Aldaran a écrit :
- Ouï FM est-elle réellement aussi "fandomesque" qu'on semble le croire ?
- Une pub pour du polar ou du fantastique n'a-t-elle pas de meilleures chances d'être entendue sur Ouï FM que sur des radios généralistes ou d'information continue ?
Alors, là je peux te répondre.
OUI FM est une radio de niche, de par son cahier des charges qui la maintient, quoiqu'il arrive, dans un format rock ou pop/rock selon les aléas de la programmation du moment (en gros, en fonction du consultant du moment qui dit dans quel sens pisser).
Historiquement, elle a été la première FM musicale à se positionner sur le secteur de l'édition quand celui-ci a été autorisé à faire de la pub, il y a de cela quatre ans (je crois). L'idée était la suivante : les littératures de genre et la BD émargent au même tronc commun (contre-)culturel que le rock, donc, une pub pour un roman de SF, de fantasy ou un polar ou encore une BD, ont plus de chances de toucher un public réactif que sur des radios généralistes. Ca, c'est pour l'aspect fandom (très relatif puisque OUI FM est principalement parisienne).
C'est l'argument qui était mis en avant par les commerciaux qui se chargeaient du secteur.
Il a fallu un certain temps pour convaincre les éditeurs et c'est d'abord passé par la BD, notamment Soleil qui a tout de suite cru que c'était une bonne idée. Ensuite, c'est Bragelonne qui s'y est intéressé et qui, me semble-t-il, a été satisfait de ce que cela rapportait en terme de retour vu le faible prix d'une campagne radio (autour de 1500 euros).
Après, est-ce que, en terme de ventes, c'est rentable. Lunes d'encre a tenté le coup, mais n'a pas été convaincu, Flammarion en revanche était ravi de la campagne de 5 publi-rédactionnels d'une minute pour le Rasoir d'Ockham de Loevenbruck (un dispositif sensiblement plus cher toutefois) ou des pubs pour les romans de Mathias Malzieu (le chanteur de Dyonisos, qui est un habitué de OUI FM).
Concrètement, je pense que le bénéfice est plus quantifiable en terme d'image que de ventes. En radio, ce qui paye, c'est la présence continue. En faisant des campagnes régulières sur OUI FM, Bragelonne se fait connaître d'un lectorat potentiel, plus qu'ils n'attirent l'attention sur un titre en particulier. En fait, le titre sert plus l'image de l'éditeur que l'inverse.
Dans le cas du Rasoir d'Ockham, c'est le côté inhabituel du dispositif (1 minute, c'est très long en radio), qui frappe et interpelle.
En résumé, la pub radio est une bonne idée, mais uniquement si tu travailles sur la durée. Ce qui, évidemment, implique un budget assez conséquent que de petits éditeurs ne peuvent pas forcément assumer.
Pour la sortie de Petits Arrangements, j'ai eu une pub radio sur OUI FM, l'impact en terme de vente est difficilement mesurable, mais en terme d'image, c'est toujours intéressant.