Un entretien avec une agent littéraire
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Un entretien avec une agent littéraire
Le site Elbakin a traduit un entretien avec une agent littéraire anglaise. C'est ici.
Elle évoque surtout la situation actuelle. Extrait :
"Qu’a fait votre Agence pour se préparer à tous les changements qui ont lieu actuellement dans l’édition ?
On constate que les livres qui se vendent sont aux extrêmes de la gamme, ce sont ceux qui sont au milieu qui en pâtissent le plus. Les éditeurs veulent de moins en moins prendre de risques. Ils veulent des livres dont ils peuvent être quasi certains qu’ils seront un succès, ou pour lesquels ils n’auront pas à investir beaucoup. Bien qu’on ne puisse pas écrire simplement pour suivre la tendance, je passe énormément de temps à discuter avec mes clients de leurs projets à venir, et de ce qui a le plus de chance de se vendre dans cet environnement, avant qu’ils ne commencent à écrire. Une fois que le livre est publié, la meilleure chose que puisse faire l’auteur c’est de le promouvoir. C’est toujours extrêmement important, mais dans le contexte économique actuel, c’est plus important que jamais. "
Elle évoque surtout la situation actuelle. Extrait :
"Qu’a fait votre Agence pour se préparer à tous les changements qui ont lieu actuellement dans l’édition ?
On constate que les livres qui se vendent sont aux extrêmes de la gamme, ce sont ceux qui sont au milieu qui en pâtissent le plus. Les éditeurs veulent de moins en moins prendre de risques. Ils veulent des livres dont ils peuvent être quasi certains qu’ils seront un succès, ou pour lesquels ils n’auront pas à investir beaucoup. Bien qu’on ne puisse pas écrire simplement pour suivre la tendance, je passe énormément de temps à discuter avec mes clients de leurs projets à venir, et de ce qui a le plus de chance de se vendre dans cet environnement, avant qu’ils ne commencent à écrire. Une fois que le livre est publié, la meilleure chose que puisse faire l’auteur c’est de le promouvoir. C’est toujours extrêmement important, mais dans le contexte économique actuel, c’est plus important que jamais. "
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
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- Don Lorenjy
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Re: Un entretien avec une agent littéraire
...Caryn Wiseman a écrit : Une fois que le livre est publié, la meilleure chose que puisse faire l’auteur c’est de le promouvoir.
Les marques Don Lorenjy et Don Lo sont retirées des rayons
L'agent littéraire est un intermédiaire entre auteurs et éditeurs (voire producteurs de cinéma). Son boulot est de négocier contrats et droits.Patrice a écrit :Ca n'est pas son boulot à elle, ça?Une fois que le livre est publié, la meilleure chose que puisse faire l’auteur c’est de le promouvoir.
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
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- marc
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Donc l'agent littéraire ne sert à rienMF a écrit :L'agent littéraire est un intermédiaire entre auteurs et éditeurs (voire producteurs de cinéma). Son boulot est de négocier contrats et droits.Patrice a écrit :Ca n'est pas son boulot à elle, ça?Une fois que le livre est publié, la meilleure chose que puisse faire l’auteur c’est de le promouvoir.

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Auteurs préférés : Banks, Hamilton, Simmons, Heinlein, Reynolds, Vance, Weber, Bordage, P. Anderson, Eddings
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- crazy guide
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Si. C'est lui qui fait le tri entre les centaines de manuscrits qu'il reçoit pour ne présenter que le "meilleur" aux éditeurs. Sans oublier que lui, sait à quel éditeur envoyer un texte (en fonction de la ligne éditoriale, des projets de la maison d'édition, etc...).marc a écrit :Donc l'agent littéraire ne sert à rienMF a écrit :L'agent littéraire est un intermédiaire entre auteurs et éditeurs (voire producteurs de cinéma). Son boulot est de négocier contrats et droits.Patrice a écrit :Ca n'est pas son boulot à elle, ça?Une fois que le livre est publié, la meilleure chose que puisse faire l’auteur c’est de le promouvoir.
Bref, l'agent l'ittéraire c'est peut-être la fonction qui manque au monde littéraire français. Ca simplifierait la vie des maisons d'édition qui n'auraient plus à se farcir 99,5% de daubes à lire et ça faciliterait la vie des auteurs qui n'auraient plus à envoyer leurs oeuvres à toute la planète pour trouver un éditeur (sauf à faire une vraie enquête sur toutes les maisons d'édition pour trouver celles qui seraient potentiellement interessées).
Mais bon. Moi je dis ça....
A la façon que j'en perçois, l'agent littéraire "à l'américaine" fait une partie du travail de l'éditeur "à la française" : il sélectionne des auteurs/des idées/des manuscrits, et aide les auteurs à coucher cela sur le papier, puis fait un travail de correction.
Et ensuite, il sollicite les éditeurs avec les manuscrits des auteurs de son "écurie", en fonction des lignes éditoriales, des tendances du moment, de si l'éditeur est connu pour ses prises de risques, pour ses goûts pour telle ou telle littérature... Il doit posséder un réseau, des entrées, pour faire lire les manuscrits en priorité et avec un bon a priori.
Il se rémunère en % sur les droits d'auteurs perçu par ses "poulains" (pas d'argent tant que le manuscrit n'est pas vendu : autant dire que l'agent littéraire a tout intérêt à trouver un éditeur pour les manuscrits qu'il a sélectionné ! Et qu'il défendra de bonnes conditions pour l'auteur.)
J'ai eu l'impression que pour un certain nombre d'auteur US, le plus dur n'est pas de trouver un éditeur, c'est d'être pris en charge par un agent littéraire (de préférence prestigieux).
Et ensuite, il sollicite les éditeurs avec les manuscrits des auteurs de son "écurie", en fonction des lignes éditoriales, des tendances du moment, de si l'éditeur est connu pour ses prises de risques, pour ses goûts pour telle ou telle littérature... Il doit posséder un réseau, des entrées, pour faire lire les manuscrits en priorité et avec un bon a priori.
Il se rémunère en % sur les droits d'auteurs perçu par ses "poulains" (pas d'argent tant que le manuscrit n'est pas vendu : autant dire que l'agent littéraire a tout intérêt à trouver un éditeur pour les manuscrits qu'il a sélectionné ! Et qu'il défendra de bonnes conditions pour l'auteur.)
J'ai eu l'impression que pour un certain nombre d'auteur US, le plus dur n'est pas de trouver un éditeur, c'est d'être pris en charge par un agent littéraire (de préférence prestigieux).
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Le problème c'est que le Syndicat National de l'Edition refuse de travailler avec des agents.
Et puis les éditeurs ne pourraient plus publier de daube si on ne leur en propose plus. Ca ce serait bien.
Et puis les éditeurs ne pourraient plus publier de daube si on ne leur en propose plus. Ca ce serait bien.
Bienvenu chez Pulp Factory :
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Le blog impertinent des littératures de l'imaginaire :
http://propos-iconoclastes.blogspot.com
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Si les éditeurs ne veulent pas travailler avec des agents, ce n'est clairement pas pour des questions de sélection de manuscrits (un agent se battra pour signer la bouse d'un joueur de foot, aucun changement), mais bien parce que l'agent n'est pas sensible au paternalisme éditorial français quand il s'agit de rédiger les contrats. Il est beaucoup plus compliqué de jouer du violon à un individu qui raisonne en juriste qu'à un auteur qui n'y connait rien.Fabien Lyraud a écrit :Le problème c'est que le Syndicat National de l'Edition refuse de travailler avec des agents.
Et puis les éditeurs ne pourraient plus publier de daube si on ne leur en propose plus. Ca ce serait bien.
Sur le plan strictement littéraire avoir un agent ou un directeur littéraire, la différence est mince.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
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Sur cette histoire d’agent, j’aimerai quand meme bien avoir l’avis de quelques un des professionnels qui hantent ce Forum (auteurs et éditeurs) rien que pour connaître le ParceQueDuPourquoi, et les arguments pour ou contre !
(Dans un autres domaine – celui de l’opéra – pratiquement tous les artistes sont inscris a une agence qui se charge de leurs trouver des engagements – alors pourquoi pas dans l’édition)
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On travaille de plus en plus avec des agents dans le "domaine français", pas en SF, encore qu'il m'arrive plusieurs manuscrits par an par ce biais (des manuscrits souvent taillés par un autre médium, ciné, Bd, jeu vidéo) mais surtout en polar/thriller et sur un certains types d'essais un peu chauds.
L'agent dans le monde anglosaxon fait le boulot d'éditing que je fais chez Denoël avec les auteurs français, et négocie les contrats. La plupart du temps les éditeurs américains ne font pas d'éditing, ils publient le texte fourni par l'agent qu'ils "corrigent" (orthographe, grammaire, faute de frappe). Souvent il est clair que l'editing n'a pas été fait ; je ne citerai pas de nom, mais nombre de gros romans US sont si gros parce que l'agent passe bien plus de temps à gérer les intérêts de son auteur qu'à le faire bosser.
Je me suis récemment intéressé à une auteur australienne du nom de Kaaron Warren. Son livre Slights bien qu'intéressant est trop long, souffre de divers défauts. A londres, j'ai vu l'agent de Kaaron, Sally Harding, qui m'a dit que le livre avait été publié sans editing et qu'il n'avait eu en fait personne pour vraiment travailler avec l'auteur, qu'il en était de même pour le second roman de l'auteur (trop long, donc). A la fin de la conversation, cet agent convaincu du talent de Kaaron Warren m'a clairement fait comprendre que les prochains romans seraient beaucoup plus édités. Et a précisé qu'il était peut être possible d'avoir des versions édités des deux premiers romans (ce qui est assez rare dans le monde anglosaxon).
Un bon agent c'est l'agent qui ne vous envoie qu'un ou deux livres par an en disant "ça c'est pour toi", j'en connais plusieurs ; le mauvais agent c'est celui qui vous noie de trucs qui n'ont aucun rapport avec ce que vous publiez, j'en connais beaucoup.
GD
L'agent dans le monde anglosaxon fait le boulot d'éditing que je fais chez Denoël avec les auteurs français, et négocie les contrats. La plupart du temps les éditeurs américains ne font pas d'éditing, ils publient le texte fourni par l'agent qu'ils "corrigent" (orthographe, grammaire, faute de frappe). Souvent il est clair que l'editing n'a pas été fait ; je ne citerai pas de nom, mais nombre de gros romans US sont si gros parce que l'agent passe bien plus de temps à gérer les intérêts de son auteur qu'à le faire bosser.
Je me suis récemment intéressé à une auteur australienne du nom de Kaaron Warren. Son livre Slights bien qu'intéressant est trop long, souffre de divers défauts. A londres, j'ai vu l'agent de Kaaron, Sally Harding, qui m'a dit que le livre avait été publié sans editing et qu'il n'avait eu en fait personne pour vraiment travailler avec l'auteur, qu'il en était de même pour le second roman de l'auteur (trop long, donc). A la fin de la conversation, cet agent convaincu du talent de Kaaron Warren m'a clairement fait comprendre que les prochains romans seraient beaucoup plus édités. Et a précisé qu'il était peut être possible d'avoir des versions édités des deux premiers romans (ce qui est assez rare dans le monde anglosaxon).
Un bon agent c'est l'agent qui ne vous envoie qu'un ou deux livres par an en disant "ça c'est pour toi", j'en connais plusieurs ; le mauvais agent c'est celui qui vous noie de trucs qui n'ont aucun rapport avec ce que vous publiez, j'en connais beaucoup.
GD
- Don Lorenjy
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Si une partie du travail d'un agent c'est de faire accoucher l'auteur d'un texte publiable, je ne suis pas contre.
Ce qui me plaît chez les éditeurs avec qui j'ai pu travailler, c'est justement cette relation qui permet, non pas d'arriver à un texte parfait (qui n'existe sans doute pour personne) mais au meilleur texte possible en fonction de mes capacités et surtout des objectifs de l'éditeur. C'est une question de confiance.
Il est sans doute possible de développer cette confiance avec une seule personne plutôt qu'avec plusieurs éditeurs, personne qui saura bien sûr s'adapter aux exigences des différents marchés quand je me toque de changer de genre, et qui en plus aura la capacité de négocier les contrats et gérer les droits, ainsi que le planning des rencontres et dédicaces.
Pas un agent : toute une agence... ça existe ? En France ? Sinon, bof...
Ce qui me plaît chez les éditeurs avec qui j'ai pu travailler, c'est justement cette relation qui permet, non pas d'arriver à un texte parfait (qui n'existe sans doute pour personne) mais au meilleur texte possible en fonction de mes capacités et surtout des objectifs de l'éditeur. C'est une question de confiance.
Il est sans doute possible de développer cette confiance avec une seule personne plutôt qu'avec plusieurs éditeurs, personne qui saura bien sûr s'adapter aux exigences des différents marchés quand je me toque de changer de genre, et qui en plus aura la capacité de négocier les contrats et gérer les droits, ainsi que le planning des rencontres et dédicaces.
Pas un agent : toute une agence... ça existe ? En France ? Sinon, bof...
Il y en a tant que ça ? Chez nous ?GillesDumay a écrit : le mauvais agent c'est celui qui vous noie de trucs qui n'ont aucun rapport avec ce que vous publiez, j'en connais beaucoup.
GD
Les marques Don Lorenjy et Don Lo sont retirées des rayons
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Peut-être y a t-il des auteurs qui n'arrivent pas jusqu'aux éditeurs, justement parce que l'agent joue le rôle de filtre.Don Lorenjy a écrit :Si une partie du travail d'un agent c'est de faire accoucher l'auteur d'un texte publiable, je ne suis pas contre.
Pour moi, c'est un intermédiaire de trop qui vise le profit avant tout.
Marc Le Blog science-fiction de Marc et Phenix Mag
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Oui mais c'est un filtre qui va permettre de sélectionner les manuscrits de qualité.
La logique sera différente des éditeurs. Eux ils croulent sur les manuscrits et parfois un bon texte peut être noyé sous le nombre et passer inaperçu. Avec un filtre en plus ce sera peut être moins le cas.
La logique sera différente des éditeurs. Eux ils croulent sur les manuscrits et parfois un bon texte peut être noyé sous le nombre et passer inaperçu. Avec un filtre en plus ce sera peut être moins le cas.
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Le blog impertinent des littératures de l'imaginaire :
http://propos-iconoclastes.blogspot.com
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Tout dépend aussi de ce qu'elle entend par promouvoir.Patrice a écrit :Salut,Ca n'est pas son boulot à elle, ça?Une fois que le livre est publié, la meilleure chose que puisse faire l’auteur c’est de le promouvoir.
A+
Patrice
Si c'est : envoyer des sp, faire la promo sur les forums, contacter les journalistes, etc. effectivement ça c'est du ressort de l'éditeur/agent.
Par contre si elle veut dire : se prêter aux séances de dédicaces, aller dans les salons/conventions, même si on n'est pas invité, là je pense que c'est correct.
L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
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