Un extrait qui montre bien que la question de la métaphore relève de la perception du lecteur, non d'une quelconque "réification" que pratiquerait la science-fiction et pas le mainstream.Lem a écrit :Retrouvé le texte de Card. Il est extrait de How to write sience fiction and fantasy (1990) :
Du sense of wonder à la SF métaphysique
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- Roland C. Wagner
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« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)
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Je ne vois rien qui te permette d'affirmer cela. Il n'y a pas de point de vue critique absolu qui éclipserait tous les autres.Roland C. Wagner a écrit :la question de la métaphore relève de la perception du lecteur, non d'une quelconque "réification" que pratiquerait la science-fiction et pas le mainstream.
Dans la vie courante, quand on dit d'un type qu'il est transparent, tout le monde sait qu'il s'agit d'une métaphore (sauf, éventuellement, les enfants). Dans tes bouquins, cette métaphore est réifiée, avec un certain nombre de conséquences logiques intéressantes.
Que tu n'aies pas écrit avec ce système conscient en tête – que tu aies abordé la transparence comme une spéculaton, un jeu conceptuel, ou quelle que soit la façon dont tu le considères – est une chose. Mais on est en droit de décrire cette opération comme la réification d'une métaphore et de scruter le fonctionnement du texte sous ce rapport. Particulièrement dans un débat sur les problèmes de réception de la SF par le mainstream, où le différentiel des horizons d'attente joue un rôle. Ce n'est pas dénaturer les FMP que de les considérer comme texte.
- Roland C. Wagner
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Si.Lem a écrit :Je ne vois rien qui te permette d'affirmer cela. Il n'y a pas de point de vue critique absolu qui éclipserait tous les autres.Roland C. Wagner a écrit :la question de la métaphore relève de la perception du lecteur, non d'une quelconque "réification" que pratiquerait la science-fiction et pas le mainstream.
Dans la vie courante, quand on dit d'un type qu'il est transparent, tout le monde sait qu'il s'agit d'une métaphore (sauf, éventuellement, les enfants). Dans tes bouquins, cette métaphore est réifiée, avec un certain nombre de conséquences logiques intéressantes.
Que tu n'aies pas écrit avec ce système conscient en tête – que tu aies abordé la transparence comme une spéculaton, un jeu conceptuel, ou quelle que soit la façon dont tu le considères – est une chose. Mais on est en droit de décrire cette opération comme la réification d'une métaphore et de scruter le fonctionnement du texte sous ce rapport. Particulièrement dans un débat sur les problèmes de réception de la SF par le mainstream, où le différentiel des horizons d'attente joue un rôle. Ce n'est pas dénaturer les FMP que de les considérer comme texte.
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Heu… le "différentiel des horizons d'attente"? c'est bien une citation de van Vogt, hein?Lem a écrit :Je ne vois rien qui te permette d'affirmer cela. Il n'y a pas de point de vue critique absolu qui éclipserait tous les autres.Roland C. Wagner a écrit :la question de la métaphore relève de la perception du lecteur, non d'une quelconque "réification" que pratiquerait la science-fiction et pas le mainstream.
Dans la vie courante, quand on dit d'un type qu'il est transparent, tout le monde sait qu'il s'agit d'une métaphore (sauf, éventuellement, les enfants). Dans tes bouquins, cette métaphore est réifiée, avec un certain nombre de conséquences logiques intéressantes.
Que tu n'aies pas écrit avec ce système conscient en tête – que tu aies abordé la transparence comme une spéculaton, un jeu conceptuel, ou quelle que soit la façon dont tu le considères – est une chose. Mais on est en droit de décrire cette opération comme la réification d'une métaphore et de scruter le fonctionnement du texte sous ce rapport. Particulièrement dans un débat sur les problèmes de réception de la SF par le mainstream, où le différentiel des horizons d'attente joue un rôle. Ce n'est pas dénaturer les FMP que de les considérer comme texte.
Oncle Joe
Je crois que ce n'est pas ce qui s'est passé… si… si…Lem a écrit : "Une des grandes occasions manquées de l'histoire de la SF, conclut EB. Si ce livre avait été aussi bien diffusé que La guerre des mondes (auquel il est supérieur conceptuellement bien que son exécution soit plus faible), la SF aurait pu se développer une génération plus tôt."
Je continue à penser que ce qui est intéressant, c'est de se demander pourquoi la SF s'est effectivement développée aux Etats-Unis, et non pas tellement pourquoi elle ne s'est PAS développée ailleurs, alors qu'il y a des textes de conjecture romanesque rationnelle en France, en Angleterre (Wells, le plus plus important sans doute), et ailleurs…
Quand Bleiler dit "Si"", c'est parce qu'il sait ce qu'est effectivement la SF dans notre monde…. On peut imaginer aussi que tout aurait pu continuer comme avant (sans "Amazing" et ses conséquences), avec, par ci, par là, des textes de conjecture rationnelle, un peu partout, mais sans structuration du phénomène (après tout, c'est ce qui s'est passé… en France, où tout s'est réveillé quand la SF américaine est arrivée en 1950).
On remarque chez pas mal de commentateurs cette tendance curieuse à dire que le phénomène américain qui démarre avec Gernsback est surévalué, et ensuite à se prendre à rêver qu'il aurait pu se dérouler plus tôt… ou ailleurs…
J'ai déjà fait remarquer ici qu'il y avait parfois une sorte de honte ou de gène (1) devant la SF des pulps, due à son absence de côté "littéraire", son aspect trop "commercial", ce côté ridicule du monde des amateurs avec leurs fanzines (les "fans"), les couvertures bariolées, etc...
C'est embêtant, parce que, pour ma part, c'est ce qui fait une grande partie la spécificité (et de la valeur!) du phénomène SF. Et si on ne tient pas compte de cette spécificité, la SF, y compris lorsqu'on n'étudie les textes que pour les textes, est difficile à comprendre.
Oncle Joe
(1) Parfois, c'est un autre très vilain sentiment, inverse, qui s'appelle la jalousie!
C'est précisément ce que dit l'universitaire roumain évoqué par Serge ailleurs : si on se contente d'analyser les textes pour eux-mêmes, on ne peut pas saisir la spécificité de la SF, comment elle est prise en main par les fans.Lensman a écrit : C'est embêtant, parce que, pour ma part, c'est ce qui fait une grande partie la spécificité (et de la valeur!) du phénomène SF. Et si on ne tient pas compte de cette spécificité, la SF, y compris lorsqu'on n'étudie les textes que pour les textes, est difficile à comprendre.
Oncle Joe
"Thus, popular texts are not important for what they are, and cannot be judged strictly from the vantage point of their literary merit. Popular texts are important for what they do, or indeed for the manner in which consumers reuse them in a process of dynamic production and circulation of meanings (what de Certeau called cultural ‘poaching’). Operating with the criteria devised by R. Barthes (lisible, scriptible) and later adapted by Fiske (readerly, writerly, and producerly), we concluded that the value of popular texts has to do with the multiplicity of readings they allow, with the manner in which they lend themselves to a process of endless ‘writing into’ by the consumers. "
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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Je ne comprends toujours pas.Lem a écrit :Je ne vois rien qui te permette d'affirmer cela. Il n'y a pas de point de vue critique absolu qui éclipserait tous les autres.Roland C. Wagner a écrit :la question de la métaphore relève de la perception du lecteur, non d'une quelconque "réification" que pratiquerait la science-fiction et pas le mainstream.
Dans la vie courante, quand on dit d'un type qu'il est transparent, tout le monde sait qu'il s'agit d'une métaphore (sauf, éventuellement, les enfants). Dans tes bouquins, cette métaphore est réifiée, avec un certain nombre de conséquences logiques intéressantes.
Que tu n'aies pas écrit avec ce système conscient en tête – que tu aies abordé la transparence comme une spéculaton, un jeu conceptuel, ou quelle que soit la façon dont tu le considères – est une chose. Mais on est en droit de décrire cette opération comme la réification d'une métaphore et de scruter le fonctionnement du texte sous ce rapport. Particulièrement dans un débat sur les problèmes de réception de la SF par le mainstream, où le différentiel des horizons d'attente joue un rôle. Ce n'est pas dénaturer les FMP que de les considérer comme texte.
Il y a d'abord un concept de l'auteur (Roland me corrigera…) : un personnage qui parvient à passer inaperçu de manière très supérieure à la normale. Pour moi, c'est ce qu'il y a au départ. Ensuite, pour exprimer cela avec le langage, on peut qualifier le personnage de transparent. Il est possible aussi de nommer la capacité du personnage "zglug", par exemple. Mais plutôt que d'inventer ce mot "zglug" (et donc d'être obligé de le définir, ou d'amener le lecteur à deviner son sens), l'auteur emploie le qualificatif de "transparent", qui d'ailleurs a aussi ce sens dans le langage courant, mais de manière moins radicale (il faut dire qu'on remarque… rarement les Tem…)
La métaphore que je vois, elle est à un autre niveau: quand on dit qu'un personnage est transparent. En effet, ce terme "transparent" a comme premier sens "dont on peut voir des objets à travers", et on peut dire qu'il y a une emploi métaphorique du mot "transparent". Mais cette métaphore, c'est celle du langage courant (passer de l'eau, ou du verre, par exemple, qui est transparent au sens propre, à une personne, qui est transparente (métaphoriquement), au sens où on ne la remarque pas (comme quand on se casse la figure sur une porte en verre…)).
Mais au départ, il y a l'idée de l'auteur, qui imagine un personnage dont le pouvoir est de passer inaperçu à un degré très élevé.
Il n'y a donc pas réification d'une métaphore, mas mise en scène d'une idée, et cette idée est conçue avant toute considération sur la métaphore, ou toute métaphore pré-existante. C'est la spéculation qui préexiste, et l'auteur emploie des mots pour la décrire. Rien ne lui interdit d'utiliser des métaphores pour le faire, bien au contraire, mais la métaphore n'est pas "réifiée": elle sert, éventuellement, à exprimer une idée. Elle ne préexiste pas à l'idée.
J'ai parfois l'impression (mais je dois me tromper) que tu imagines qu'il y a un ensemble des métaphores préexistantes (dont j'ignore le statut) et que l'auteur les "réifierait" pour écrire de la SF. Cela me paraît totalement saugrenu, mais ce n'est surement pas ça que tu veux dire, et c'est pour cela que je ne comprends pas.
Oncle Joe
- bormandg
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Entièrement d'accord avec Joe sur ce point.
Sinon, pour en revenir au rôle des "pulps" dans l'apparition de la SF américaine: la SF française existerait-elle sans Fiction, Galaxie (le premier), Satellite et les fanzines?
Ou serait-elle restée un amas de textes isolés, tandis que n'existerait qu'une branche structurée, la branche américaine?
La réponse "non à la première question, ou à la seconde" me paraît tellement évidente et inévitable que je ne sais pas pourquoi je pose la question.
Ce qui, à mes yeux, confirme que la science-fiction a été CRééE par Gernsback sur un terreau réel et important dans lequel Verne, Rosny Aîné, Maurice renard ont leur place, mais qui serait resté vierge sans Gernsback, Campbell, Heinlein et un certain nombre d'autres, et la SFWA.
Sinon, pour en revenir au rôle des "pulps" dans l'apparition de la SF américaine: la SF française existerait-elle sans Fiction, Galaxie (le premier), Satellite et les fanzines?
Ou serait-elle restée un amas de textes isolés, tandis que n'existerait qu'une branche structurée, la branche américaine?
La réponse "non à la première question, ou à la seconde" me paraît tellement évidente et inévitable que je ne sais pas pourquoi je pose la question.
Ce qui, à mes yeux, confirme que la science-fiction a été CRééE par Gernsback sur un terreau réel et important dans lequel Verne, Rosny Aîné, Maurice renard ont leur place, mais qui serait resté vierge sans Gernsback, Campbell, Heinlein et un certain nombre d'autres, et la SFWA.
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
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Toutafé.Lensman a écrit :Il y a d'abord un concept de l'auteur (Roland me corrigera…) : un personnage qui parvient à passer inaperçu de manière très supérieure à la normale.
Et le concept en question est dérivé d'une autre idée — celle des millénaristes qui ont perdu leur nom et leur identité sociale.
Le terme de transparence est employé en référence à l'invisibilité. Tem n'est pas invisible, c'est juste que les gens ne font pas attention à lui.Lensman a écrit :La métaphore que je vois, elle est à un autre niveau: quand on dit qu'un personnage est transparent.
Il s'agit donc d'une transparence… disons sociale.
Je ne l'aurais pas mieux dit. S'il y a un aspect métaphorique, il naît de l'idée, et non le contraire.Lensman a écrit :Il n'y a donc pas réification d'une métaphore, mas mise en scène d'une idée, et cette idée est conçue avant toute considération sur la métaphore, ou toute métaphore pré-existante. C'est la spéculation qui préexiste, et l'auteur emploie des mots pour la décrire.
Exercice :
1) Écrire un texte où personnage extrêmement souple et possédant les connaissances nécessaires peut jouer son propre proctologue.
2° Réifier la métaphore de "la tête dans le cul".
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De plus, quand on dit métaphoriquement d'un personnage qu'il est transparent, moi je comprends plutôt qu'on voit ce qu'il pense et ressent à travers son aspect extérieur... pas qu'il passe inaperçu. La réification de cette métaphore usuelle passerait donc plutôt par un personnage atteint d'un syndrome du lobe frontal, qui aurait perdu ses inhibitions sociales. Et là, cette réification n'est plus le propre de la SF mais plutôt des séries médicales, Dr House et Grey's Anatomy en tête...
En fait, je revenais sur ce fil pour évoquer à nouveau Edgar Morin, dont une phrase m'a sauté aux yeux il y a deux jours (malheureusement, je n'arrive pas à la retrouver). Il disait qu'il faut définir un concept ou un ensemble par son centre et non par ses frontières, qui sont nécessairement floues et ambigues. En revanche, le coeur de définition est assez facile à caractériser, quitte à revenir ensuite sur les cas particuliers formant les frontières. Ceci pour apporter, je crois, un peu d'eau à un des moulins de Lem dans les 150 dernières pages (avec les tentatives de définition de la SF).
En fait, je revenais sur ce fil pour évoquer à nouveau Edgar Morin, dont une phrase m'a sauté aux yeux il y a deux jours (malheureusement, je n'arrive pas à la retrouver). Il disait qu'il faut définir un concept ou un ensemble par son centre et non par ses frontières, qui sont nécessairement floues et ambigues. En revanche, le coeur de définition est assez facile à caractériser, quitte à revenir ensuite sur les cas particuliers formant les frontières. Ceci pour apporter, je crois, un peu d'eau à un des moulins de Lem dans les 150 dernières pages (avec les tentatives de définition de la SF).
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"Il aura fallu des millions d'années à l'espèce humaine pour descendre des arbres et seulement dix de plus pour se mettre en vitrine." R. Powers
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Oui, spontanément, j'ai pensé que c'était de cet ordre. En général, on utilise cette métaphore pour parler des types qui sont incolores en société, qui sont passe-partout, sans personnalité, etc… On l'utilise aussi beaucoup pour les sdf et tous ceux qu'on ne veut pas voir.Roland C. Wagner a écrit :Il s'agit donc d'une transparence… disons sociale.
C'est vraiment une métaphore commune.
Et les idées se forment dans ta tête sans rien devoir au langage, c'est bien connu. Tu penses sans mots. Et tu n'as pas d'inconscient, non plus. Tout ton propre processus créatif t'est parfaitement limpide. C'est impressionnant.RCW a écrit :Je ne l'aurais pas mieux dit. S'il y a un aspect métaphorique, il naît de l'idée, et non le contraireLensman a écrit :Il n'y a donc pas réification d'une métaphore, mas mise en scène d'une idée, et cette idée est conçue avant toute considération sur la métaphore, ou toute métaphore pré-existante. C'est la spéculation qui préexiste, et l'auteur emploie des mots pour la décrire.
Mais pourquoi faire toute une affaire de ceci ?Lensman a écrit :J'ai parfois l'impression (mais je dois me tromper)…
Ce n'est qu'un système critique. La question de ce qui est premier, de ce qui précède n'a aucune importance ici. Dans le processus d'un film, le scénario précède le tournage. Mais une fois le film fini, on peut l'analyser du point de vue de l'histoire ou de la mise en scène, il n'y a pas de hiérarchie à faire.
Hm, elle est où la métaphore réifiée dans "Nulle part à Livérion ?"Lem a écrit :Mais pourquoi faire toute une affaire de ceci ?Lensman a écrit :J'ai parfois l'impression (mais je dois me tromper)…
Ce n'est qu'un système critique. La question de ce qui est premier, de ce qui précède n'a aucune importance ici. Dans le processus d'un film, le scénario précède le tournage. Mais une fois le film fini, on peut l'analyser du point de vue de l'histoire ou de la mise en scène, il n'y a pas de hiérarchie à faire.
Dans la nouvelle de Silverberg "Quand nous allés voir la fin du monde", il y a une machine à voyager dans le temps. Ok, y'a une métaphore réifiée, mais est-ce bien cette métaphore qui structure le texte ? Quand le même Silverberg crée une nouvelle sur une rue qui reçoit le journal de la semaine prochaine, à quoi ça sert de trouver une métaphore réifiée pour comprendre le texte ?
Dans "Déchiffrer la trame" de Jean-Claude Dunyach, y'a des ET, mais est-ce que c'est cette métaphore réifiée qui fait le texte ?
Et Rhinocéros, de Ionesco, c'est de la métaphore réifiée, mais est-ce de la SF ? (histoire de proposer un autre exemple que la Métamorphose de Kafka).
Ce que je veux dire, c'est que ok, j'arrive à voir ce que tu entends par métaphore réifiée, mais c'est son systématisme qui me gène. Je peux estimer que la métaphore réifiée est un mécanisme rendu possible par la SF sous une forme rationnelle (ou technoscientifique), mais c'est un mécanisme parmi d'autres, ca fait partie de la boîte à jouet des auteurs, mais en tirer des conséquences plus vaste, ça me semble périlleux.
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Parce que toi, tu sais comment les idées se forment? C'est impressionnant.Lem a écrit :Oui, spontanément, j'ai pensé que c'était de cet ordre. En général, on utilise cette métaphore pour parler des types qui sont incolores en société, qui sont passe-partout, sans personnalité, etc… On l'utilise aussi beaucoup pour les sdf et tous ceux qu'on ne veut pas voir.Roland C. Wagner a écrit :Il s'agit donc d'une transparence… disons sociale.
C'est vraiment une métaphore commune.
Et les idées se forment dans ta tête sans rien devoir au langage, c'est bien connu. Tu penses sans mots. Et tu n'as pas d'inconscient, non plus. Tout ton propre processus créatif t'est parfaitement limpide. C'est impressionnant.RCW a écrit :Je ne l'aurais pas mieux dit. S'il y a un aspect métaphorique, il naît de l'idée, et non le contraireLensman a écrit :Il n'y a donc pas réification d'une métaphore, mas mise en scène d'une idée, et cette idée est conçue avant toute considération sur la métaphore, ou toute métaphore pré-existante. C'est la spéculation qui préexiste, et l'auteur emploie des mots pour la décrire.
Tu penses en mots? C'est dommage pour la télépathie, entre personnes qui ne parlent pas la même langue (une question rigolote, d'ailleurs, rarement abordée de manière convaincante, que ce soit en SF, ou par les gens qui s'intéressent à la télépathie).
Le passage entre nos pensées et les phrases que nous formulons oralement ou que nous écrivons est lié à des processus d'une complexité extrême et agissant à des niveaux tellement variés, et sont tellement peu connus (à supposer même que ce soit démêlable), que monter une théorie littéraire là-dessus relève de la … poésie, dans le meilleur des cas.
Où veux-tu en venir? tu aurais aussi une théorie pour expliquer la formation des mots et du langage? Et tes interlocuteurs devraient la partager avec toi, pour pouvoir avancer? Il va falloir de sacrés compétences pour comprendre comment fonctionne la SF, je ne sais pas si la mainstream va arriver à suivre…
Oncle Joe
Modifié en dernier par Lensman le sam. févr. 06, 2010 9:39 am, modifié 4 fois.