Quitte à dire une énormité (ce ne sera, ni la première, ni la dernière) je me demande si il n'y a pas une différence de classe pour les textes de SF dans lequels il y a [de la][du] métaphysique.Lem a écrit :Moi, ce qui me paraît significatif dans ces titres (quelle que soit leur qualité propre par ailleurs), c'est qu'ils refusent toute débauche spéculative. Ils font un travail d'extrapolation sur une donnée originelle (ou, dans le cas de Bradbury, un travail poétique) mais l'univers n'en sort pas transformé ni remis en cause ; on n'entrevoit à aucun moment les perspectives M hallucinantes qu'on trouve chez un Galouye, ou un VV, ou un Dick, ou un Jeury et qui sont pour moi le vrai cœur de la SF. Ils sont "sages", d'une certaine manière. Ils ne provoquent ni intoxication, ni ivresse. Et je crois que c'est aussi l'une des raisons pour lesquelles ils sont légitimés.
D'un coté, les textes dans lesquels l'auteur entraîne le lecteur dans sa spéculation.
L'auteur n'impose pas de décision métaphysique mais utilise le champ des questions métaphysiques comme domaine exploratoire du récit.
Ces textes relèvent de LA métaphysique et sont légitimables car ils peuvent être appréhendés comme des essais à valeur philosophique.
De l'autre, les textes qui partant d'une décision métaphysique, posée comme prémisse par l'auteur, en explore les conséquences.
"L'univers est issu de l'éternuement du Grand Patatchoum Vert et ses habitants vivent dans l'angoisse et la crainte de l'Avènement du Mouchoir Blanc".
Ces textes relèvent DU métaphysique mais ne peuvent pas être identifiés comme des essais philosophiques et sont assimilés à de la distraction, de l'amusement, du délire ou, si l'auteur croit en une prémisse suffisamment exotique, de la barjoterie.