Paul Virilio: on va trop vite

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Aldaran
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Message par Aldaran » mer. juil. 07, 2010 3:15 pm

Soslan a écrit :
Aldaran a écrit :
Soslan a écrit :Parceque les fantasme à la George Orwell, c'est fun, surtout dans les salons, mais ça peut aussi être facile et parfois même idéologiquement douteux
Tu n'as lu que 1984 ou tu parles d'Orwell en fondant ton opinion sur ce que d'autres disent de lui ?
Ben je ne parle pas spécialement d'Orwell en fait, surtout de ses pâles imitateurs, et récupérateurs qui ne connaissent rien aux progrés de la spéculation sociale en sf et ailleurs (on avait déjà parlé de ces derniers sur un autre fil).
Ah, d'accord.
Ils ne risquent pas d'arrêter de le "mal récupérer", les pauvres, le bougre étant toujours d'actualité...

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Lensman
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Message par Lensman » mer. juil. 07, 2010 3:20 pm

Aldaran a écrit :
Soslan a écrit :
Aldaran a écrit :
Soslan a écrit :Parceque les fantasme à la George Orwell, c'est fun, surtout dans les salons, mais ça peut aussi être facile et parfois même idéologiquement douteux
Tu n'as lu que 1984 ou tu parles d'Orwell en fondant ton opinion sur ce que d'autres disent de lui ?
Ben je ne parle pas spécialement d'Orwell en fait, surtout de ses pâles imitateurs, et récupérateurs qui ne connaissent rien aux progrés de la spéculation sociale en sf et ailleurs (on avait déjà parlé de ces derniers sur un autre fil).
Ah, d'accord.
Ils ne risquent pas d'arrêter de le "mal récupérer", les pauvres, le bougre étant toujours d'actualité...
Il faut admettre qu'il est souvent assez mal cité. Dans "1984", le pouvoir surveille tout, mais garde ses renseignements pour lui et pour faire régner son ordre. Aujourd'hui, tout circule, les informations vraies, fausse, les plus variées sont diffusées, commentées, déformées, confirmées, démenties, etc. rRen à voir avec la surveillance et le controle de "1984", où il est hors de question que quiconque, hors l'Etat, puisse commenter, enquêter, etc.
Oncle Joe

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Soslan
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Message par Soslan » mer. juil. 07, 2010 3:40 pm

Aldaran a écrit :Ah, d'accord.
Ils ne risquent pas d'arrêter de le "mal récupérer", les pauvres, le bougre étant toujours d'actualité...
Disons que le probléme est que comme on le disait ailleurs, 1984 ne dénonce pas la perte des libertés en général (et ne parle aps spécialement des médias, par exemple, un détail qui compte) ça c'est l'esprit prescripteur littgenesque.
En l'occurence il parle du stalinisme, et en a fait une dictature future universelle et toute-puissante, résultat le systrème se casse la figure 50 ans plus tard aprés avoir tenté de s'adapter plusieurs fois.
Le stalinisme ne me semble plus un probléme d'actualité dans nos société occidentales du moins (si la Corée du Nord nous envahit je dis pas) mais même l'idée de dictature mes semble mis à mal par le fait que le probléme est surtout qu'on ne contrôle plus rien, notre dictature est celle des flux financiers qui échappe même aux traders, bref une dictature si l'on veut, mais beaucoup plus impersonelle.

Pour revenir à ce que je disais plus haut, en plus de la nouvelle forme de dictature, ce qui a changé c'est notre vision des masses, qui ne sont pas aussi malléables qu'on le pensait encore aprés-guerre (avec la fameuse théorie des "effets forts des médias", née avec ceux-ci et survivant encore dans la croyance qui veut que la télé et les jeux vidéos rendent les ados violents, par exemples).

Dans le cas d'Orwell, outre le fait qu'il évacue un peu la culture prolétaire de l'équation de sa dystopie (la Chute dont je parlais en début de post est sans aucun doute un signe qu'elle ne compte pas pour du beurre) on peut critiquer le fait qu'il pense encore que ce sont les intellectuels qui fomentent les dictatures, ce qui était sans doute tout à fait pertinent aprés-guerre, mais n'est plus le cas dans notre monde gouverné par la finance.
Bref, 1984, c'est une oeuvre d'époque, écrite dans un contexte particulier, qui a forcément connu des changements depuis. Et ça me fatigue de voir ressortir toujours les même clichés (même si Virilio n'est pas en cause au moins dans cet article) par exemple la critique facile des médias que les masses elles arriveront jamais à les utiliser correctement.
(Voilà, tout ça pour ça)
"La Lune commence où avec le citron finit la cerise" (André Breton)

http://karelia.over-blog.com/
Et pour ne pas faire que ma propre promo :
http://musardises.moonfruit.fr/

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Lensman
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Message par Lensman » mer. juil. 07, 2010 3:45 pm

Soslan a écrit : Bref, 1984, c'est une oeuvre d'époque, écrite dans un contexte particulier, qui a forcément connu des changements depuis. Et ça me fatigue de voir ressortir toujours les même clichés (même si Virilio n'est pas en cause au moins dans cet article) par exemple la critique facile des médias que les masses elles arriveront jamais à les utiliser correctement.
(Voilà, tout ça pour ça)
a trop citer ce livre à tort et à travers, on finit par lui faire perdre de sa force.
Oncle Joe

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Message par Aldaran » jeu. juil. 08, 2010 2:38 pm

Soslan a écrit :
Aldaran a écrit :Ah, d'accord.
Ils ne risquent pas d'arrêter de le "mal récupérer", les pauvres, le bougre étant toujours d'actualité...
Disons que le probléme est que comme on le disait ailleurs, 1984 ne dénonce pas la perte des libertés en général (et ne parle aps spécialement des médias, par exemple, un détail qui compte) ça c'est l'esprit prescripteur littgenesque.
En l'occurence il parle du stalinisme, et en a fait une dictature future universelle et toute-puissante, résultat le systrème se casse la figure 50 ans plus tard aprés avoir tenté de s'adapter plusieurs fois.
Le stalinisme ne me semble plus un probléme d'actualité dans nos société occidentales du moins (si la Corée du Nord nous envahit je dis pas) mais même l'idée de dictature mes semble mis à mal par le fait que le probléme est surtout qu'on ne contrôle plus rien, notre dictature est celle des flux financiers qui échappe même aux traders, bref une dictature si l'on veut, mais beaucoup plus impersonelle.

Pour revenir à ce que je disais plus haut, en plus de la nouvelle forme de dictature, ce qui a changé c'est notre vision des masses, qui ne sont pas aussi malléables qu'on le pensait encore aprés-guerre (avec la fameuse théorie des "effets forts des médias", née avec ceux-ci et survivant encore dans la croyance qui veut que la télé et les jeux vidéos rendent les ados violents, par exemples).

Dans le cas d'Orwell, outre le fait qu'il évacue un peu la culture prolétaire de l'équation de sa dystopie (la Chute dont je parlais en début de post est sans aucun doute un signe qu'elle ne compte pas pour du beurre) on peut critiquer le fait qu'il pense encore que ce sont les intellectuels qui fomentent les dictatures, ce qui était sans doute tout à fait pertinent aprés-guerre, mais n'est plus le cas dans notre monde gouverné par la finance.
Bref, 1984, c'est une œuvre d'époque, écrite dans un contexte particulier, qui a forcément connu des changements depuis. Et ça me fatigue de voir ressortir toujours les même clichés (même si Virilio n'est pas en cause au moins dans cet article) par exemple la critique facile des médias que les masses elles arriveront jamais à les utiliser correctement.
(Voilà, tout ça pour ça)
C'est ce que je pensais : tu ne parlais que de 1984 (ce qui m'a fait réagir en premier lieu). Mais Oncle Joe a raison, parlons d'autres textes :
Je reproduis le début d'un article de Sébastien Lapaque (que je ne connais pas) publié en décembre 2009 au sein d'un dossier conscré à Orwell dans le Magazine Littéraire :
Sébastien Lapaque a écrit :Réduite au seul 1984, auquel on daigne parfois ajouter La Ferme des animaux, l'œuvre de George Orwell demeure très largement méconnue. Dans Orwell ou l'Horreur de la politique, Simon Leys s'est appuyé sur les Collected Essays, Journalism and Letters pour montrer qu'il n'existait pourtant pas d'écrivain dont la lecture fût « d'un usage pratique plus immédiat ». Lui faisant écho quelques années plus tard dans Orwell, anarchiste tory, Jean-Claude Michéa a brossé un portrait de l'écrivain en ennemi de toute oppression totalitaire et néanmoins dégagé des illusions modernistes au nom desquelles s'accomplit présentement la destruction du monde. Cela n'a pas suffi. Les traductions des quatre volumes de ses Essais, articles, lettres (éd. Ivrea/l'Encyclopédie des nuisances, 1995/2004), qui auraient dû être saluées comme un événement éditorial majeur, se sont faites dans une indifférence complète.
Visiblement, l'indifférence persiste.

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Message par Lensman » jeu. juil. 08, 2010 2:49 pm

Je l'ai déjà recommandé ailleurs, mais si on veut voir comment se construit et s'impose vraiment une "novlangue" (dont parle Orwell) dans un état totalitaire, il faut lire l'essai de Victor Klemperer, qui a vécu la chose du début jusqu'à la fin. On voit que c'est tout autre chose que les jérémiades actuelles.

http://www.amazon.fr/Lti-langue-du-III% ... 2266135465

Oncle Joe

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