Du sense of wonder à la SF métaphysique

[MF]

mais pourquoi ne pas le passer en bimestriel pour eviter ce gachis ?

C'est-à-dire ?
C'est une vraie question ?

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[Lensman]

Tiens, je vais vous faire rire.
Je viens de re-ramasser un roman que j'ai déjà depuis longtemps, "Le canari ne chante plus" de Pierre Brochon (Pierre Horay, 1959).
Je l'ai repris car il était à 20 centimes chez Boulinier (les Parisiens comprendront), et aussi parce qu'il y a un envoi à... Jean-Paul Sartre!!!
Mais le plus amusant, c'est la 4e de couv, que j'avais oubliée:
"Voici un livre étonnant, qui se lit d'une haleine et se joue de tous les genres. Récit d'anticipation? C'est l'évidence puisqu'il nous parle d'une humanité à venir. Mais l'anticipation est ici sociale et psychologique; elle se moque du fatras technique qui fait béer les admirateurs du genre. (...)"

Oncle Joe

Il n'y avait pas eu une polémique dans Fiction à l'époque ? "Le canari ne chante plus depuis 19XX et après" ou quelque chose comme ça (je ne me souviens plus de la date précise figurant dans le titre).
JDB

Il faut que je vérifie...
Oncle Joe

[Erion]

Sur France info, à propos du prochain expo, le journaliste a évoqué le manga Pluto, de Naoki Urasawa en disant "un manga rivalisant avec les ouvrages d'Asimov et de Dick". Et je crois même qu'on y a parlé métaphysique.

Comme quoi, la reconnaissance de la SF, elle existe, mais par le manga

[orcusnf]

mais pourquoi ne pas le passer en bimestriel pour eviter ce gachis ?

C'est-à-dire ?
C'est une vraie question ?

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Mais oui monsieur, en bimestriel, lem resterait plus longtemps dans les kiosques, et ce serait bien.

[bormandg]

mais pourquoi ne pas le passer en bimestriel pour eviter ce gachis ?

C'est-à-dire ?
C'est une vraie question ?

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Mais oui monsieur, en bimestriel, lem resterait plus longtemps dans les kiosques, et ce serait bien.

Ou alors prévenir les libraires que tout numéro contenant la prose de Lem est un numéro spécial, à garder jusqu'à épuisement du stock...

[Pete Bondurant]

Mais oui monsieur, en bimestriel, lem resterait plus longtemps dans les kiosques, et ce serait bien.

Chronic'art était bimestriel à ses débuts...

Mais difficile de balayer l'actualité culturelle avec un numéro tous les deux mois....

[MF]

Mais difficile de balayer l'actualité culturelle avec un numéro tous les deux mois....

Demi-dalle par demi-dalle...

[orcusnf]

Mais oui monsieur, en bimestriel, lem resterait plus longtemps dans les kiosques, et ce serait bien.

Chronic'art était bimestriel à ses débuts...

Mais difficile de balayer l'actualité culturelle avec un numéro tous les deux mois....

doublez le format...

[bormandg]

Mais oui monsieur, en bimestriel, lem resterait plus longtemps dans les kiosques, et ce serait bien.

Chronic'art était bimestriel à ses débuts...

Mais difficile de balayer l'actualité culturelle avec un numéro tous les deux mois....

On peut aussi faire unsemestriel à titre d'anthologie, si vous voyez à quel titre je pense...

[Pete Bondurant]

C'est donc ici, gratuit, et pour les siècles et les siècles.

[Erion]

C'est donc ici, gratuit, et pour les siècles et les siècles.

Dommage, y'a pas les photos.

[bormandg]

C'est donc ici, gratuit, et pour les siècles et les siècles.

Tu surestimes beaucoup la durée de vie des pages Web...

[bormandg]

C'est donc ici, gratuit, et pour les siècles et les siècles.

Dommage, y'a pas les photos.

Faut bien que qqch reste "à payer" (pourraient faire un acces payant aux images).

[Roland C. Wagner]

et voilà, madame, pourquoi votre fille est muette

Sylvie Denis avait déjà répondu à cette question dans KBN n°5, un article en ligne sur Génération SF.

Roland C. Wagner (écrivain, auteur des Futurs mystères de Paris), agacé de voir là des références à Dieu quand le genre se prétend depuis le début matérialiste, et souffre justement de son assimilation aux pseudosciences.

Voilà décidément une surprenante interprétation de ce que j'ai écrit dans ma critique.

Néanmoins, comme je n'ai vraiment plus de temps à perdre pour discuter d'une théorie farfelue, et comme cette discussion ne peut de toute manière mener nulle part, cette enfilade est là pour en témoigner, le mieux est de citer Claude Ecken, dont l'article Science-fiction et réalité virtuelle est lui aussi en ligne sur Génération SF :


La Science-Fiction ne se préoccupe pas du futur : elle parle du présent. Peu importent les événements du quatrième millénaire, nous ne serons plus là pour les voir. Mais le monde change si vite qu'il est nécessaire, pour le comprendre, de le mettre en perspective. Les fictions tournées vers le passé ne sont pas toujours suffisantes tant les référents et points de repères ont été bouleversés. En revanche, il est possible d'imaginer les alternatives qui s'offrent à nous et de projeter, dans un futur plus ou moins lointain, les interrogations et les problèmes de nos sociétés.

Il ne s'agit pas de prospective ni de futurologie : la question n'est pas de savoir si l'auteur a prédit l'avenir mais s'il a mené sa réflexion jusqu'au bout. L'ancrage dans un futur indéterminé lui permet justement de s'abstraire du présent, où de trop nombreuses interactions perturbent l'analyse d'un problème. C'est un peu comme s'il éliminait les parasites, le bruit de fond ambiant qui gêne son observation. Il se place ainsi dans les conditions d'un chercheur de laboratoire, qui isole un phénomène de son environnement et fait ensuite varier des paramètres pour le comprendre et le mesurer.

Les questions d'ordre philosophique ou métaphysique peuvent ainsi s'épanouir dans des futurs lointains, sans rapport avec notre quotidien. Les problèmes sociologiques, centrés sur des préoccupations actuelles, s'illustrent davantage dans des futurs proches qui gardent une continuité historique avec le présent. Aujourd'hui, on ne parle bien du présent qu'au futur.

La SF ne se préoccupe pas de prévoir l'évolution de la science, ni les prochains développements scientifiques. Elle ne prédit pas, elle commente, pas forcément dans une perspective éthique, la façon dont l'homme s'approprie les nouveaux outils qu'il a mis au point et les intègre à son environnement, observant plus spécifiquement l'impact social et psychologique d'une révolution technologique.

La SF est une mise en scène de la science qui permet d'effectuer une lecture du présent ; elle ressemble, de ce point de vue, à un story-board qui met un scénario en images avant le tournage effectif des scènes. Cela permet parfois de trouver, pour une nouvelle technologie, des utilisations auxquelles on n'avait peut-être pas pensé, et de prévoir les avantages et les inconvénients auxquels on peut s'attendre. De cette mise en scène naît une vision nouvelle du monde. Le miroir déformant de la science-fiction met en évidence des détails qui avaient jusque là échappé à l'attention et qui permettent d'interpréter notre présent. Il déforme la réalité à la façon d'une caricature qui exagère ou minimise les traits d'une personne afin de mieux saisir son essence.


Finalement, je trouve ça super-coule de pouvoir me dire que j'ai le dernier Greg Egan à terminer.


EDIT : Attribution des citations.

[Lem]

Comme chacun ayant l'habitude de lire des articles dans la presse l'aura compris, les citations faites par RCW ("M. Serge Lehman dit Lem, autrefois connu… a écrit") ne sont pas de moi mais de Pete Bondurant puisqu'elles sont extraites du chapeau de l'tw.