Et en polar, où la grande mode est aux polars nordiques.Patrice a écrit :Oui, mais en littérature générale, pas en SFFF.
Le coup de gueule de Bernard Werber
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Il est vrai que le public français de SF semble assez peu curieux de ce qui n'est ni francophone, ni anglophone. Comme si les ET lui suffisaient en matière d'étrangers... Je ne me souviens pas que les efforts de Pierre Gévart pour promouvoir la SF arabe ou ukrainienne aient soulevé plus qu'un sourcil poli, à l'exception de quelques-uns.
edit : ortho
edit : ortho
Modifié en dernier par Lucie le mar. avr. 06, 2010 5:54 pm, modifié 1 fois.
Les éditions Gaia aussi, que j'explorerais volontiers plus avant si seulement le texte n'était pas imprimé sur un papier rose foncé qui fait terriblement mal aux yeuxPatrice a écrit :Oui, mais en littérature générale, pas en SFFF. Ca fait que un bon paquet de romans de SF non-anglo-saxons sont publiés un peu partout (Actes Sud, L'Olivier, Liana Levi, etc...).Lucie a écrit :Mais c'est presque optimiste, ça ! Ça voudrait dire que les lecteurs sont curieux des cultures étrangères ? Merci Patrice, tu ensoleilles ma journéePatrice a écrit :Le problème est posé: qui prendra la peine de vérifier?
Mais en littérature générale, la France est une éponge, qui accepte toutes les provenances: les éditeurs font preuve d'une curiosité remarquable.
Encore faut-il les chercher, du coup.
Mais oui, les éditeurs français sont curieux. Et les lecteurs aussi, finalement.

Je suis en train de lire son livre, j'ai fini la partie US, et j'attaque maintenant la partie non-US.JDB a écrit :Article pertinent sur un livre récent, de quoi alimenter votre débat.
C'est ici.
Dans les commentaires, j'aime bien l'internaute qui écrit "meanstream" au lieu de "mainstream" -- extrêmement révélateur !
Cela dit, pour avoir déjà écouté Frédéric Martel, je pense qu'il néglige un point de taille sur ce qu'il appelle les oeuvres mainstream : elles ont toutes en commun, ce me semble, d'être basées sur des emprunts. Le dernier exemple en date, bien entendu, n'est autre qu'Avatar, qui tient son intrigue de Pocahontas, avec des bouts de Poul Anderson dedans, etc (et avant, il y a eu Matrix...).
JDB
Il ne parle pas seulement du cinéma, il parle aussi de la musique (il évoque ainsi le fait que la country ne s'exporte PAS, ce qui est un cas intéressant.). Le résultat de tout ça est que les milieux intellectuels américains, surtout autour du New Yorker, attribuent le caractère "snob" aux productions européennes. Ce qui ne se serait jamais passé auparavant.
L'une des explications aussi, ça tient au retournement de la critique américaine entre la Old Left et la New Left. Jadis, la gauche intellectuelle américaine établissait des barrières entre la haute culture et la basse culture, à la manière européenne. Vers 1968, la nouvelle génération de gauche a pris ça à rebours, et s'est mise à s'intéresser au rock, aux hippie, à la contre culture.
L'un des personnages centraux de cette évolution étant la journaliste Pauline Kael, capable de faire de bonnes critiques des premiers Godard, que du Parrain. Le résultat de tout ça est que les milieux intellectuels américains, surtout autour du New Yorker, attribuent le caractère "snob" aux productions européennes. Ce qui ne se serait jamais passé auparavant. Bref, il s'agit pas seulement d'un choix de petits commerçants, l'élite américaine intellectuelle est devenue mainstream.
Et sinon, c'est vrai qu'on a l'impression que l'Europe ne veut plus parler au Monde. Les productions de chaque pays parlent au public de chaque pays, point. Il parle ainsi de la cinématographie tchèque, l'une des rares à tenir encore, mais qui est très tchéco-centrée.
Bref, ce n'est pas seulement une affaire de sujets, c'est très vaste. Il a aussi été à l'USC, l'une des universités du cinéma. Et le système universitaire américain joue un grand rôle, en attirant une population très variée. Ca compte aussi pour parler du monde. Même l'Afrique ne regarde plus autant l'Europe. Jadis, un chanteur africain regardait vers Londres ou Paris avant d'entamer une carrière internationale, maintenant, il regarde vers l'Afrique du Sud, qui possède des studios d'enregistrement performant.
Il ne s'agit pas de nier ses particularités (le Japon en est la preuve), mais y'a un moment où faut voir si on peut pas parler à d'autres personnes que nous-mêmes.
Sinon, pour répondre à la question de Jean-Claude, y'a eu effectivement Guin Saga, mais aussi les livres jeunesse "12 royaumes" qui ont vraiment bien marché, à la surprise de l'éditeur. En revanche, "Mélancolie d'Haruhi Suzumiya", gros carton au Japon (qui a donné naissance à une série d'animation et des mangas), n'a pas vendu en France, chez Hachette. C'est très variable. Mais ça poursuit sa route.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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Compare ça avec la RnB et la Soul.Lucie a écrit :Vraiment ? Va falloir m'expliquer, alors, le succès de ceci.la country ne s'exporte PAS
Il existe des groupes "internationaux", mais pour l'essentiel, ça ne fonctionne pas à l'étranger. (Là où Frédéric Martel se trompe un peu, c'est que la country a une bonne audience dans les pays de l'Est. Mais bon, c'est pas du tout les mêmes échelles qu'avec le reste de la musique US).
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
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Peut-être, admettons. Mais dans ce cas, qu'on n'écrive pas "la country ne s'exporte PAS". Qu'on dise "la country s'exporte moins que..." Sinon, l'assertion est fausse ou mensongère et les raisonnements basés dessus s'écroulent.Erion a écrit :Compare ça avec la RnB et la Soul.Lucie a écrit :Vraiment ? Va falloir m'expliquer, alors, le succès de ceci.la country ne s'exporte PAS
Il existe des groupes "internationaux", mais pour l'essentiel, ça ne fonctionne pas à l'étranger. (Là où Frédéric Martel se trompe un peu, c'est que la country a une bonne audience dans les pays de l'Est. Mais bon, c'est pas du tout les mêmes échelles qu'avec le reste de la musique US).
Les mots sont importants

Ce sont les maisons de disque de country US qui le disent eux-mêmes. Ils n'exportent pas. Ils ne font pas vraiment d'effort pour ça, ils considèrent que c'est purement local et que ça n'a pas vocation à inonder le monde. Ca parle uniquement au public américain.Lucie a écrit : Peut-être, admettons. Mais dans ce cas, qu'on n'écrive pas "la country ne s'exporte PAS". Qu'on dise "la country s'exporte moins que..." Sinon, l'assertion est fausse ou mensongère et les raisonnements basés dessus s'écroulent.
Les mots sont importants
"La country mainstream n'est pas une musique internationale. On a bien essayé de faire des versions plus dance, plus rapides, pour casser la monotonie apparente de la country et pour toucher un public étranger plus large, mais ça n'a vraiment pas marché. Il faut bien se rendre à l'évidence : la country, c'est la poésie d'aujourd'hui aux Etats-Unis, avec des paroles très spécifiques, et beaucoup d'argot. Et la poésie, ça ne s'exporte pas". John Grady, PDG de la division Country de Sony Music à Nashville
Je pourrais même dire que jusqu'à récemment, les japonais n'exportaient PAS leur manga. Ils refusaient de céder les droits, purement et simplement.
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Il est possible aussi que ce qu'on appelle country en France ne soit pas tout à fait la même chose que ce qu'on appelle country aux USA (la programmation du festival de Mirande est parfois surréaliste, et c'est là que c'est le meilleur). De plus, les Français qui écoutent de la country se fichent des paroles : ils ne les comprennent pas.
Mais même si les maisons de disque l'affirment elles-mêmes, je persiste à dire que c'est faux : il y a quand même quelque chose qui s'exporte en France sous le nom de country !
edit : après, c'est peut-être le mot "exportation" qu'il nous faudrait définir
Mais même si les maisons de disque l'affirment elles-mêmes, je persiste à dire que c'est faux : il y a quand même quelque chose qui s'exporte en France sous le nom de country !
edit : après, c'est peut-être le mot "exportation" qu'il nous faudrait définir

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Le cinéma espagnol est un de ceux qui est le plus performant en matière de cinéma de genre. Alejandro Amenabar, Alex de la Iglesia, Carlos Medem... sont des réalisateurs qui s'exportent. Et en plus ils font un tabac chez eux et ils sont considérés comme des auteurs et ils sont grand public. Nos comédie font de bonnes audiences chez nous et ne s'exportent pas. Mais le cinéma espagnol est financé en partie par des produits d'épargne. Si on veut que l'épargnant récupère ses billes il faut que le film fasse de l'audience et s'il s'exporte c'est mieux.
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Le blog impertinent des littératures de l'imaginaire :
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On peut aussi apprendre à relativiserLucie a écrit :Il est possible aussi que ce qu'on appelle country en France ne soit pas tout à fait la même chose que ce qu'on appelle country aux USA (la programmation du festival de Mirande est parfois surréaliste, et c'est là que c'est le meilleur). De plus, les Français qui écoutent de la country se fichent des paroles : ils ne les comprennent pas.
Mais même si les maisons de disque l'affirment elles-mêmes, je persiste à dire que c'est faux : il y a quand même quelque chose qui s'exporte en France sous le nom de country !
edit : après, c'est peut-être le mot "exportation" qu'il nous faudrait définir

Quand on dit "les nouvelles ça se vend pas", bien sûr que quelques recueils et quelques anthologies sont achetés...
Ce n'est pas pour autant que l'affirmation est mensongère. Les mots sont importants mais la langue est souple.
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- Localisation : Sur Terre mais la tête dans les nuages
Pour en revenir au Japon et aux traductions d'auteurs français en japonais, les ouvrages récents traduits du français (Laurent Gaudé, Dai Sijie...) sont publiés chez de petits éditeurs confidentiels et tirés à très peu d'exemplaires (si mes souvenirs sont bons, 3000 pour les premiers tirages). Le tout est phagocyté par les ouvrages traduits de l'anglais, mais ça doit être valable à peu près partout.
Et je ne parle pas des auteurs d'imaginaire, je crois que plus rien n'a été traduit depuis les derniers Pelot, Andrevon et Jeury au début des années 80. Quelques percées se font avec les SF hispaniques et russes (les auteurs russes sont bien traduis je crois, et depuis longtemps) avec des numéros de SF magajin sur le sujet il y a 2-3 ans, mais ça reste anecdotique. Pour le domaine français, le problème est surtout le manque de traducteurs (en anglais, ils n'en manquent pas...) , et de traducteurs qui aiment aussi la SF.
Et je ne parle pas des auteurs d'imaginaire, je crois que plus rien n'a été traduit depuis les derniers Pelot, Andrevon et Jeury au début des années 80. Quelques percées se font avec les SF hispaniques et russes (les auteurs russes sont bien traduis je crois, et depuis longtemps) avec des numéros de SF magajin sur le sujet il y a 2-3 ans, mais ça reste anecdotique. Pour le domaine français, le problème est surtout le manque de traducteurs (en anglais, ils n'en manquent pas...) , et de traducteurs qui aiment aussi la SF.