Lem a écrit :
Si, nous, on réussissait à produire une représentation à la fois aussi juste et aussi souple dans notre propre domaine, il me semble qu'on aurait levé beaucoup de problèmes liés à la réception. C'est pourquoi dire "la science" est si compliqué. Parce que dès que le bouton de porte ouvre son œil bleu, tous ceux qui abordent le genre sous cet angle referment le bouquin en disant "n'importe quoi."
Sauf que le polar, sous toutes les formes qu'on le prenne, ça reste de l'humain, et uniquement ça.
Il me semble que tu fasses la confusion entre "la nature du rejet par les élites" et "la définition du genre".
Gérard n'a pas prétendu que "l'inhumain" définissait la SF, seulement que le rejet de la SF venait de cet inhumain.
Si tu te mettais à embrayer pour définir la SF à partir de là, je vois pas comment un lecteur lambda pourrait digérer le truc.
Pour reprendre une démarche connue (et je prends la précaution oratoire de dire que c'est un parallèle, pas une identité) d'expliquer à un raciste que les races n'existent pas avec tout un ensemble de faits génétiques parfaitement vérifiables, le résultat est connu, le gars répondra : "ok, mais moi, j'aime pas les noirs".
Ce qui a fait le succès ou la mauvaise réputation du polar, c'était son caractère populaire, plus ou moins bien écrit, pas la nature du sujet en lui-même (Balzac a écrit "une ténébreuse affaire", Conan Doyle est bien vu, etc...). Dans la SF, ce qui choque les élites, c'est non seulement l'aspect populaire, mais aussi la nature du sujet abordé.
Par conséquent, si tu veux que la SF soit acceptée par les élites, c'est pas avec une définition que tu l'obtiendras, c'est en modifiant la SF pour plaire aux élites.
Et là, tu l'as bien compris, on va pas être d'accord.
Edit : correction sur Dumas/Balzac.