Bah, tu sais… C'est moins une théorie qu'une tentative de réappropriation. Ça ne tiendra jamais debout comme un vrai discours objectif. Ce sera toujours "un truc de littéraire" comme dit Oncle.
En attendant la conclusion de GK, je colle ici un texte qui date de l'année dernière et que peu de gens ont lu, voire personne. C'est la postface que Bilal m'a demandée pour la réédition de la trilogie Nikopol en omnibus n&b, chez Casterman. On y trouve un peu tout ce dont on a parlé ici. Métaphysique, religion, BD, histoire de la SF française, "retour des humanoïdes" pour faire le lien avec la préface, etc. Ça donnera une idée du cadre interprétatif dans lequel je me place désormais et de la façon dont on peut faire le lien avec le mainstream par des voies inattendues. Pas le moindre reptile siliconé, j'en ai peur – mais est-ce une trahison pour autant ?
L’EMPIRE UCHRONIQUE DE JEAN-FERDINAND CHOUBLANC
Il est d’usage d’appeler MONSTRE l’accord inaccoutumé d’éléments dissonants : le Centaure, la Chimère se définissent ainsi, pour qui ne comprend. J’appelle monstre toute originale inépuisable beauté. (Alfred Jarry)
Dans La foire aux immortels, il y a une énigme que le style d’Enki Bilal, cet art de l’épanchement et du collage, exprime sous forme plastique. L’énigme gouverne le récit d’un bout à l’autre et elle se manifeste dès le début, dans la scène où Anubis « et sa basse-cour » jouent au monopoly :
« Avenue Matignon, j’achète.
– 22 000 francs.
– J’ai les trois rouges. Je vais construire.
– 15 000 la maison… »
L’énigme concerne la nature du monde où se déroule l’histoire. A première vue, il s’agit d’une dystopie située dans un futur proche. Comme dans V pour Vendetta, d’Alan Moore et David Lloyd (publié quelques années après La Foire), un groupe néofasciste s’est emparé du pouvoir à la suite d’une double guerre nucléaire. Paris est devenu « une cité politiquement autonome » dont l’urbanisme résume l’idéologie. Au centre, un petit arrondissement qui « abrite une société favorisée, une armée régulière imposante et la classe dirigeante ». Autour, un bourbier informe « qui s’étire à perte de vue et est devenu, depuis la mise en service d’un énorme astroport, le carrefour d’aventuriers et d’extraterrestres de tout poil. La milice gouvernementale assure le contrôle et la sécurité de cet univers de dégénérescence, de misère et de crasse ». L’homme fort du régime est Jean-Ferdinand Choublanc, « gouverneur en place » que des élections truquées s’apprêtent à reconduire avec l’appui de son frère, le pape Théodule Ier.
Le récit transmet quelques échos du monde extérieur. On devine une Europe atomisée – aux deux sens du terme –, criblée d’autres cités autonomes, intriguantes « villes du nord et de l’est, riches mais militairement vulnérables » parmi lesquelles Bratislava où règnent « les tchécosoviets » (à son réveil sur le quai abandonné de la station Alésia, Nikopol se souvient qu’il a été expédié dans l’espace pour avoir refusé de se battre contre « la coalition sino-soviétique »). Si on ajoute à cette suite de données déjà consistante les références mussoliniennes, textuelles et graphiques, et les trois revues de presse qui jalonnent le récit, on ne peut qu’être frappé par le soin avec lequel Bilal a conçu son arrière-plan politique. Peut-être est-ce le leg de sa collaboration avec Christin ? Histoire d’un coup d’Etat ambigü, au terme duquel Paris « fragile mais libre s’apprête à voguer à vue dans des eaux bien troubles », La foire aux immortels semble prolonger et amplifier l’antifascisme sans espoir des Phalanges de l’ordre noir.
L’énigme se formule ainsi :
a. Pourquoi prendre le risque d’introduire dans ce dispositif apparemment sans faille un élément aussi hétérogène que des dieux extraterrestres joueurs de monopoly ? (Imaginez Horus dans 1984.)
b. Comment se fait-il qu’une telle introduction, loin d’affaiblir la cohérence de ce monde, la renforce, lui donne autant de présence et de profondeur ?
La question des dieux est, depuis Nietzsche, réputée « grosse comme le poing ». Mieux vaut donc l’aborder de biais, en examinant une autre étrangeté du récit : l’humour. Il est remarquable que Bilal, après avoir construit son isolat néofasciste avec tant de minutie, le ridiculise en lui donnant des chefs, des cadres et des officiers nommés Jean-Ferdinand Choublanc, Aurélien Burnoldz-Mortier, Pierre-Hubert Burburtz, Arthur Deslors, Jules Bourdonnier – sans oublier l’improbable général Vertegoutte et le pape Théodule. (Imaginez que le vrai nom de big brother soit William Waterproof-Johnson.)
Cette fantaisie est l’équivalent onomastique de la partie de monopoly et produit le même résultat : au lieu de saper la crédibilité du récit, paradoxalement, elle l’accroît. Mais elle est plus facile à expliquer car l’humour qui la sous-tend n’est pas une création bilalienne ; c’est une tradition dont Jean-Pierre Dionnet a donné la formule dans le livre de Poussin et Marmonnier sur Métal Hurlant. « Nikita Mandryka avait trouvé Métal, j’ai trouvé les Humanoïdes Associés. Il y avait un roman de Jack Williamson qui s’appelle Les humanoïdes et que j’avais beaucoup aimé. Je trouvais ce titre magnifique. J’ai toujours adoré les trucs un peu courtelinesques, c’est à dire un peu plats. »
Enflammer l’imaginaire en empruntant un terme à la sphère du métaphysique ou du stellaire – et simultanément l’éteindre en l’immergeant dans le prosaïque : telle est la formule énoncée par Dionnet. Les humanoïdes/associés. Métro Châtelet direction/Cassiopée. La foire aux/immortels. On y voit d’autant plus clair que cette formule est de mise dans beaucoup de bandes de science-fiction publiées entre 1975 et 1985. On l’entend chez Tardi, dans le cycle Brindavoine-Blanc-Sec dont les noms n’auraient pas déparé le casting choublanquiste. On la perçoit derrière le personnage du Major Grubert de Mœbius, qui ressemble à un administrateur colonial de la troisième république doté de super-pouvoirs. On la devine sous la plume de Pierre Christin dans Métro Châtelet où « Monsieur Albert » gère une apocalypse spatio-temporelle avec la pondération d’un fonctionnaire des douanes amateur de profiterolles. On la discerne même dans la SF littéraire de l’époque (Serge Brussolo : Portrait du diable en chapeau melon), et le cinéma de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet, en particulier Delicatessen ; Caro a fait ses premières armes à Métal.
Avec le temps, l’humour humanoïde a perdu sa férocité mais il n’a pas disparu. Elevé au rang de figure poétique, il est devenu l’une des sources du steampunk (le « punk-à-vapeur »), cette variété de l’uchronie qui cherche à retrouver l’émerveillement des origines en transposant les thèmes et les objets de la science-fiction moderne dans l’Europe de la fin du XIXème siècle. Des œuvres comme Bouvard, Pécuchet et les savants fous de René Réouven, le cycle des Cités Obscures de Peeters et Schuiten ou même La ligue des gentlemen extraordinaires s’y rattachent plus ou moins directement. Coïncidence intéressante, le roman fondateur du steampunk, publié en 1983 par l’écrivain américain Tim Powers, s’intitule Les voies d’Anubis.
« Je suis peut-être indiscret mais ce problème de la pyramide, c’est quoi au juste ?
– Ce que tu me demandes là, Nikopol, touche à des valeurs universelles que le vocabulaire terrestre ne saurait définir. »
Le monde créé par Bilal serait donc moins une dystopie qu’une évolution cauchemardesque de l’univers humano – une parodie qui aurait mal tourné ? L’hypothèse est d’autant plus séduisante que cet univers existait bien avant la divulgation de sa formule esthétique par Dionnet. En remontant, de proche en proche, la piste des œuvres où il se manifeste, il est même possible de découvrir son point d’origine, quelque part dans le dernier tiers du XIXème siècle (à l’époque où Courteline écrivait Les gaîtés de l’escadron, effectivement). Parmi les œuvres en question, on trouve, dans l’ordre chronologique inverse et sans souci d’exhaustivité :
• presque toutes les bandes de Jean-Claude Forest, ce génie un peu trop oublié, en particulier Mystérieuse matin midi et soir.
• La veine poético-absurde de Hara-Kiri dont Gébé et Topor sont les principaux représentants.
• la science-fiction surréalisante des années 50-60.
• Raymond Queneau et Boris Vian.
• presque tous les livres de Jacques Spitz, le principal auteur de SF de l’entre-deux-guerres, lui-même compagnon de route du surréalisme.
• et le « roman néo-scientifique » d’Alfred Jarry Les gestes et opinions du docteur Faustroll (1898) dont l’humour à la fois dérisoire et grandiose est le prototype de celui des humanos : « La ’pataphysique sera surtout la science du particulier, quoiqu’on dise qu’il n’y a de science que du général. Elle étudiera les lois qui régissent les exceptions et expliquera l’univers supplémentaire à celui-ci ; ou moins ambitieusement décrira un univers que l’on peut voir et que, peut-être, l’on doit voir à la place du traditionnel. » Cet humour culmine dans le Commentaire pour servir à la construction pratique de la machine à explorer le temps qui tient lieu d’épilogue au roman.
Fait intéressant : la bibliothèque du docteur Faustroll comporte vingt-sept Livres Pairs dont le premier est Baudelaire et le dernier Jules Verne. C’est une cartographie anticipée de l’univers bilalien.
Fait encore plus intéressant : dans un article de 1903 intitulé De quelques romans scientifiques, Jarry dévoile ses sources en vantant les mérites d’Ignis, obscur roman de Didier de Chousy dont le sujet est la captation industrielle du feu central de la Terre. « Ce qui est tout à fait remarquable dans Ignis, et qui prouve une fois de plus que les écrivains scientifiques sont des précurseurs, c’est le tableau de la révolte des machines devenues intelligentes, des hommes-vapeurs, des atmophytes – l’automobile n’était pas inventée – avec, pour chef d’émeute, dans ce monde contemporain, le vieux Kaïn. Dans le livre de M. Chousy, l’humour, qui malgré son orthographe anglaise est peut-être une qualité française, n’est point exclu par la technique : “Et voici d’autres machines femelles plus grossières encore, vomissant des propos monstrueux, des coassements obscènes de toutes les ordures que peut contenir la panse d’une balayeuse mécanique en état d’ivresse”. »
Le livre de Chousy date de 1883. C’est un pastiche de Jules Verne qui projette ses effets à l’échelle cosmique, comme Wells le fera plus tard de ses propres créations. C’est la première parodie de l’histoire de la SF et son allégresse a déjà quelque chose de nostalgique. Comme si, à peine inventés, les futurs promis par la technoscience étaient kitch. Mais l’époque est aussi celle où le philosophe français Charles Renouvier invente le regret des passés non advenus dans L’Uchronie (l’utopie dans l’histoire), esquisse historique apocryphe du développement de la civilisation européenne tel qu’il n’a pas été, tel qu’il aurait pu être (1876). Cet essai sur les « mille ans de progrès » que l’Empire romain aurait pu connaître s’il avait refusé la conversion au christianisme répond à un roman de Louis Geoffroy paru trente-huit ans plus tôt et dont l’ambition est dans le titre : Napoléon et la conquête du monde, histoire de la monarchie universelle.
Délire technologique et nostalgie impériale. Combinées, ces deux tendances définissent le programme de la science-fiction moderne jusqu’en 1950 au moins. Parodiées, elles engendrent un univers fictionnel qui irrigue toute la contre-culture française du XXème siècle avant de recevoir son appellation humanoïde. Mythifiées, elles sont au cœur du steampunk qui, dans sa quête de l’innocence perdue, réinvente l’imaginaire européen d’avant la chute : second empire d’opérette, peuplé de soldats en grandes tenues, de machines folles et d’aventuriers obsédés par la procédure – Kafka n’est pas si loin. La foire aux immortels, avec ses robots déglingués et ses Vertegoutte, se déroule probablement dans cet empire dévasté, non par l’apocalypse nucléaire, mais par deux guerres mondiales conventionnelles largement suffisantes pour en extirper tout espoir. La légèreté a disparu, il ne reste que les uniformes.
« Joignons-nous à ce cortège d’enterrement guignolesque, Nikopol. On trouvera bien de quoi te vêtir sur l’un de ces tristes mortels.
– De mieux en mieux : le supermarché où je faisais mes courses est devenu un cimetierre. »
Reste à justifier les dieux et l’aisance avec laquelle ils se meuvent dans cet univers.
La première association qui vient à l’esprit, c’est le thème de la nostalgie impériale : Napoléon III est-il – encore aujourd’hui – autre chose qu’un symbole atténué de Bonaparte, le dernier empereur européen dont la légende commence justement en Egypte ? Ce rapprochement semble d’autant plus approprié que, dans La foire, la scène où Choublanc va chercher la bénédiction de son frère avant d’aller réclamer l’immortalité à Anubis évoque furieusement le Sacre napoléonien peint par Jacques-Louis David : même pape parisien, même cathédrale Notre-Dame, mêmes angelots dans les coins. Le morphotype mussolinien de Choublanc ne serait dans cette perspective qu’une façon de désigner la Corse, c’est à dire l’Italie.
Mais il y a plus, bien plus… Car si tout empereur est, par essence et définition, un descendant des Césars, on trouve dans La foire un épisode qui présente une indiscutable tonalité « romaine » : la rencontre entre les Flèches Noires parisiennes et les Boulets Rouges de Bratislava, pur combat de gladiateurs. Or, Nikopol est lui-même un héros à l’antique. Son prénom, Alcide, dérive d’un terme grec qui signifie « le fort » ou « confiant dans sa force » ; Hercule se le serait attribué pour souligner sa parenté avec Persée. Son nom évoque Nikopolis, « la cité de victoire » fondée par Auguste en 31 avant JC pour célébrer le triomphe d’Actium. Son retour d’exil se produit à Alésia. Un dieu le dote d’un talon de fer qui symbolise son invicibilité. Il accomplit un voyage initiatique qui passe par l’Odéon, le Mont Parnasse, l’Elysée et que le chœur (les pages de presse) scande en trois actes d’une parfaite régularité. Il a un fils qui est un double de lui-même, ce qui est une façon de sous-entendre qu’il a épousé sa mère : dans une ville en proie aux épidémies et aux mutations – c’est à dire à « la peste » – ça fait de lui un Œdipe (il est aveuglé à plusieurs reprises et devient fou à la fin). La peste est l’une des manifestations classiques de la colère d’Apollon, dieu que certaines traditions assimilent à Horus… Faut-il en dire davantage ?
« La maladie et les mutations rongent les quartiers annexes de cette ville… Les corps sains se font rares. Celui que j’ai quitté pour le tien appartenait à un illuminé qui croyait en un dieu unique. Son cerveau devenait incontrôlable. Ton arrivée a été providentielle, Nikopol, crois-moi. »
Voici donc une reconstitution possible de ce qui s’est passé le jour où Enki Bilal a conçu La foire aux immortels. Après quatre Légendes d’Aujourd’hui réalisées sur scénario de Pierre Christin, l’auteur du Bol Maudit et d’Exterminateur 17 a éprouvé le besoin de revenir à la science-fiction et d’écrire lui-même : deux images différentes d’un même désir. Spontanément, il a situé son histoire dans un futur dystopique consistant qui lui permettait de prolonger les lignes politiques élaborées avec Christin. (J’avais seize ans quand j’ai lu La foire aux immortels pour la première fois et je me souviens nettement l’avoir perçue comme une sorte de Légende d’Aujourd’hui « bis »). Mais il voulait aussi profiter de sa nouvelle autonomie pour produire une science-fiction plus franche, plus brutale, plus lovecraftienne en somme : pleine de surhommes et de dieux. Afin de concilier ces deux esthétiques antagonistes dans un décor que la SF a toujours eu du mal à investir – Paris –, Bilal a renoncé au naturalisme des Légendes d’Aujourd’hui pour se placer dans la sphère humanoïde, ce qui impliquait l’emploi d’un certain type de marqueurs : Choublanc, Burburtz, Vertegoutte. Cette ironie ne représente pas une agression contre le genre mais, au contraire, la clé de son déploiement, un gage de liberté créative. Elle n’a d’ailleurs rien de spécifiquement humanoïde puisqu’elle est aussi vieille que la SF elle-même. Elle est la contre-mesure élaborée par la culture française pour rester en contact avec tous les passés/présents/futurs non advenus et dont, pourtant, elle ne peut se passer.
Le monde créé à cette occasion est une Europe semée de cités-états plus ou moins indépendantes qui s’affrontent de façon ritualisée et entre lesquelles circulent des coureurs de pistes, des chercheurs d’aventure. Ces cités-états ont chacunes leurs dieux et dans le cas de Paris, il est tout à fait normal qu’ils soient égyptiens (on trouvait déjà, sur les rives de la Seine, des autels à Isis – la mère d’Horus – il y a deux mille ans, au point qu’une étymologie fantaisiste sur l’origine de la ville s’en est inspirée : Paris, c’est la ville des par-Isis. Et ne nous sommes-nous pas donnés, en 1981, un chef dont l’image favorite était le sphinx et qui s’est fait construire une pyramide ?) Ces cités-états sont dotées d’institutions propres mais on devine, on pressent plutôt, une force centrale invisible capable de changer la donne sur un caprice, autrement dit un empereur (Choublanc n’est que le « gouverneur en place », il est donc révocable et l’âpreté de ses négociations avec Anubis suggère que cette place n’est pas sûre).
Il est tentant de voir dans ce monde l’émergence ou la résurgence d’une Europe légendaire, sorte de palimpseste où se superposent la Grèce hellénistique, l’Imperium préchrétien et l’Empire napoléonien – trois idéalisations auxquelles la France n’a manifestement pas renoncé. Quant à Nikopol, il incarne la figure classique du héros revenu d’entre les morts et doté d’attributs surnaturels pour chasser « le mauvais roi » (celui qui essaie de tromper les dieux au lieu de les honorer). Son destin rappelle qu’en Europe, la passion du pouvoir est tragique. Mais ce monde est aussi celui de l’aventure, de l’émerveillement et de la jubilation esthétique : les dieux y marchent toujours parmi les hommes. Car l’état d’esprit requis pour créer une grande histoire de science-fiction (ou pour la lire) est le même que celui dans lequel les Anciens baignaient quand ils hallucinaient leur mythologie. Telle est la vraie nature du jeu auquel s’adonnent Anubis et les siens, et la raison de son étrange aptitude à symboliser le conflit central du récit : c’est une partie de monopoly/théisme.