, c'est nul pour les auteurs qui aimeraient casser la croûte avec leur art) Peut-être la science-fiction recouvre-t-elle un spectre tellement large d'appréhension qu'il est illusoire de vouloir l'harmoniser avec des lignes bien définies ?Lem a écrit :... à forger une définition qui rende compte correctement du corpus, je pense (je crois, j'espère) que la plupart des malentendus qui brouillent sa réception finiraient par se dissiper.
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Et si, au lieu de mettre "combien de spectateurs", on mettait "combien de métaphysique" ou "combien d'inhumain" en face de ces 3 films et qu'on tentait une corrélation ?Roland C. Wagner a écrit :Avatar, combien de spectateurs ?
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- Roland C. Wagner
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Je rappelle que Brantonne ne lisait pas les livres qu'il illustrait, mais travaillait à partir de plusieurs suggestions, faites par quelqu'un qui était censé avoir lu le texte, et parmi lesquelles il piochait ce qui l'inspirait.Lem a écrit :Pour Erion :
Voilà exactement ce que je voulais dire :Lem a écrit :Le téléporteur est un objet-culte de la série. Le moment où il est utilisé dans l'histoire est toujours attendu avec impatience. Je ne crois pas que ce soit un hasard. Si Roddenberry avait choisi d'utiliser un système de navettes pour aller et venir entre l'Entreprise et les mondes à explorer, ç'aurait été plus plausible mais moins fascinant parce que la dématérialisation-rematérialisation, c'est au sens propre du merveilleux scientifique (science wonder), exactement comme la désintégration avec halo rougeoyant des Envahisseurs quand on les tue. On a l'impression, dans ces scènes, d'entrevoir un monde auquel la science donne accès mais qui n'est pas de nature scientifique. Monde "inhumain" ? Monde "d'extériorité radicale" ? Monde "métaphysique" ? Le choix n'est pas facile.
Je me permets également de signaler, malgré tout le respect que je dois à l'inaugurateur d'une collection que j'ai achevée, que Richard Bessière a quand même un pied dans le camp hétéroclite. Et les mentions de "Dieu" dans nombre de ses livres suggèrent que leur auteur est un croyant.
EDIT : Ch'tite correction.
Modifié en dernier par Roland C. Wagner le lun. janv. 11, 2010 6:10 pm, modifié 1 fois.
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Aurait-on là quelque chose ?bormandg a écrit :@ Sylvaner
Tu écris que le rationalisme séparerait la SF des autres littératures de l'imaginaire, dont le fantastique. Et là je ne suis pas d'accord. Le fantastique, ou une grande part du fantastique, est rationaliste, sauf qu'il présente des événements irrationnels, qui créent une faille. Ceci s'applique, au moins, à la plus grande partie du fantastique du dix-neuvième et du vingtième siècle, de Poe à Ray en passant par Maupassant, Seignolle,...). Le narrateur du récit veut rester dans un monde rationnel, malgré les failles qui apparaissent à sa compréhension du monde (et qui, souvent, engloutissent narrateur et lecteur).
Une littérature Fantastique rationaliste qui présente des événements irrationnels est-elle toujours rationaliste ? À mon avis, non. En tout cas, pas si elle se contente de mettre en scène des événements irrationels sans les expliquer ou les justifier de manière rationnelle (scientifique/pseudo-scientifique).
Si elle le fait... c'est de la SF.
Et dans ce cas :
Est-ce que cette justification de l'irrationnel ne le rapproche pas de notre compréhension, le crédibilise suffisamment (même si le côté scientifique des explications est tiré par les cheveux, ce que tout le monde n'est pas toujours bien en mesure de distinguer) et le rend bien plus effrayant qu'un irrationnel pas justifié ?
En plus court (mais l'idée est tordue) : la SF ferait peur parce qu'elle rapprocherait davantage l'inconnu (ou l'inhumain, ou M., ou n'importe quoi d'autre que tous les dénieurs se refusent à regarder en face) de notre compréhension que n'importe quel autre genre littéraire ? Est-ce que la SF ferait peur parce qu'elle tend à rendre l'inconnu réel ?
Euh... Allez y doucement pour répondre, j'ai déjà la forte impression d'avoir écrit des conneries...
- Roland C. Wagner
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C'est inhumain, comme question.MF a écrit :Et si, au lieu de mettre "combien de spectateurs", on mettait "combien de métaphysique" ou "combien d'inhumain" en face de ces 3 films et qu'on tentait une corrélation ?Roland C. Wagner a écrit :Avatar, combien de spectateurs ?
Blade Runner, combien de spectateurs ?
Starwars, combien de spectateurs ?
D'autant que la réponse ne saurait être que métaphysique.
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non, rien...Roland C. Wagner a écrit :Je me permets également de signaler, malgré tout le respect que je dois à l'inaugurateur d'une collection que j'ai achevée...

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