Ce que je trouve génial ici (j'en suis à la moitié du livre) c'est que nous coupons court aux descriptions sans fin qui expliquent comment l'humanité est arrivée au XXXIIème siècle en passant par des guerres, des exterminations etc... Le narrateur nous parle d'un présent et ne s'appesantit pas sur les objets et les mutations qui l'entourent, bref, Zelazny parie sur l'intelligence et le pouvoir imaginatif de son lecteur pour recréer sa propre histoire. C'est un peu d'ailleurs à l'image de L'île des morts de Böcklin auquel le livre fait référence. On voit l'île lointaine on se doute de ce qui s'y trouve mais tout est suggéré, pour faire travailler l'imagination et même prêter à rêver (en tout cas pour la première version de cette peinture). Là, le roman fait référence à des comportements des êtres fabuleux qui entourent le héros, à des machines, à des endroits sans jamais les décrire nous laissant faire le chemin de la rêverie par nous même, faire cette promenade dans les bois du roman.
J'ai lu beaucoup de mauvaises critiques de ce petit roman style space opera et j'en suis étonnée, car au niveau littéraire je le trouve très bon. Mais je n'en suis qu'à la moitié pour l'instant...
