à condition que... ce soit de la SF.Lem a écrit :OK. Mais c'est quand même atypique ('un écrivain SF publiant un roman mainstream dans une collection SF parlant d'un autre écrivain de SF existant réellement qui a créé une secte à partir d'idées SF…).Lensman a écrit :Cela fait un peu "subculture", pour tout dire…
Je pense qu'on n'a pas besoin d'en tenir compte pour catactériser l'état d'esprit.
Donc, je reprends : prêt à tout à condition que – quoi ?
Du sense of wonder à la SF métaphysique
Modérateurs : Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
http://melkine.wordpress.com/
J'avais peur d'être ridicule, mais Erion m'a devancé…Lem a écrit : Donc, je reprends : prêt à tout à condition que – quoi ?
Oui, à condition que ce soit de la SF.
Il y a un certain nombre d'attentes thématiques (histoire de futur, de voyage spatial, dans le temps, d'autres planètes, de théroories scientifiques extrapolées, d'extraterrestres, monde parallèles, etc), et on s'attend à identifier une ou plusieurs de ces thématiques au fil de la lecture. On espère aussi que ça va être cohérent, pas un des ces patchworks de n'importe quoi auquel on a droit parfois (mais là, c'est sans doute largement question de goût…)
Oncle Joe
Modifié en dernier par Lensman le mar. févr. 16, 2010 7:59 pm, modifié 2 fois.
A la fois ouvert et exigeant.Lem a écrit :Exercice : caractérisez cet état d'esprit.
Cependant, si je reprend les éléments rappellés par Sand : personnages, style, idées et intrigue, la lecture d'un roman de SF se caractérise pour moi par une attente particulière sur les idées. Cela ne signifie pas que je ne suis pas capable d'apprécier les autres éléments, mais ils sont moins importants.
D'ailleurs, je lis de la fantasy avec la même attente. Je l'apprécie (ou pas) en lecteur de SF, même si ce n'est pas l'élément fondamental du genre.
Ouvert: acceptation de la variété des idées extrapolées, patience dans la résolution de certains problèmes (c'est un des intérêts…). Exigeant: une demande, notamment, de cohérence, pour ma part. A noter, cependant, que l'incohérence peut être une sorte de cohérence dans certains cas (je pense à van Vogt…)Matthieu a écrit :A la fois ouvert et exigeant.Lem a écrit :Exercice : caractérisez cet état d'esprit.
Cependant, si je reprend les éléments rappellés par Sand : personnages, style, idées et intrigue, la lecture d'un roman de SF se caractérise pour moi par une attente particulière sur les idées. Cela ne signifie pas que je ne suis pas capable d'apprécier les autres éléments, mais ils sont moins importants.
D'ailleurs, je lis de la fantasy avec la même attente. Je l'apprécie (ou pas) en lecteur de SF, même si ce n'est pas l'élément fondamental du genre.
Oncle Joe
Je cache ma joie et je pose deux jours de vacances pour profiter pleinement de cette lecture tombée De Le Ciel parce que je sais y trouver à coup sûr ce que j'attends de tous les romans que j'ouvre : une problématique nouvelle.Lem a écrit :Tout ce que vous savez, c'est que GK l'a acheté pour sa collection où sont récemment parus des textes aussi divers que Trames (Banks), Un secret de famille (Stross), Le quatuor de Jerusalem (Wittemore), Une invasion martienne (McAuley), Eifelheim (Flynn), Nuigrave (Murrail), Roma Æterna (Silverberg)…
Du space-opera, de la quasi-fantasy, de la littérature inclassable, du technothriller, de la SF au moyen-âge, de l'anticipation sociale, une uchronie…
Vous vous placez de vous-même dans le bon état d'esprit pour recevoir comme il se doit ce texte dont vous ignorez tout sinon qu'il va aller rejoindre tous ceux-là, qu'il est potentiellement aussi divers que tous ceux-là puisque cette diversité, c'est précisément ce qui caractérise le label SF.
Exercice : caractérisez cet état d'esprit.
En plus, si j'ai du bol, l'histoire va me plaire.
Et si j'ai encore plus de bol, ça causera du seul truc vraiment intéressant sur cette planète : le futur (mais ça, c'est une idée d'idéaliste à la con qui s'imagine que l'humanité réalisera un jour qu'il ne sert à rien de foncer si on ne détermine pas le but).
Zut, niveau maxi d'apéro encore dépassé, pardon et à demain...
-
- Messages : 1595
- Enregistré le : ven. oct. 06, 2006 6:06 pm
- Localisation : En face de la Fac Jussieu
Barjavel ne pouvait qu'ignorer la sf américaine parce que c'était la guerre et qu'elle n'était pas traduite.Sylvaner a écrit :Tu as raison, soyons explicite.Giangi a écrit :Certes, mais le rapport avec la choucroute ?Sylvaner a écrit :Divergente et convergente, c'est un truc de biologie, sur l'évolution. En gros, les mains humaines et les ailes de chauve-souris sont apparentées, mais de façon divergente : elles correspondent à un même organe chez un ancêtre commun. Par contre, les ailes de chauve-souris et d'oiseau sont convergentes : ce sont des structures différentes qui remplissent au bout du compte la même fonction.
Quand je lis Resnick, Egan ou Banks, j'ai l'impression qu'ils ont tous lu la SF des âges d'or et d'argent. C'est donc de la SF divergente, à partir d'un "ancêtre" commun.
En revanche quand je lis La Route de McCarthy, Globalia ou l'excellent Survivance d'Alain Monnier, j'ai l'impression que les auteurs sont en dehors du "domaine", qu'ils n'ont pas forcément lu le corpus - ou qu'ils choisissent de ne pas en tenir compte. C'est donc de la SF convergente.
J'ai lu quelquepart que Barjavel ignorait presque tout de la SF américaine quand il écrivait le Voyageur Imprudent, si c'est vrai c'est un exemple flagrant de convergence...
Mais il connaissait très bien Wells et la sf anglaise. Ainsi que la sf française antérieure dont il a repris, notamment dans Ravage, quelques thèmes. Donc: divergence.
Mon immortalité est provisoire.
- bormandg
- Messages : 11906
- Enregistré le : lun. févr. 12, 2007 2:56 pm
- Localisation : Vanves (300 m de Paris)
- Contact :
J'irais même un peu plus loin, et le fait que je déclasse Shikasta et Rhinocéros de la SF va dans ce sens: la science-fiction exige que la question métaphysique envisagée soit reclassée question physique, scientifique.Erion a écrit :[
En résumé, quand tu veux placer la métaphysique au centre, à la place de la rationalité, tu sembles croire que c'est la métaphysique qui s'est étendue, alors qu'au contraire, c'est la rationalité qui a conquis des domaines jusque là réservés à la métaphysique. C'est pour ça que la SF peut aborder des domaines exclus, parce que la rationalité s'est étendue.

Désolé, j'ai eu deux journées occupées, j'essaye de rattraper.
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
- bormandg
- Messages : 11906
- Enregistré le : lun. févr. 12, 2007 2:56 pm
- Localisation : Vanves (300 m de Paris)
- Contact :
Sauf, et ce n'est pas négligeable, que ni Wells, ni Renard, Rosny Aîné, Spitz, La Hire, etc... ne portaient l'étiquette "science-fiction". Barjavel ne s'est associée à l'étiquette, au mouvement SF, que quand Présence du futur a réédité Le Voyageur imprudent.Gérard Klein a écrit : Barjavel ne pouvait qu'ignorer la sf américaine parce que c'était la guerre et qu'elle n'était pas traduite.
Mais il connaissait très bien Wells et la sf anglaise. Ainsi que la sf française antérieure dont il a repris, notamment dans Ravage, quelques thèmes. Donc: divergence.

"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
- bormandg
- Messages : 11906
- Enregistré le : lun. févr. 12, 2007 2:56 pm
- Localisation : Vanves (300 m de Paris)
- Contact :
Comme disaait un auteur de non-SF: Chacun sa vérité. Et la tienne ne saurait être partagée par personne d'autre, apparemment. Ni chez les lecteurs de Sf, comme le montre ce fil, ni chez les dénieurs, qui ne te liront pas.Lem a écrit :La vérité.Sand a écrit :On y gagne quoi ?

"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
- bormandg
- Messages : 11906
- Enregistré le : lun. févr. 12, 2007 2:56 pm
- Localisation : Vanves (300 m de Paris)
- Contact :
Bon, en attendant que j'aie rattrapé mes 225 messages de retard, un problème sur les limites de la SF, que je me pose et ne suis pas sûr d'arriver à résoudre de façon univoque:
j'ai déniché ce jour et avalé en deux traje-ts de bus un livre paru en 1981, Valaï!.., d'Albert Mathieu.
Ce livre raconte la première journée de l'invasion soviétique de l'Allemagne de l'Ouest, en 1985. Sans ni développer l'aspect polémique et politique (le Président français n'est pas nommé, mais il est glorifié d'avoir mis fin aux gabégies et incapacités de son prédécesseur; les autres moments politiques sont de purs gags, sans portée), ni développer l'histoire qui s'interrompt brutalement à 23h55 sur l'annonce que la suite sera de l'Histoire, comment classer ce livre? Science-fiction puisque, au moment où il est paru, l'histoire est encore une anticipation et que, de plus, il insiste de façon répétée sur les armes secrètes utilisées par les soviétiques, chars télécommandés qui reçoivent de l'énergie des satellites, rayon de la mort, etc...? ou pas?
En tout cas, pas l'ombre d'une question métaphysique dans ce livre. Heureusement, sinon je le classerais humour mainstream sans hésiter....
j'ai déniché ce jour et avalé en deux traje-ts de bus un livre paru en 1981, Valaï!.., d'Albert Mathieu.
Ce livre raconte la première journée de l'invasion soviétique de l'Allemagne de l'Ouest, en 1985. Sans ni développer l'aspect polémique et politique (le Président français n'est pas nommé, mais il est glorifié d'avoir mis fin aux gabégies et incapacités de son prédécesseur; les autres moments politiques sont de purs gags, sans portée), ni développer l'histoire qui s'interrompt brutalement à 23h55 sur l'annonce que la suite sera de l'Histoire, comment classer ce livre? Science-fiction puisque, au moment où il est paru, l'histoire est encore une anticipation et que, de plus, il insiste de façon répétée sur les armes secrètes utilisées par les soviétiques, chars télécommandés qui reçoivent de l'énergie des satellites, rayon de la mort, etc...? ou pas?
En tout cas, pas l'ombre d'une question métaphysique dans ce livre. Heureusement, sinon je le classerais humour mainstream sans hésiter....
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
- bormandg
- Messages : 11906
- Enregistré le : lun. févr. 12, 2007 2:56 pm
- Localisation : Vanves (300 m de Paris)
- Contact :
Il y a tout plein de romans où le héros revient une seconde après son départ. Et quelques romans où il est obligé de revenir aussi lontemps après son départ qu'il a passé de temps dans le jadis.dracosolis a écrit : (est-ce que dans un roman sur le voyage dans le temps un héros réussit à interdire à son propre temps d'avancer pendant qu'il trifouille dans le jadis?)
Avec la fantasy (Niven classe en fantasy toute histoire de voyage temporel), on peut fixer les règles qu'on veut, non?

"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
- bormandg
- Messages : 11906
- Enregistré le : lun. févr. 12, 2007 2:56 pm
- Localisation : Vanves (300 m de Paris)
- Contact :
Start wars, j'ai pas pu résister!Lensman a écrit : Cet équilibre à atteindre est subtil, et il ne sera pas perçu par tout le monde de la même manière et au même degré. Mais c'est comme ça: il n'y a pas d'oeuvre d'art "parfaite", il y a tout le dialogue avec ceux qui la regardent. Pendant toute l'histoire de la musique, il y a des gens qui ont corrigé les symphonies de Beethoven… ça paraît grotesque? non, cela montre la variété des attentes.
Un film SF avec le bruit des vaisseaux, si par ailleurs le film mise sur le réalisme, évidemment, c'est un défaut. Plus ou moins grave. Si c'est dans un dessin animé de Tex Avery, on ne verra pas ça comme un défaut… pas plus que dans "Start Wars", où c'est zéro volonté de réalisme. Les défauts de réalisme "technologique" dans "2001", Kubrick faisait plus la gueule quand on les lui signalait, parce que pour lui, c'était un défi que ça sonne "juste".
Mais je crois que nous sommes tous largement d'accord là-dessus, au fond. Il s'agit de savoir à quel niveau on joue.
Oncle Joe




Sinon, dois-je rappeler la phrase de Boileau "Le Vrai peut quelquefois n'être pas Vraisemblable" et que l'art demande du Vraisemblable et exècre en général le Vrai?
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
Cette règle se tient si on considère que le paradoxe temporel est forcément source d'une incohérence qui retire la possibilité d'appartenance à la SF.bormandg a écrit : Avec la fantasy (Niven classe en fantasy toute histoire de voyage temporel), on peut fixer les règles qu'on veut, non?
Sauf qu'il y a des histoires de voyages temporels sans possibilité de paradoxe. J'ai du mal à mettre "Oracle" d'Egan en Fantasy.
Bomba Kryptologiczna & Le Prix du Pardon
http://matthieu.walraet.net/nouvelles/
http://matthieu.walraet.net/nouvelles/
C'est une guerre future. C'est un genre qui, s'il n'est pas né en France, possède comme plus grand représentant le Capitaine Danrit, mort au Bois des Caures (Verdun) le 22 février 1916. L'anniversaire approche. Merci Georges, par ton interventiion, d'avoir rappelé à notre souvenir cette gloire bien française que les Américains ne sauraient nous disputer!bormandg a écrit :Bon, en attendant que j'aie rattrapé mes 225 messages de retard, un problème sur les limites de la SF, que je me pose et ne suis pas sûr d'arriver à résoudre de façon univoque:
j'ai déniché ce jour et avalé en deux traje-ts de bus un livre paru en 1981, Valaï!.., d'Albert Mathieu.
Ce livre raconte la première journée de l'invasion soviétique de l'Allemagne de l'Ouest, en 1985. Sans ni développer l'aspect polémique et politique (le Président français n'est pas nommé, mais il est glorifié d'avoir mis fin aux gabégies et incapacités de son prédécesseur; les autres moments politiques sont de purs gags, sans portée), ni développer l'histoire qui s'interrompt brutalement à 23h55 sur l'annonce que la suite sera de l'Histoire, comment classer ce livre? Science-fiction puisque, au moment où il est paru, l'histoire est encore une anticipation et que, de plus, il insiste de façon répétée sur les armes secrètes utilisées par les soviétiques, chars télécommandés qui reçoivent de l'énergie des satellites, rayon de la mort, etc...? ou pas?
En tout cas, pas l'ombre d'une question métaphysique dans ce livre. Heureusement, sinon je le classerais humour mainstream sans hésiter....
La "guerre future" a poursuivi son chemin pratiquement sans tenir compte de l'évolution de la SF, ou plutôt, un grand nombre de textes ont été écrits, internationnalement, sans subir son influence.
Oncle Joe
- bormandg
- Messages : 11906
- Enregistré le : lun. févr. 12, 2007 2:56 pm
- Localisation : Vanves (300 m de Paris)
- Contact :
Plus je parcours ce fil, plus je réfléchis, et plus cette affirmation me paraît à l'opposé de la réalité. Je t'ai déjà écrit que, désormais, si je vois un sujet traité de façon métaphysique dans une oeuvre (je rappelle Shikasta ou Rhinocéros) je refuse le qualificatif de science-fiction à l'oeuvre. D'accord, il y a des questions d'origine métaphysique qui sont récupérées par la SF, mais avant d'arriver dans un roman ou une oeuvre de SF elles sont vidées de leur caractère métaphysique et reposées sous forme scientifique, physique, technique.Lem a écrit :C'est dommage. Parce qu'il y en a. Beaucoup. Et quand on scrute l'ensemble du champ litéraire, il n'y en a que là..Pas "métaphysique"
Un statut simple: l'interdiction de séjour. Ce n'est qu'après reformulation en tant que problème scientifique ou technique que l'ex-métaphore est autorisée à entrer en SF. Mais ce n'est pas du tout ce que représente, en français, le mot réification.Lem a écrit : Encore une fois, ne te braque pas : ceci n'intervient pas directement dans la nouvelle représentation : c'est un outil technique pour le travail en amont. Mais introduire l'idée que, du point de vue purement littéraire, la métaphore a dans le texte SF un statut particulier me semble intéressant.
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."