Du sense of wonder à la SF métaphysique
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- dracosolis
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Lensman a écrit :Intermède bisounours blasé : à chaque fois que Fabien intervient, il est toujours agréable et courtois. Pourtant, il s'est fait rembarrer plus d'une fois, et pas toujours très aimablement. La bonne éducation ne paie pas, c'est moi qui vous le dit!
Oncle Je

je le rembarrai pas...
je lui répondais franchement
la sémiotique me fait suer à mort, m'a toujours fait suer, me fera toujours suer
euh tu trouves que j'ai été dure?

Ah, oui. Mais justement, c'est très intéressant.Lensman a écrit :Hum, "narrative" pour "au service de", j'ai peur que ça sème la confusion.
Ecriture servante est atroce.
Ecriture servile l'est encore plus.
Ecriture objective est évidemment ridicule.
Ecriture pratique (ou pragmatique) pose sans doute plus de problème qu'il n'en résoud.
Etc.
Ce qui nous ramène précisément au noyau de ce débat-dans-le-débat.
Car : que sommes-nous en train de faire sinon exactement ce que Roland dit lui-même faire quand il écrit : posséder un concept et chercher dans le lexique le terme le plus approprié pour le nommer ?
Quel usage faisons-nous du langage en ce moment sinon, précisément, un usage "utilitaire" (ou pratique, pragmatique, objectif, réaliste, etc.) ?
Or, même dans le cadre d'un tel usage (utilitaire, ou pratique, pragmatique, etc.), les mots embarquent des contenus implicites qui colorent, orientent, éventuellement déforment le concept. Autour de chacun d'eux gravite un nuage d'images associées, de significations secondes, tierces, etc. dont on ne peut pas ne pas tenir compte et que chacun peut recevoir de façon différente.
Ce n'est pas seulement la SF, ni même la littérature qui est subjective. C'est tout acte de langage. C'est pourquoi la coordination intersubjective est si difficile.
C'est pourquoi je ne crois pas du tout à la représentation wagnérienne du type a) je possède le concept "hors langage" b) je le nomme a posteriori. Si "utlitaire" ne rend pas tout à fait la même signification que "pratique", je ne vois pas comment on peut soutenir que "transparence" ou "zurg" soient équivalents.
Autrement dit :
1) La SF est bien une expérience subjective.
2) Le langage, les images, les métaphores jouent un rôle dès le travail du concept et pas seulement "après", à des fins de froide dénomination.
(Draco, je crois que c'est l'heure de me vendre.)
3) Question subsidiaire : compte tenu des difficultés rencontrées pour qualifier exactement le mode d'écriture que nous avons en tête (utilitaire ou pratique, etc.) pouvons-nous réellement dire que nous maîtrisons le concept tant qu'il n'est pas nommé ?
Modifié en dernier par Lem le jeu. févr. 11, 2010 6:03 pm, modifié 1 fois.
Non, pas du tout! Ton intervention était marrante et aimable. Je faisais une réflexion générale (et donc qui ne concerne personne), à la suite de son "si je vous emmerde"...dracosolis a écrit :Lensman a écrit :Intermède bisounours blasé : à chaque fois que Fabien intervient, il est toujours agréable et courtois. Pourtant, il s'est fait rembarrer plus d'une fois, et pas toujours très aimablement. La bonne éducation ne paie pas, c'est moi qui vous le dit!
Oncle Jeben ?
je le rembarrai pas...
je lui répondais franchement
euh tu trouves que j'ai été dure?
Oncle Joe
un peu comme un seveux dans la choupe - je ne " suis " plus trop ce délirant fil " (non)sense of wonder(man) " - mais je viens juste de (re)tomber dessus...on l'a sans doute déjà cité mais au cas ou , pour ceux que ça interesse , un article sur Renard ( que Lem doit deja avoir lu) ds la revue " alliage" no60 juin07 " MR sous le regard de la philo des sciences et de l'imaginaire " par chabot et gofrette
Ce n'est pas difficile, c'est tout à fait inutile de s'y attaquer, à mon avis du moins…Lem a écrit :
Ce n'est pas seulement la SF, ni même la littérature qui est subjective. C'est tout acte de langage. C'est pourquoi la coordination intersubjective est si difficile.
Le langage ne peut parler du langage, ou plutôt si, mais non.
Voilà.
Oncle Joe
Très juste.Fabien a écrit :L'écriture en tant que fin en soi ça s'appelle la poésie.
Mais tu te rends bien compte que dans le cadre d'une discussion informelle, non-scientifique, dire que l'écriture narrative s'oppose à la poésie pose des problèmes insurmontables. Comme tu te rends compte que dire "quand un écrivain fait passer l'écriture en premier dans son projet, en tant que fin en soi, il fait de la poésie" pose des problèmes tout aussi insurmontables. Car la plupart des gens entendront par "poésie" poème. Et il faudra passer cent pages à tout expliquer.
Evidemment, la solution consiste à évoluer dans un champ lexical conventionnel précisément défini comme
Mais (outre que tout le monde n'a pas les compétences requises, en particulier pas moi), j'ai là-dessus une réticence de fond, que j'ai expliquée ici, je crois :ma sémiotique
Quand on fait une lecture sémiotique de la SF, on s'intéresse moins à la SF qu'on ne réaffirme la valeur de la sémiotique. On ne s'intéresse à la SF qu'en tant qu'elle contient des objets ou des systèmes susceptibles d'être discriminés par la sémiotique.
Et cela vaut pour tous les systèmes de lecture – de la psychanalyse à l'herméneutique.
C'est pourquoi j'ai l'intuition (de fond, indémontrable, purement affective mais tant pis) que la seule définition de la SF ne peut être qu'une définition de SF. Que la vraie grande théorie de la SF doit être une théorie de SF. C'est la seule manière de "sauver les phénomènes".
Ah, non, j'ignorais. (J'ai pourtant publié dans Alliage au tout début de la revue.)jeandive a écrit :...on l'a sans doute déjà cité mais au cas ou , pour ceux que ça interesse , un article sur Renard ( que Lem doit deja avoir lu) ds la revue " alliage" no60 juin07 " MR sous le regard de la philo des sciences et de l'imaginaire " par chabot et gofrette
Je vais essayer de trouver le numéro mais au cas où, que dit en gros ce papier ? (Si tu as le temps, évidemment.)
Tu sais bien que lors d'une conversation IRL, ce genre de "visions divergentes" seraient identifiées et traitées en moins de temps qu'il n'en faut pour recommander une bière.Lem a écrit :(Cela dit, si on pousse assez loin ce genre de scrupules épistémologiques, on s'éloigne de plus en plus de la conversation informelle pour entrer dans une démarche de type laboratoire.
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
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moi aussi je t'aimedracosolis a écrit :toi la prochaine fois que tu finis pas un truc, je te bute
au moins ce sera clair
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Merdre, j'ai lu "question séminale" ^^Lensman a écrit :Le "Et je réifie, si je veux, na ! ", c'est une sorte de réponse en clair à une question subliminale?
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C'est pas que tu m'emmerdres, c'est que j'ai déjà un mal de chien à essayer de suivre les circuits d'innovations intellectuelles que Lem m'oblige à faire sans en rajouter.Fabien Lyraud a écrit :Ps : Si je vous emmerde avec ma sémiotique faut me le dire. Mais bon, c'est la grille d'analyse que je connais le mieux.
J'ai mon cerveau second en révision décennale...
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