Erion a écrit :Gérard Klein a écrit :
Les sites Ailleurs et demain et Livre de Poche sf sur Internet ne vendent pas, pas plus du reste que tous ceux des grands éditeurs. Ils servent d'enseigne, c'est tout. Quand je parle de trois exemplaires, au jugé, c'est en fonction des retours sur information.
Faut dire que les deux sites sont particulièrement bien conçus pour empêcher d'acheter par leur intermédiaire. Dans le cas d'Ailleurs et Demain, il n'y a tout simplement pas de possibilité d'achat via le site. On peut juste lire la présentation du livre, et c'est tout. Quant au LdP, tout est fait pour dire qu'il y a juste trois sections : Littérature, Policier/Thriller, romans historiques. Apparemment la SF fait partie de la littérature. Et même sur le site du Livre de poche, il est impossible, même pour les best-sellers, d'avoir un extrait.
Ce qui m'étonne, c'est que des gens achètent via ces trucs.
Je n'ai aucune idée des ventes par internet de Tor.books, mais une chose est certaine, tout leur site est fait pour une chose : vendre des livres. Tout y est bien présenté, avec des extraits, sous plusieurs formats, et un bouton "buy" à côté de chaque livre présenté.
Peut-être que les ventes via le site sont négligeables, mais on sent que l'individu perdu qui arrive sur ce site, peut acheter un livre s'il est séduit. C'est clairement pas le cas avec les sites des éditeurs français.
Même Amazon, entre Amazon.fr et Amazon.com, les choses sont très différentes. J'ai pris l'édition grand format de Dune en France et aux USA. Dans le premier cas, on a juste la couv, dans le deuxième, on peut feuilleter les premières pages. Mine de rien, ça aide pas mal à se faire une idée. Les "Look Inside" sur la version US d'Amazon, sont bien plus fréquents qu'en France.
Les éditeurs en France se sont engagés à ne jamais vendre en dehors des librairies, sauf des leurs éventuellement s'ils en ont (voir la loi Lang et ses petits). Le fait qu'au Salon du Livre, ils vendent directement a longtemps constitué un Casus Belli. Donc, par définition, par obligation contractuelle, voire légale, ils ne vendent pas sur leurs sites. Ils pourraient créer des faux-nez mais c'est à la fois beaucoup trop coûteux et suicidaire car aussitôt connu.
Aux ÉU où il n'y a quasiment plus de librairies, c'est différent. Toutefois, à considérer l'évolution de l'édition américaine qui est en train de déposer bilans sur bilans, ce n'est peut-être pas le bon exemple.
Mais ici et plus généralement en Europe ou plus de quatre vingt dix pour cent, probablement plus de quatre vingt quinze pour cent des ventes de livres, hors clubs de vente par correspondance, se font à travers des librairies, bonnes ou mauvaises, c'est une autre affaire, les éditeurs et le SNE n'ont pas envie de détruire une entente et un système qui marche encore, peut-être mal et peut-être plus pour longtemps mais qui se maintient sans du reste que les libraires en tirent grand profit (au Quartier Latin, chaque librairie qui disparaît est remplacée par une boutique de fringues, comme quoi il vaut mieux se vêtir que lire), au contraire de ce qu'ont fait naguère les Multinationales de la musique et du disque qui ont ruiné les disquaires avant de se ruiner elles-mêmes. Vendre directement par Internet pour un éditeur, en France, c'est se suicider. Je ne parle pas ici des micro-éditeurs dont la chalandise est évidemment différente mais dont l'accès aux librairies me semble problématique.
Une connaissance, même faible et approximative d'un domaine aide à en parler. Manifestement, Erion, elle te fait défaut. Il y a des moments où j'hésite, te concernant, entre l'ignorance et la mauvaise foi.
Certes, je reconnais qu'en ce qui me concerne, je n'ai aucune expérience ni de la littérature, ni de l'édition, ni de l'économie et que c'est désolant au bout de près de soixante ans d'efforts, mais je ne souhaite pas faire école. Que les plus malins s'y mettent.
Ou encore, les "non-dupes errent" comme disait l'Autre.
Les mises au point et à jour des sites internet enseignes des éditeurs coûtent des fortunes. Normalement, ils ne devraient même pas avoir de pages concernant des domaines peu vendus. Voir ce qui se passe côté poésie. Leur influence est inconnue, dans l'état actuel des choses, probablement voisine de zéro. Mais il faut bien faire moderne.
Lem:
Évidemment que je ne m'attends pas à ce que les librairies de sciences, Eyrolles et cie, vendent de la science-fiction. Simplement, ce que je dis, c'est qu'à mon avis, certes subversif, la science fait partie de la culture. Et qu'il est tout de même étrange qu'une bonne partie des librairies, malgré les efforts du Seuil et d'Odile Jacob, ignorent pratiquement la science, quelques astrophysiciens comme Reeves et les Bogdanoff mis à part, au motif que ce n'est pas de la culture, en tout cas pas de la littérature.
Snow pas mort. Enfin lui, si, j'en ai peur, mais pas ses idées.
J'en ai quelque expérience: j'ai dirigé deux collections de "vulgarisation" ou mieux d'information scientifique chez Laffont.
Mon immortalité est provisoire.