L'Empire invisible de Jérôme Noirez
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- Charlotte
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L'Empire invisible de Jérôme Noirez
Je l'ai lu d'une traite hier soir (bon, OK,, pas trop dur, le bouquin est court), et c'est excellent. L'auteur y parle d'esclavage sans détour mais sans excès non plus. Le bouquin est finement agencé, avec des scènes en miroir pour donner la vision des Blancs et la vision des Noirs (ça m' a fait penser à la magnifique chanson de Billy Holliday, Strange Fruit, où l'on saute d'une vision à l'autre à chaque vers).
Le rôle du narrateur est essentiel puisqu'il fait alterner les points de vue sans se départir d'une certaine ironie vis-à-vis de ses personnages.
Le bouquin m'a fait penser à Petite Chanson dans le pénombre de Gudule, mais uniquement parce que la vengeance est le fait d'une petite fille.
Peu de fantastique (voir pas du tout) mais une terreur qui naît de figure sombre comme Aaron ou des éléments déchaînés (une tempête qui a un goût d'Apocalypse).
Bref, une plongée dans le Sud américain riche et poignante que je n'ai pas pu lâcher.
(Pfouh, c'est un poil décousu, m'enfin bon..)
Le rôle du narrateur est essentiel puisqu'il fait alterner les points de vue sans se départir d'une certaine ironie vis-à-vis de ses personnages.
Le bouquin m'a fait penser à Petite Chanson dans le pénombre de Gudule, mais uniquement parce que la vengeance est le fait d'une petite fille.
Peu de fantastique (voir pas du tout) mais une terreur qui naît de figure sombre comme Aaron ou des éléments déchaînés (une tempête qui a un goût d'Apocalypse).
Bref, une plongée dans le Sud américain riche et poignante que je n'ai pas pu lâcher.
(Pfouh, c'est un poil décousu, m'enfin bon..)
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Et je rajoute la chronique de Marc Alotton sur le site, dont la conclusion est :
S’il n’est pas d’une grande originalité sur la forme, il est très séduisant sur le fond, parce qu’il est mené de main de maître, qu’il est édifant, qu’il est agréable à lire et qu’il naît d’une révolte contre l’injustice et la souffrance universelle des hommes de chair et de sang.
- Charlotte
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C'est exactement le mot, empathie. On sort de ce bouquin avec une boule au ventre, non pas avec ce deuxième cœur comme le surnomme Clara qui figure son désir de vengeance et sa haire, mais avec un sentiment profond de tristesse peut-être. Mais jamais de pitié, notamment, je crois, grâce au narrateur qui montre le ridicule de la pitié qui tient plus de la bonne conscience des maîtres.arsenie a écrit : mais je me suis interrompue... car il m'a aussi entamé :
une empathie énorme
Clairement, l'une des chansons qui m'a le plus marquée. La voix de Billy Holliday, la douceur de l'air et le texte qui est un véritable poème.Merci pour le lien avec "strange fruit", c'est super d'associer un livre et une musique
Southern trees bear strange fruit
Blood on the leaves
Blood at the root
Black bodies swinging in the southern breeze
Strange fruit hanging from the poplar trees
Pastoral scene of the gallant south
The bulging eyes and the twisted mouth
The scent of magnolia sweet and fresh
Then the sudden smell of burning flesh
Here is a fruit for the crows to pluck
for the rain to gather
for the wind to suck
for the sun to rot
for the tree to drop
Here is a strange and bitter crop

Un livre "d'humanisme", je me contrefous qu'il n'y ait absolument aucune trace de fantastique - sauf qu'il est estampillé ainsi!
L'empire invisible, tout le début nous montre son règne en gloire

Mais là où la facilité, l'attente du lecteur mèneraient "logiquement",
l'auteur détourne la "mécanique" !
Pédagogique, ce ptit livre est hautement recommandable aux jeunes ados
- Goldeneyes
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Oui. On en avait aussi parlé en face.
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- Goldeneyes
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alors, je déflore davantage :
l'Empire invisible", jérome Noirez le dit sans ambigüité : c'est celui de la peur
mais l'empire invisible est plus fort que la raison, la peur est le vrai maître
alors, la vengeance appartient à l'empire invisible :peut-être que c'est Aaron qui a raison : il n'y a que "l'empire invisible" d'un bout à l'autre de l'éternité
et il me semble que Noirez en toute finalité, a refusé de lui donner "substance" :
l'ouragan n'est pas décrit comme "main de vengeance"
Aaron finit bouffé par les chiens,
et il introduit même une burlesque "Ma' Dalton" dans l'oeil du cyclone,
ainsi qu'un inventaire à la Prévert !
la fin m'a fait penser à un film italien des années 70 "affreux, sales et ... méchants"
où la gamine sautillait, en équilibre, avec comme immense soleil ... sa grossesse avancée
que j'ai toujours interprété comme un espoir d'humanité-
bien plus clair ici!