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(p. 36)D'une manière générale, le merveilleux de nos contes, comparé à celui des contes des pays voisins, apparaît élagué, discipliné, familier, simplifié, presque raisonnable; alors que le merveilleux allemand semble avoir gardé le souvenir de la vieille forêt hercynienne, avec ses sombres retraites pleines de mystères et de maléfices, son peuple d'être fantastiques, et que le merveilleux celtique se situe dans un monde enchanté, parfois incohérent ou extravagant, où des éléments mystérieux, lumineux et très doux se mêlent à des combats violents, ou bien sont assaisonnés d'un humour très particulier.
p. 37Les êtres fantastiques [...] foisonnent dans le conte allemand. Les nains y sont d'une grande variété: nains barbus, nains chevelus, nains de fer [...], ils portent des noms variés [...]; avec eux des géants, des nixes ravisseuses, des hommes sauvages, des filles-cygnes, l'homme de fer, le vieillard mystérieux de la Maison du bois, la tête de cheval qui parle, l'oiseau Gryf, etc.
En France, les êtres fantastiques se ramènent presque exclusivement aux fées et aux ogres; peu de géants, mais le mot ogre est parfois synonyme de géant.
p. 38, avec l'exemple de Barbe Bleue.Ce goût simplificateur des Français s'exerce parfois dans un autre sens; il élimine certains être fantastiques ou les remplace par des êtres humains.
p. 39Dans le conte français, les ressorts humains tendent à remplacer les ressorts magiques
p. 44Le conte français contient certes des traits parfois cruels: l'ogre coupe le cou à ses sept filles, après l'échange des bonnets, le loup mange la grand'mère et le petit chaperon rouge [...]. Mais, et c'est en ceci que notre conte diffère de maint conte étranger, jamais l'acte n'est décrit, jamais on n'insiste sur le sang qui coule, sur les souffrances du condamné; on n'y trouve pas de cruauté gratuite.
[il donne l'exemple de Cendrillon:] dans la version de Grimm, les mauvaises soeurs taillent leurs pieds avec un couteau pour les faire entrer dans le fameux soulier, et c'est le sang qui ruisselle sur la chaussure et sur les bas blancs devenus tout rouges qui révèle la supercherie; et après le mariage, des pigeons, de leur bec, arrachent un oeil à chacune des deux soeurs.
Et puis, les germains ont toujours été un peu excessifs. Ca s'est vu en 1940.Lensman a écrit :Patrice: ces extraits sont intéressants.Ce qui est étonnant, ce n'est pas le rejet du merveilleux (il y en a tout de même, ce son des contes merveilleux...) mais cette tendance à la simplication, comme si ce qui comptait, c'était essentiellement la signification du conte. Ls images, les décors, etc, seraient épurés, et finalement n'auraient plus guère d'importance. Le conte français serait plutôt "cérébral" que "rêveur". Un conte adapté à ces incorrigibles raisonneurs...
Oncle Joe
Français = de langue d'oil.Le Conte populaire français
Pour avoir compulsé réguliérement le folklore de la France de Paul Sébillot, je peux dire qu'on trouve des récits particulièrement féériques dans toute la France du XIXème siècle. Leur concentration en Bretagne et en Occitanie, en revanche, pourquoi pas, il me semble l'avoir décelé chez Sébillot mais je n'y mettrais pas ma main au feu (surtout que Sébillot est spécialiste de la Bretagne à la base et que celle-ci se taille la part du lion dans son travail de collecte).Fabien Lyraud a écrit :Français = de langue d'oil.Le Conte populaire français
Je pense qu'il y a plus à trouver du coté de la Bretagne ou de l'Occitanie en ce qui concerne le merveilleux. Déjà pour ce qui est de l'occitanie je peux en parler un peu étant Limousin. Il est question de créatures monstrueuses d'apparence féminines, de serpent géants, de loups garous, de cités mythiques cachées dans les forêts.
Mais alors, pourquoi les populations de "langue d'oil" seraient moins sensibles à ce type de merveilleux?Fabien Lyraud a écrit :Français = de langue d'oil.Le Conte populaire français
Je pense qu'il y a plus à trouver du coté de la Bretagne ou de l'Occitanie en ce qui concerne le merveilleux. Déjà pour ce qui est de l'occitanie je peux en parler un peu étant Limousin. Il est question de créatures monstrueuses d'apparence féminines, de serpent géants, de loups garous, de cités mythiques cachées dans les forêts.
Par contre, je pense qu'un tel raisonnement fonctionne pas des masses avec l'Allemagne.Fabien Lyraud a écrit :Peut être parce qu'elles ont été les premières touchées par l'industrialisation et que énormément de choses se sont perdues. Les collectages n'ont peut être eut le temps d'être terminé à cause des changements de mode de vie. Et sans d'outre d'autres causes auxquelles je ne pense pas.
L'urbanisation plus forte dans les régions du nord a sans doute été la cause de l'interruption de chaînes de transmission, la veillée étant principalement une activité rurale. Et surtout le cartésianisme a plus sa place en ville que dans les campagnes.
C'est, peut-être, simplement l'histoire de cette "langue d'oil".Lensman a écrit :Mais alors, pourquoi les populations de "langue d'oil" seraient moins sensibles à ce type de merveilleux?Fabien Lyraud a écrit :Français = de langue d'oil.Le Conte populaire français
Je pense qu'il y a plus à trouver du coté de la Bretagne ou de l'Occitanie en ce qui concerne le merveilleux. Déjà pour ce qui est de l'occitanie je peux en parler un peu étant Limousin. Il est question de créatures monstrueuses d'apparence féminines, de serpent géants, de loups garous, de cités mythiques cachées dans les forêts.
D'un autre côté, si ma mémoire est bonne, l'urbanisation est très différente et se passe à des époques très différentes en fonction des régions.Erion a écrit :Par contre, je pense qu'un tel raisonnement fonctionne pas des masses avec l'Allemagne.Fabien Lyraud a écrit :Peut être parce qu'elles ont été les premières touchées par l'industrialisation et que énormément de choses se sont perdues. Les collectages n'ont peut être eut le temps d'être terminé à cause des changements de mode de vie. Et sans d'outre d'autres causes auxquelles je ne pense pas.
L'urbanisation plus forte dans les régions du nord a sans doute été la cause de l'interruption de chaînes de transmission, la veillée étant principalement une activité rurale. Et surtout le cartésianisme a plus sa place en ville que dans les campagnes.