Oulala.Thibaud E. a écrit :C'est un truisme que de dire que la Révolution fut une boucherie, et qu'au nom de valeurs fondamentales on a trucidé pire qu'au Rwanda.
Argh.
Hum. Bon. Alors : les massacres de la Révolution se tiennent sous la terreur essentiellement : on parle ici de la décollation des nobles. Si on veut tirer le diable par la queue et bien que ce soit un contresens historique, on peut à la rigueur y ajouter les massacres perpétrés par les nombreuses Jacqueries sur l'ensemble du territoire. Même avec ça, on est ni dans une fonction génocidaire, ni de près ou de loin, sur des chiffres assimilables au génocide Rwandais.
Ceux qui ajoutent à ces massacres les morts Véndéens oublient qu'il s'agit d'une guerre civile ou les exactions furent largement équivalentes dans les deux camps. De même on touche au révisionnisme lorsqu'on y ajoute les morts de la guerre sur le front de l'Est, ce que certains s'amusent à faire sans complexe.
Faut faire un peu gaffe, quand même, hein ?
C'est là qu'on est pas d'accord. Les méchants sont clairement désignés tout du long, et je ne vois pas comment on peut en tirer la moindre conclusion sur le bien lorsque tout le raisonnement est biaisé par une prise de position qui n'est ni juste, ni réaliste.Thibaud a écrit : Mais comme souvent dans les livres de Pierre, ce sont moins les événements qui importent que l'impact produit par ceux-ci sur ses personnages, ici aux prises avec un monde devenu fou. S'il a choisi de dépeindre la violence ordinaire, c'est justement à mon sens pour mieux souligner l'absurdité qui la sous-tend. Emile comme Cornuaud sont tous les deux des enfants du peuple, et l'impact sur eux - et sur le lecteur - est beaucoup plus fort si ce sont leurs semblables, voire eux-mêmes, qui commettent des exactions. C'est la violence qui fait gerber, celle contre laquelle on ne peut pas se rebeller puisque commise par son propre camp.
Plus que de désigner les bons ou les méchants, la question qui se pose ici, c'est avant tout de savoir comment on survit à ça… et quel bien il peut en ressortir, aussi bien au niveau individuel que général. Et de ce point de vue là, je trouve que le livre est très réussi.
Et le fait que Pierre est vendéen n'a bien sûr rien à faire là-dedans ? Hum ?