Goodkind, Werber, Twililght et autres trolls poilus.

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Nébal
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Message par Nébal » jeu. avr. 08, 2010 9:04 pm

Roland C. Wagner a écrit :Ouaip. Je me souviens d'Insomnie, qui est souvent considéré je crois comme un bouquin… euh… mineur. Tout le livre tient sur ce qui se passe dans la tête du personnage central, et sur la description d'une petite ville passée par le prisme d'un thème fantastique. J'avais trouvé que c'était du grand art, à l'époque.
Mineur, je sais pas. Mais c'est un bouquin qui est en permanence sur la corde raide, il suffirait à chaque page de pas grand chose pour que tout devienne ridicule ; que King évite en permanence cet écueil montre que c'est un maître.

Cela dit - jamais content - j'avais quand même trouvé le bouquin beaucoup trop long.

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Mélanie
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Message par Mélanie » jeu. avr. 08, 2010 9:07 pm

Tiens, je viens de voir ça :
Fabien Lyraud a écrit :Stphenie Meyer ça se vend parce que les vampires sont à mode.
En l'occurrence, il me semble que c'est l'inverse, et que c'est Twilight qui a remis les vampires à la mode (rappelons que depuis une bonne dizaine d'années, tout ce qui ressemblait de près ou de loin à du fantastique était considéré comme non vendeur). Comme pour King, j'ai l'impression que le cinéma a beaucoup joué : avant l'adaptation, il y avait pas mal de bouche-à-oreille autour du bouquin, mais ça n'avait pas explosé comme ça l'a fait ensuite. Enfin je crois.

Sinon, on s'est un peu éloignés de la question de départ. Je connais nettement moins bien les autres auteurs cités, mais je me demandais si les facteurs qu'on vient de souligner dans le cas de Stephen King s'appliquaient aussi à ces auteurs-là ?

Fabien Lyraud
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Message par Fabien Lyraud » jeu. avr. 08, 2010 9:14 pm

Mélanie a écrit :Tiens, je viens de voir ça :
Fabien Lyraud a écrit :Stphenie Meyer ça se vend parce que les vampires sont à mode.
En l'occurrence, il me semble que c'est l'inverse, et que c'est Twilight qui a remis les vampires à la mode (rappelons que depuis une bonne dizaine d'années, tout ce qui ressemblait de près ou de loin à du fantastique était considéré comme non vendeur). Comme pour King, j'ai l'impression que le cinéma a beaucoup joué : avant l'adaptation, il y avait pas mal de bouche-à-oreille autour du bouquin, mais ça n'avait pas explosé comme ça l'a fait ensuite. Enfin je crois.
Il y a eu toute la vague dark fantasy urbaine (Harry Dresden de Jim Butcher, Anita Blake de Laurel K Hamilton) qui a ouvert la voie à partir de 2002 et le développement de la subculture gothique dans les 90 / 2000. Ce qui fait que le fantastique qui était surtout psychologique (King) ou hyper réaliste à effet (Masterton) a glissé vers le gothique. Et le vampire s'est vite imposé comme une figure de proue de ce néo gothisme qui a commencé avec quelques auteurs dans les 90'S (la série des Vicky Nelson de Tanya Huff dès 1993 me semble - t - il). Et le néo gothisme s'est télescopé avec la fantasy urbaine.
Et puis il y a eu le phénomène Buffy qui a accéléré les mouvement. Et le vampire est devenu à la mode.
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Message par Erion » jeu. avr. 08, 2010 9:18 pm

En gros, ce que vous êtes en train de dire, c'est que si Meyer, Goodkind, King et Werber vendent, c'est parce qu'ils sont....

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Fabien Lyraud
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Message par Fabien Lyraud » jeu. avr. 08, 2010 9:22 pm

Ca ne vaut que pour Meyer.

Werber est new age, donc hétéroclite.
Et Goodkind flatte les bas instincts. (Goodkind c'est un peu le Gérard de Villiers de la fantasy américaine).
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Message par Patrice » jeu. avr. 08, 2010 9:27 pm

Salut,

Bon, alors en fait, on peut dire qu'on peut diviser la population en trois catégorie:
- ceux qui ne lisent pas;
- ceux qui lisent juste pour le plaisir et vont rechercher systématiquement de la lecture de détente peu exigeante;
- ceux qui attendent plus de la lecture, qui veulent en tirer un minimum de réflexion.
La troisième catégorie étant particulièrement minoritaire, on peut la qualifier d'élite intellectuelle.
Mais c'est là que mon anti-élitisme primaire ne peut se résoudre à cela. Non, ça n'est pas possible.
Considérons que les oeuvres si décriées soit tout simplement des produits d'un industrie. Ceux-ci sont donc portés par tout un arsenal de markéting, qui fait que bon nombre des gens qui lisent ne peuvent y échapper au moins une fois. Et finalement, seuls ceux qui feront preuve d'un minimum de curiosité intellectuelle pourront s'affranchir de ce carcan publicitaire (et social, finalement) et rechercher plus, et mieux. Ceux-là étant infiniment minoritaires, on peut les qualifier d'élite intellectuelle.
Oui mais bon, l'élite, tout ça, c'est le mal, c'est pas beau, et la culture pour tous, c'est quand même mieux.
Reprenons.
Considérons que la plupart des gens ne peuvent passer énormément de temps à la lecture, de par leur travail, leur famille, etc. Et passer encore plus de temps à rechercher le bon livre à lire, c'est du gâchis. On prend donc ce qui vient en premier, sur la table des libraires, sans chercher plus. Et si l'on n'est pas trop exigeant, et que l'oeuvre a tout de même fourni un minimum de plaisir sans nécessairement prendre son lecteur pour un con (parce que quand même il ne faut pas pousser), on recommencera ainsi, par facilité. Finalement seule une infime minorité, disposant du temps de réflexion nécessaire, donc exerçant une profession plus axée vers l'intellectualisme, pourra s'affranchir de ces contraintes. On peut donc qualifier cette infime minorité d'él... et merde!
On s'en fout après tout.

Bon, blague à part, Stephen King, c'est bien.
Ca est une merveille. Ce fut pour moi une révélation: enfin un roman d'horreur qui ne s'intéressait pas plus que ça à la cause de l'horreur, mais plutôt à ses victimes. Un truc d'un finesse psychologique épatante.

Voilà. Hop. A+

Patrice

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Travis
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Message par Travis » jeu. avr. 08, 2010 9:29 pm

Et pour King, les peurs de l'enfance que l'on trouve dans Ça, le passage enfant / adulte, les descriptions minutieuses d'un quotidien américain, tout fonctionne impeccablement même pour un lecteur adulte.

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Message par Hoêl » jeu. avr. 08, 2010 9:33 pm

Pour King , je n'ai jamais accroché , non pas que cela ne présente aucun intérêt mais parce que j'ai toujours eu la sensation qu'il avait une caméra au bout du stylo .
Je m'explique , c'est un écrivain qui me semble visuel , il décrit chaque scène , non seulement avec un luxe de détails ahurissant mais en bougeant autour des scènes comme s'il faisait un travelling , et moi , visuel avant tout , j'aime qu'on me suggère et que mon imagination fasse le reste .
Le premier que j'ai lu était Carrie (son premier aussi , je crois) , et quelque temps plus tard , j'ai vu le film de De Palma (que j'ai adoré) et je me sis dit : "Voilà , c'est un super scénariste !"
Cela dit , je lui suis reconnaissant d'avoir amené tant de mes élèves à la lecture .
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Mélanie
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Message par Mélanie » jeu. avr. 08, 2010 9:40 pm

Fabien Lyraud a écrit :Et puis il y a eu le phénomène Buffy qui a accéléré les mouvement. Et le vampire est devenu à la mode.
OK, mais en littérature, tu vois beaucoup de livres sur les vampires qui ont cartonné dans les années précédant Twilight ? Pour Anita Blake, c'est à vérifier mais j'ai entendu dire tout récemment que la série ne marchait pas plus que ça du temps de Terreur et n'avait vraiment décollé que depuis sa reprise chez Milady.

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Onirian
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Message par Onirian » jeu. avr. 08, 2010 10:20 pm

OK, mais en littérature, tu vois beaucoup de livres sur les vampires qui ont cartonné dans les années précédant Twilight ?
Quitte à parler de Vampire, citons au moins une fois Anne Rice, qui a "soutenu" les vampires avant qu'ils ne redeviennent à la mode en faisant des étincelles au soleil. Elle était là, il y a eu des films avec un certain succès (je dis pas qu'ils sont bon ou pas, jusque qu'ils existent et ont fait assez de bruit médiatique pour que tout le monde ou presque en ait entendu parler), comme, pour ne citer que lui, "Entretien avec un Vampire".
Comparer l'œuvre d'Anne Rice à Twilight est un peu... déroutant, mais sans parler d'un carton aussi énorme que Twilight, elle a tout de même largement su faire sa place (et j'imagine que la mode actuelle doit également lui être profitable).
King, puisqu'il est également question de lui, s'est même fendu d'un "Salem" que j'avais beaucoup apprécié.
Les vampires plaisent, c'est comme ca... mais clairement Stephenie les a largement remis au gout du jour.
Parlait-on déjà de bit-lit avant ?
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Message par Mélanie » jeu. avr. 08, 2010 10:28 pm

Onirian a écrit :Quitte à parler de Vampire, citons au moins une fois Anne Rice, qui a "soutenu" les vampires avant qu'ils ne redeviennent à la mode en faisant des étincelles au soleil.
C'était elle qui les avait remis à la mode une première fois, en étant la première (si je ne dis pas de bêtises) à adopter du point de vue du vampire. De fait, je pense que sans Entretien avec un vampire, il n'y aurait peut-être jamais eu de Twilight.
Comparer l'œuvre d'Anne Rice à Twilight est un peu... déroutant, mais sans parler d'un carton aussi énorme que Twilight, elle a tout de même largement su faire sa place (et j'imagine que la mode actuelle doit également lui être profitable).
Entretien avec un vampire, c'est quand même ce qu'on peut appeler un énorme carton, non ? Il a avec Twilight (et King, et Werber, etc) le point commun d'être connu de lecteurs pas spécialement intéressés par le genre à la base.
Onirian a écrit :Parlait-on déjà de bit-lit avant ?
Personnellement, la toute première fois que j'ai entendu le terme, c'est quand Bragelonne m'a donné Morsure de Kelley Armstrong pour me proposer de le traduire, ça devait être pendant l'été 2006, et on me l'avait comparé à Buffy mais pas à Twilight dont je n'avais entendu parler à l'époque (je ne sais pas si le bouquin était déjà sorti ?). Le terme de bit-lit est antérieur au carton de Twilight, mais c'est clair que le succès de ce sous-genre y est lié en grande partie.

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Message par Mélanie » jeu. avr. 08, 2010 10:30 pm

Mais ce que je voulais dire en répondant à Fabien, c'est qu'il y a eu au moins une bonne dizaine d'années où le vampire n'était absolument plus à la mode (et c'était bien après Anne Rice, donc - d'ailleurs j'ai cru comprendre qu'elle-même se vendait beaucoup moins à cette période-là). Et il me semble qu'il y a très clairement un avant et un après Twilight de ce point de vue.

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Message par Le_navire » jeu. avr. 08, 2010 11:27 pm

En même temps, Twilight est clairement un bouquin pour ados de 10 à 14* ans, avec les codes, y compris l'humour qui va avec. C'est pas un bon dans le sens où c'est pas de la littérature, mais comme bouquin pour ado à dévorer sur une plage au soleil, y a pire. Nettement, y compris dans des collecs pour ados de bonne réputation. (nan je parle ni de Gulf Stream, ni d'eXprim, ni même de Wiz, haha.) Si on veut bien mettre de côté la polémique mormone à la con qu'il y a autour (et qui perso, me nifle parce que si on va par là, HP, côté coincé du cul, c'est nettement pire).


* je mets en gras : c'est en effet LA tranche d'âge qui a fait l'immense succès du livre, et si on connait les codes de la littérature jeunesse, c'est en effet à cette tranche que l'histoire s'adresse. Quoi qu'on puisse imaginer si on est pas spécialiste de la dite...^^
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Message par Mélanie » jeu. avr. 08, 2010 11:32 pm

Le_navire a écrit :* je mets en gras : c'est en effet LA tranche d'âge qui a fait l'immense succès du livre, et si on connait les codes de la littérature jeunesse, c'est en effet à cette tranche que l'histoire s'adresse. Quoi qu'on puisse imaginer si on est pas spécialiste de la dite...^^
C'était justement une des questions que je me posais (rapport à ce qu'on disait entre autres sur King et son côté universel). Pour le coup, je le distinguerais de l'ensemble du mouvement bit-lit qui vise plutôt un lectorat de 20 à 30 ans, me semble-t-il.

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