Je suis d'accord avec toi. Moi je donne mon avis, j'essaye de donner envie à d'autre de lire le bouquin. Après il y a des personnes qui trifouillent dans le texte pour en sortir une critique pertinente, positive ou négative. Je trouve que Transhumain le fait pas mal...Roland C. Wagner a écrit :Nébal a écrit :C'est les risques du métier, non ?![]()
Disons que lorsqu'on pratique la critique on doit s'attendre à être soi-même critiqué, voire copieusement engueulé, parce que les gens qui écrivent des livres, ils sont en général aussi humains que ceux qui les lisent. Ou alors on se limite aux auteurs morts.
La question n'est pas de dire du bien ou du mal d'un livre, mais d'écrire à son sujet quelque chose de pertinent.
Je ne suis pas en train de dire qu'il faut être un expert de la littérature populaire pour faire de la critique, juste qu'il faut employer des arguments que l'on maîtrise. Si tu veux par exemple évaluer la distance d'un texte par rapport aux canons du genre, tu as intérêt à connaître le genre. Mais tu n'es pas obligé de le faire, non plus.
J'ai la faiblesse de penser qu'une bonne critique est une critique qui dégage quelque chose du texte. Pour faire ça, mieux vaut employer les outils dont on dispose déjà que de s'aventurer sur des terres mal connues.
Et si tu n'arrives pas à dégager quoi que ce soit, ben c'est que c'est pas la peine de faire la critique, une ou deux lignes suffisent à donner un avis.
La critique vraiment bonne, c'est celle que l'auteur va prendre en compte pour retoucher son bouquin à l'occasion d'une réédition.
Imaginales 2010 : Conf. "Écrire pour le grand public...
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Ca, c'est un point de vue d'auteur.Roland C. Wagner a écrit :La critique vraiment bonne, c'est celle que l'auteur va prendre en compte pour retoucher son bouquin à l'occasion d'une réédition.
Pour le lecteur, l'intérêt de la critique est de ne pas lui faire gaspiller d'argent et de lui faire gagner du temps : pour cela, un critique doit être clairement identifié pour que, au fil de ses billets, on puisse estimer sa pertinence par rapport à nos propres choix ; et il doit s'exprimer correctement pour qu'on puisse comprendre où il veut en venir.
Après, si un critique n'a pas aimé un bouquin, ça va lui faire une belle jambe que l'auteur s'améliore ou pas lors de la réédition suivante.
Perso, c'est un peu pour tout ce dont on parle actuellement que la formule des Chroniqueurs vagabonds me convient : on ne parle que des livres qu'on a lu. Par d'interviews, pas d'actus...
Le chroniqueur lit le service de presse et en parle. Peu importe le genre de l'imaginaire auquel il appartient, peu importe que l'auteur soit connu ou pas, dans l'actualité ou pas...
Et je me rends compte, après avoir écouté cette table ronde et en suivant ce fil, que je m'en fiche encore plus que je croyais

Ca dépend.Roland C. Wagner a écrit :Nébal a écrit :C'est les risques du métier, non ?![]()
Disons que lorsqu'on pratique la critique on doit s'attendre à être soi-même critiqué, voire copieusement engueulé, parce que les gens qui écrivent des livres, ils sont en général aussi humains que ceux qui les lisent. Ou alors on se limite aux auteurs morts.
Perso, j'ai la faiblesse de croire que les autres humains sont aussi bien élevés que moi, qui ferme ma gueule (je n'écris pas mais c'est arrivé que "mes" fanzines et antho se fassent dégommer, parfois sans raison.)
Et je suis hélas régulièrement déçue : tout le monde n'a visiblement pas eu ma mère pour l'élever...
Je reste fermement convaincue qu'il est vain (dans tous les sens du terme) de critiquer les critiques. Je n'ai jamais vu quiconque en sortir grandi.
?Roland C. Wagner a écrit :La critique vraiment bonne, c'est celle que l'auteur va prendre en compte pour retoucher son bouquin à l'occasion d'une réédition.
Tu confonds avec une bêta-lecture.
Une critique s'adresse aux autres personnes susceptibles de lire le livre, pas à l'auteur.
- Roland C. Wagner
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Mais pas au lecteur qui en profitera si le boulot de rewriting a été bien fait. Là, on est sur un plan strictement utilitaire, où les questions d'ego n'ont pas leur place.Sybille a écrit :Après, si un critique n'a pas aimé un bouquin, ça va lui faire une belle jambe que l'auteur s'améliore ou pas lors de la réédition suivante.
En plus, tu te limites à l'hypothèse la plus basse, celle où le critique n'a pas aimé le bouquin, alors qu'il y a une infinité de possibilités entre ne pas aimer et porter aux nues en se roulant par terre la bave aux lèvres. Dans tous les cas — sauf dans celui de l'adulation forcenée, où aucune réserve n'est possible — la critique peut être constructive et mettre le doigt sur des défauts ou des manques d'un texte. En SF, l'un des meilleurs dans cet exercice est Pascal J. Thomas, qui sait exposer ses doutes et ses réserves avec autant de clarté que son enthousiasme.
Et il me semble bien que Van Vogt a tenu compte de la fameuse critique de Damon Knight lorsqu'il a retouché Le Monde des non-A pour la publication en volume.
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+1Sand a écrit :Je reste fermement convaincue qu'il est vain (dans tous les sens du terme) de critiquer les critiques. Je n'ai jamais vu quiconque en sortir grandi.
Si le critique n'a pas aimé, je comprends qu'on puisse avoir envie de discuter avec lui pour comprendre pourquoi il n'a pas aimé, mais la critique est l'expression de son opinion et c'est comme ça.
Voilà.?Roland C. Wagner a écrit :La critique vraiment bonne, c'est celle que l'auteur va prendre en compte pour retoucher son bouquin à l'occasion d'une réédition.
Tu confonds avec une bêta-lecture.
Une critique s'adresse aux autres personnes susceptibles de lire le livre, pas à l'auteur.
Oui, c'est intéressant. Mais ce n'est pas, à mon sens, ce que j'attends d'un critique.Roland C. Wagner a écrit :Mais pas au lecteur qui en profitera si le boulot de rewriting a été bien fait. Là, on est sur un plan strictement utilitaire, où les questions d'ego n'ont pas leur place.Sybille a écrit :Après, si un critique n'a pas aimé un bouquin, ça va lui faire une belle jambe que l'auteur s'améliore ou pas lors de la réédition suivante.
Comme vient de le dire Sand, pour moi, tu parles du rôle d'un béta-lecteur, pas d'un critique.En plus, tu te limites à l'hypothèse la plus basse, celle où le critique n'a pas aimé le bouquin, alors qu'il y a une infinité de possibilités entre ne pas aimer et porter aux nues en se roulant par terre la bave aux lèvres. Dans tous les cas — sauf dans celui de l'adulation forcenée, où aucune réserve n'est possible — la critique peut être constructive et mettre le doigt sur des défauts ou des manques d'un texte. En SF, l'un des meilleurs dans cet exercice est Pascal J. Thomas, qui sait exposer ses doutes et ses réserves avec autant de clarté que son enthousiasme.
Et il me semble bien que Van Vogt a tenu compte de la fameuse critique de Damon Knight lorsqu'il a retouché Le Monde des non-A pour la publication en volume.
Oui, évidemment, c'est intéressant... mais c'est trop long :
- le critique a beaucoup de SP à lire, il ne peut pas faire le même travail qu'un béta-lecteur qui doit plancher sur quelques manuscrits ;
- le lecteur de la critique s'en tape : il veut savoir s'il doit acheter ou non le bouquin, pas ce que l'auteur devra reprendre dans la prochaine édition dont, du coup, il ferait mieux d'attendre la parution.
Suis désolée, mais, à mes yeux, là, y'a une vraie confusion des fonctions de chacun.
J'édite mon post pour appuyer un peu plus mon propos : dans la pratique, j'ai pu constater que nos chroniqueurs qui voulaient faire "trop bien" mettaient du temps à rendre leur article et n'en refaisaient pas toujours.
Après, rien n'empêche l'auteur de contacter le chroniqueur pour parler de son oeuvre.
En plus, ça créerait un décalage : pour les auteurs francophones qui vont lire la chronique, tu t'adresses à eux ; pour les anglophones, tu reviens vers le seul lecteur ?
'fin, même dans la pratique, ça ne me semble pas souhaitable, quoi.
Modifié en dernier par Sybille le mer. juin 02, 2010 9:59 am, modifié 1 fois.
- Roland C. Wagner
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Je n'ai jamais dit le contraire.Sand a écrit :Une critique s'adresse aux autres personnes susceptibles de lire le livre, pas à l'auteur.
Maintenant, il y a la chronique, qui est essentiellement un avis de lecture, et la critique, qui peut prendre divers chemins pour développer un certain discours autour du texte. Dans ce dernier processus, il peut arriver qu'il y ait du grain à moudre pour l'auteur, et je prenais ça comme un exemple de pertinence de la critique, mais ce n'est pas son objectif premier.
C'est plus clair ?
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- Roland C. Wagner
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Ça c'est de la chronique.Sybille a écrit :la critique est l'expression de son opinion et c'est comme ça.
Quand je parle de critique, je ne parle pas de la simple expression d'une opinion.
Une opinion, tout le monde en a une.
Avoir quelque chose à dire sur un texte, c'est déjà plus rare.
On peut aussi le replacer dans son contexte historique, ou à l'intérieur de l'œuvre de l'auteur, ou d'une thématique, toutes choses qui vont plus loin que l'expression d'une opinion, bonne ou mauvaise.
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Oui et non.Roland C. Wagner a écrit :Je n'ai jamais dit le contraire.Sand a écrit :Une critique s'adresse aux autres personnes susceptibles de lire le livre, pas à l'auteur.
Maintenant, il y a la chronique, qui est essentiellement un avis de lecture, et la critique, qui peut prendre divers chemins pour développer un certain discours autour du texte. Dans ce dernier processus, il peut arriver qu'il y ait du grain à moudre pour l'auteur, et je prenais ça comme un exemple de pertinence de la critique, mais ce n'est pas son objectif premier.
C'est plus clair ?
Disons que tu veux définir la pertinence d'une critique et ça me gêne un peu. Comme la nuance qu'on veut faire entre chronique et critique. Pour moi, la frontière est trop floue pour être profitable.
Pas mieux à dire que ma réponse plus haut : chronique vs critique, je ne suis pas.Roland C. Wagner a écrit :Ça c'est de la chronique.Sybille a écrit :la critique est l'expression de son opinion et c'est comme ça.
Quand je parle de critique, je ne parle pas de la simple expression d'une opinion.
Une opinion, tout le monde en a une.
Avoir quelque chose à dire sur un texte, c'est déjà plus rare.
On peut aussi le replacer dans son contexte historique, ou à l'intérieur de l'œuvre de l'auteur, ou d'une thématique, toutes choses qui vont plus loin que l'expression d'une opinion, bonne ou mauvaise.
Une chronique est l'expression d'une opinion, mais elle n'est pas "pauvre". Sinon, ce n'est pas un article, mais une ligne sur un forum.
Et pourtant, définition de critique : qui donne un jugement, une appréciation.
En revanche la chronique n'a pas d'avis, ne faisant que relater.
C'est couillon, je sais
c'est bien typique des auteurs de vouloir distinguer les bonnes et les mauvaises critiques en fonction du travail proche de l'essai qui l'accompagne ou non. Or ça, c'est aller bien au-delà de la définition, et même du besoin du lecteur, c'est faire son kékos en étalant sa science/son bagage culturel.
Certaines critiques de Libé ou télérama, j'en sors plus érudite, mais en ne sachant toujours pas si le bouquin est bien ou bien. Epic fail, à mon avis.
En revanche la chronique n'a pas d'avis, ne faisant que relater.
C'est couillon, je sais

c'est bien typique des auteurs de vouloir distinguer les bonnes et les mauvaises critiques en fonction du travail proche de l'essai qui l'accompagne ou non. Or ça, c'est aller bien au-delà de la définition, et même du besoin du lecteur, c'est faire son kékos en étalant sa science/son bagage culturel.
Certaines critiques de Libé ou télérama, j'en sors plus érudite, mais en ne sachant toujours pas si le bouquin est bien ou bien. Epic fail, à mon avis.
Modifié en dernier par Sand le mer. juin 02, 2010 10:08 am, modifié 1 fois.
- Roland C. Wagner
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Pas définir, estimer.Sybille a écrit :Disons que tu veux définir la pertinence d'une critique et ça me gêne un peu.
Elle est au contraire fondamentale. Ce n'est pas du tout le même travail ni le même résultat.Sybille a écrit :Comme la nuance qu'on veut faire entre chronique et critique. Pour moi, la frontière est trop floue pour être profitable.
Critique.
Chronique.
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- Roland C. Wagner
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Sand a écrit :Et pourtant, définition de critique : qui donne un jugement, une appréciation.
En revanche la chronique n'a pas d'avis, ne faisant que relater.
C'est couillon, je sais
Pour les puristes on peut remplacer chronique par notule, mais alors se pose un problème de longueur, la notule étant a priori assez courte comme son nom l'indique.
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Mais, mon cher Roland, je n'ai jamais prétendu faire des critiques, moi !
D'ailleurs, j'ai toujours parlé de comptes rendus...
'fin bon, on s'en bat un peu les coucougnettes, c'est pas la question.
D'ailleurs, j'ai toujours parlé de comptes rendus...
'fin bon, on s'en bat un peu les coucougnettes, c'est pas la question.
Hop : Cédric FERRAND, Wastburg