Nick_Holmes a écrit : Pour ma part, j'ai fait un sondage sur les lectures de mes nouveaux collègues cet été. Il en ressort qu'à part un collègue à qui j'ai conseillé Cablé+ de Gibson car il voulait du cyberpunk, les autres ne lisait qu'un livre ou deux par an et donc ils avaient pour seule référence le fumeux Da Vinci Code. Cela vaut pas grand chose (car on est dans un microcosme d'entreprise) mais cela illustre bien les propos des éditeurs sur le nivellement par le bas des rares lecteurs. Sur les prix, le collègue qui a acheté Cablé+ s'est plaint que la lecture lui coutait cher (29€ le volume mon brave monsieur... ). Je lui ai rétorqué qu'il y avait 2 romans plus 2 novellas dedans et qu'en poche il en aurait eu pour au moins 15€, pour des livres de moins bonne qualité (graphique, impression, ...) sans les fameuses novellas.
Sur le site du CNL, il y a les chiffresdela lecture en 2003. Ca date un peu mais à mon avis, globalement on doit être dans les mêmes tons
La lecture en 2003,
Hors bandes dessinées et revues :
68% des Français de plus de 15 ans ont au moins lu 1 livre au cours des 12 derniers mois ;
33% ont lu de 1 à 9 livres ;
22% ont lu 10 à 24 livres ;
13% ont lu 25 livres et plus.
Voilà. Ceux qui lisent plus d'un livre par mois sont à peine 35%. En gros, ça veut dire qu'au mieux ils achètent un livre par mois (hors bibliothèque et prêt perso). Si on ajoute les rééditions en poches, on comprend mieux la guerre qui selivre dans les librairies sur les nouveautés. Un lecteur lambda a plus que le choix s'il veut acheter une nouveauté par mois. Même un lecteur de SF. Il sera devant une vingtaine de nouveautés chaque mois (6 bragleonne, 3 Mnémos, un Fleuve Noir, un nestiveqnen, un Lune d'Encre, un Belial, 1 ou 2 Terre de Brumes, un Pygmalion, un Calmann Levy, un Robert Laffont, un Moutons électrique et des éditeurs qui en font parfois : un Diable Vauvert, un La Volte, un presse de la cité... Plus les micro éditeurs quand on les trouves du style Rivière Blanche, Eons...). On comprend qu'il est difficile de tirer son épingle du jeu.On comprend aussi pourquoi parfois les éditeurs privilégient les grands noms plutôt que les jeunes auteurs, histoire d'attirer le chaland.
Si devant cette vingtaine de livres, le type qui a 20 euros, pas trop au courant de l'actu, passe devant un Bernard Werber en vitrine, il vapeut-être dépenser ses sous pour LA nouveauté dont tout le monde parle, même si la qualité est moindre. Tout ça pour dire que pour les gens qui sont des lecteurs occasionnels, devant la masse de production, il est plus facile de se réfugier sur de grands titres... C'est donc d'autant plus dur pour les petits éditeurs.
Nick_Holmes a écrit :
Je me pose également la question - avec l'arrivée grandissante des livres électroniques - si la dématérialisation des livres ne va pas entraîner les éditeurs dans les mêmes problèmes que les labels de musique.
Non je ne pense pas. Parce que lorsque tu achètes un CD, tu achètes du son. Le packaging vient après. Lorsque tu achètes un livre, il y a l'histoire et l'objet. Et puis autant tu peux écouter un CD sur ordi, autant le confort de lecture sur un écran est faible. Je défie quicquonque de se taper tout un roman...
En 2000, j'ai fait plusieurs reportages au salon du livre. Et à l'époque, j'avais vu des éditeurs comme "zéroheure.com" (je crois) qui proposait le téléchargement de roman sur des organiseurs... Ca n'a pas vraiment pris. Par contre, aujourd'hui, je pense que c'est une solution complémentaire. Un peu comme lefait Eons. Tu peux acheter un vrai roman avec une couv et tout et tout, mais tupeux aussi acheter la version numérique beaucoup moins cher. A toi ensuite del'imprimer chez toi...Mais tu ne le mettras pas dans tabibliothèque. Mais c'est une bonne formule pour lespetites bourses et les auteurs gagnent autant.