Lem a écrit :silramil a écrit :La distinction proposée par Fabien me paraît soutenable
Ah. Donc,
La montagne magique de Thomas Mann,
Manhattan Transfer de Dos Passos,
Voyage au bout de la nuit de Céline,
La peste de Camus,
La taupe de Le Carré,
Cent ans de solitude de Garcia Marquez,
Harlot et son fantôme de Norman Mailer,
Cosmopolis de Don de Lillo… pour ne citer que ceux qui viennent comme ça… te paraissent bien catégorisés comme
fictions du regard en arrière. Entièrement tournée vers elle même. Celle des auteurs qui s'interrogent sur leur propre passé et qui écrivent pour dominer l'angoisse de l'avenir.
Je veux dire : ce découpage te paraît le plus à même de rendre compte de ce qui oppose de telles œuvres à la fantasy ou la science-fiction ? Il ne te semble pas… comment dire ? Légèrement
caricatural ?
Oh, ce n'est pas parce que c'est caricatural que ce n'est pas soutenable.
Je veux dire que c'est un point de départ qui n'est pas inintéressant - la question du rapport au temps en général.
Les expressions que tu cites sont des jugements de valeur lâchés rapidement, et ne pourraient pas supporter un examen attentif, Fabien parle plus spécifiquement du sous-genre nombriliste de la fiction réaliste.
mais l'idée que, d'une manière générale, les fictions réalistes suivent une logique de retour en arrière, regard vers un passé immédiat/présent flou, ne me semble pas problématique.
Il n'a jamais été question de donner des délimitations absolues, mais plutôt d'indiquer des directions dans lesquelles regarder. Je ne pense pas qu'on puisse faire une théorie de ces trois pôles à partir de leur rapport au temps... mais je pense que dans mon entreprise de théorisation de ces trois pôles, je tiendrai compte de leur rapport au temps.