Du sense of wonder à la SF métaphysique

Modérateurs : Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m

Avatar du membre
Lensman
Messages : 20391
Enregistré le : mer. janv. 24, 2007 10:46 am

Message par Lensman » jeu. juil. 22, 2010 12:18 pm

Lem a écrit :J'y reviens un instant…
Lensman a écrit :
Lem a écrit :Inception
Par Cthulhu ! Je vais devoir aller le voir!
… pour signaler qu'outre son intérêt propre, ce film illustre assez bien ma petite prophétie sur la parachronie : il se déroule dans un monde où la technologie spéculative d'infraction onirique est réalisée, est connue et circule (puisque les businessmen apprennent à se défendre contre elle) mais ce monde n'est pas le futur : c'est simplement le nôtre avec ce truc en plus : le présent enrichi.
Le futur proche, comme on dit de manière ordinaire... Mais si tu me dis le "futur appauvri", à la place du "présent enrichi", je te suis: c'est la crainte de faire vraiment de la SF... c'est un phénomène connu.
Oncle Joe

Avatar du membre
Lensman
Messages : 20391
Enregistré le : mer. janv. 24, 2007 10:46 am

Message par Lensman » jeu. juil. 22, 2010 12:35 pm

Lem a écrit :J'y reviens un instant…
Lensman a écrit :
Lem a écrit :Inception
Par Cthulhu ! Je vais devoir aller le voir!
… pour signaler qu'outre son intérêt propre, ce film illustre assez bien ma petite prophétie sur la parachronie : il se déroule dans un monde où la technologie spéculative d'infraction onirique est réalisée, est connue et circule (puisque les businessmen apprennent à se défendre contre elle) mais ce monde n'est pas le futur : c'est simplement le nôtre avec ce truc en plus : le présent enrichi.

D'autre part – ceci, Oncle, te concerne plus particulièrement puisque tu es en quelque sorte l'éditeur du texte –, il s'inscrit également assez bien dans la théorie de la réification des métaphores telle qu'exposée dans "Par-delà le vortex" (postface des Terres Creuses) : au minimum, ce qui est métaphorisé (donc réifié), c'est le processus créatif. Et donc, selon Nolan, "créer, c'est faire une inception : implanter une idée virale dans l'esprit de quelqu'un d'autre quand il est en mode "rêve".

Enfin, mais ça tout le monde l'aura compris, ce film est l'essence même du sense-of-wonder d'origine métaphysique et son analyse aurait sans doute beaucoup de choses à apporter au présent fil.
"le processus créatif métaphorisé (donc réifié)", peux-tu préciser? Ce n'est pas la métaphore qui doit être réifiée?
Pour le film, précisément, à quelle métaphysique particulière fais-tu allusion, de laquelle serait orignaire le sense-of-wonder ? (à moins que ce ne soit un spoiler...).

Oncle Joe

Avatar du membre
Transhumain
Messages : 1246
Enregistré le : mar. févr. 07, 2006 11:23 am
Contact :

Message par Transhumain » jeu. juil. 22, 2010 12:45 pm

Lensman a écrit :Le futur proche, comme on dit de manière ordinaire... Mais si tu me dis le "futur appauvri", à la place du "présent enrichi", je te suis: c'est la crainte de faire vraiment de la SF... c'est un phénomène connu.
Oncle Joe
C'est comme ces idiots qui écrivent sur le passé récent : les pleutres, ils ont trop peur de se lancer dans le vrai roman historique.

Lem

Message par Lem » jeu. juil. 22, 2010 12:45 pm

Lensman a écrit :si tu me dis le "futur appauvri", à la place du "présent enrichi", je te suis: c'est la crainte de faire vraiment de la SF...
Je pense exactement le contraire.

Accomplissons en pensée la démarche canonique de la sf selon toi : on fait une spéculation rationnelle et pleine sur tout le futur. Quand ce genre de technologie pourrait-il (sembler) être mis au point et (sembler) circuler de façon plausible ? Disons un intervalle trente/cinquante ans. Il faut donc, pour vraiment jouer le jeu, imaginer l'état de l'internet à la même époque, la question du réchauffement climatique, des migrations planétaires, l'évolution de toutes les technologies dans tous les domaines et leur retentissement dans chaque secteur de l'existence plus tout ce à quoi je ne pense pas en écrivant ce post.

Quel intérêt ? Ce n'est pas et ça n'a jamais été le travail du genre. "Faire vraiment de la SF", c'est déduire la cascade de conséquences logiques d'un postulat – en grossissant le trait pour le rendre aussi visible, spectaculaire et central que possible. C'est ce que fait ce film. Ce n'est pas un technothriller car le postulat – la technologie spéculative – n'est pas secrète : elle circule, elle est connue et elle suscite un certain nombre de réponses logiques de la part de ceux qu'elle peut affecter. Ces réponses retentissent à grande échelle : les décideurs reçoivent une formation psy pour résister aux infractions oniriques. Je ne vois aucune raison de décrire ce monde comme un futur appauvri car le sujet du film n'est pas le futur mais la cascade logique et les extrémités (ou les gouffres) où elle conduit. Recréer un futur complet autour du postulat eût été simplement le rendre moins visible, moins net.

Tu devras voir le film pour te faire une opinion, évidemment, mais je ne crois pas qu' "appauvri" vienne à l'esprit de quiconque pour décrire le monde qu'il met en scène.
Modifié en dernier par Lem le jeu. juil. 22, 2010 1:10 pm, modifié 1 fois.

Avatar du membre
Lensman
Messages : 20391
Enregistré le : mer. janv. 24, 2007 10:46 am

Message par Lensman » jeu. juil. 22, 2010 12:47 pm

Transhumain a écrit :
Lensman a écrit :Le futur proche, comme on dit de manière ordinaire... Mais si tu me dis le "futur appauvri", à la place du "présent enrichi", je te suis: c'est la crainte de faire vraiment de la SF... c'est un phénomène connu.
Oncle Joe
C'est comme ces idiots qui écrivent sur le passé récent : les pleutres, ils ont trop peur de se lancer dans le vrai roman historique.
C'est effectivement bien plus difficile à réussir, ils ont raison de se méfier...
Oncle Joe

Lem

Message par Lem » jeu. juil. 22, 2010 1:09 pm

Roland C. Wagner a écrit :Quand on discute d'une théorie, rien ne vaut de remonter à la source
Je comprends de moins en moins.

Pour ceux que l'affaire intéresse, en voici le très bref historique :

1) Dans la notule qui introduit la nouvelle de Curval dans l'anthologie, j'ai écrit :
La multiplication des uchronies à laquelle on assiste depuis quelques années peut être interprétée de deux manières. Elle est d’abord une réponse à l’inflation de la « bulle du présent » discernée par Sylvie Denis dès 1997, c’est à dire la raréfaction des futurs possibles. La théorie de la Singularité condense cette impression : il n’y a qu’un futur et nous y sommes déjà. Conséquence presque mécanique : le besoin de faire des mondes se retourne et s’empare du passé dont il révèle l’arborescence. D’une vue plus large… etc (le reste de la notule parle du métarécit historique européen et ne concerne pas le sujet)
En substance : la sf semble compenser son incapacité à imaginer des futurs spéculatifs (= raréfaction des futurs possibles) en projetant cette activité sur le passé, d'où le sucès de l'uchronie.

2) Dans Bifrost, Sylvie a en gros refusé mon utilisation de "la bulle du présent" dans ces termes :
Dans la présentation du texte de Philippe Curval, Serge Lehman fait en effet allusion à la préface que j’ai écrite pourEscales 2001 en disant que la description que je faisais de la bulle de présent signifiait « la raréfaction des futurs possibles ».
Or, je n’ai jamais voulu dire que la bulle de présent réduisait les futurs possibles. D’une part parce que je ne me suis jamais mêlée de prédire le nombre de futurs possibles, probables ou autres — le risque de se tromper est trop grand pour que je le prenne —, d’autre part parce que la « bulle de présent » est un effet d’optique, rien de plus qu’un moyen de décrire la façon dont nous envisageons les choses. Et je précisais bien que « pour faire de la S-F […] il faut oser sortir de la bulle de présent. »
Mais le retour à la source recommandé par Roland est très clair :
Ce sentiment d'« incapacité à en sortir », à franchir enfin la porte du millénaire pour entrer dans le grandise avenir devait se traduire un jour dans le domaine littéraire. Les événements relatés dans le roman de Maurice G. Dantec — qui comme par hasard remercie Jean Baudrillard « pour l'ensemble de ses travaux » — commencent en 1993 et se terminent au début de l'année 2000, et montrent bien que, si l'espoir existe de jamais retrouver « la tension linéaire de la modernité et du progrès », celui-ci est bien faible : malgré tous les efforts que nous faisons pour nous échapper vers des perspectives meilleures, c'est dans la boue du siècle que nous ne cessons de patauger.
(…)
Désormais, notre passé nous condamne à ne jamais franchir la porte de l'avenir, celle qui nous libérerait à la fois du mal et de son souvenir. Censé écrire son témoignage en 2020, Dark ne voit pas de grandiose avenir, où rien en serait comme avant, où tout porterait la marque indélébile du Progrès. Comme nous autre prisonniers de la bulle de présent, il nous sait condamnés à vivre dans l'intermonde, « une plage très réduite de probabilités, une zone instable où les forces contraires de l'entropie et du chaos s'annulent à peu près ».
Je ne vois pas vraiment comment Sylvie peut dire que "la bulle du présent" n'a "rien à voir avec la raréfaction des futurs possibles" dans ces conditions (peut-être elisabethforever aura-t-elle une opinion sur la question ?)

Avatar du membre
Lensman
Messages : 20391
Enregistré le : mer. janv. 24, 2007 10:46 am

Message par Lensman » jeu. juil. 22, 2010 1:17 pm

Lem a écrit :
Lensman a écrit :si tu me dis le "futur appauvri", à la place du "présent enrichi", je te suis: c'est la crainte de faire vraiment de la SF...
Je pense exactement le contraire.

Accomplissons en pensée la démarche canonique de la sf selon toi : on fait une spéculation rationnelle et pleine sur tout le futur. Quand ce genre de technologie pourrait-il (sembler) être mis au point et (sembler) circuler de façon plausible ? Disons un intervalle trente/cinquante ans. Il faut donc, pour vraiment jouer le jeu, imaginer l'état de l'internet à la même époque, la question du réchauffement climatique, des migrations planétaires, l'évolution de toutes les technologies dans tous les domaines et leur retentissement dans chaque secteur de l'existence plus tout ce à quoi je ne pense pas en écrivant ce post.

Quel intérêt ? Ce n'est pas et ça n'a jamais été le travail du genre. "Faire vraiment de la SF", c'est déduire la cascade de conséquences logiques d'un postulat – en grossissant le trait pour le rendre aussi visible, spectaculaire et central que possible. C'est ce que fait ce film. Ce n'est pas un technothriller car le postulat – la technologie spéculative – n'est pas secrète : elle circule, elle est connue et elle suscite un certain nombre de réponses logiques de la part de ceux qu'elle peut affecter. Ces réponses retentissent à grande échelle : les décideurs reçoivent une formation psy pour résister aux infractions oniriques. Je ne vois aucune raison de décrire ce monde comme un futur enrichi car le sujet du film n'est pas le futur mais la cascade logique et les extrémités (ou les gouffres) où elle conduit. Recréer un futur complet autour du postulat eût été simplement le rendre moins visible, moins net.

Tu devras voir le film pour te faire une opinion, évidemment, mais je ne crois pas qu' "appauvri" vienne à l'esprit de quiconque pour décrire le monde qu'il met en scène.
Tel que tu le décris là, ça ressemble déjà plus à de la SF. Il y a visiblement des machines qui entrent en jeux, lesquelles ont été inventées un jour et ne sont pas là par la volonté du Saint Esprit, sans que personne se pose la moindre question. Il y a vraiment de la technologie. Ce n'est pas de la magie, ou une hypothèse posée comme ça pour le fun.
Zéro métaphysique pour l'instant dans ta description, ce qui me rassure, effectivement!

A par ça:

Accomplissons en pensée la démarche canonique de la sf selon toi : on fait une spéculation rationnelle et pleine sur tout le futur. Quand ce genre de technologie pourrait-il (sembler) être mis au point et (sembler) circuler de façon plausible ? Disons un intervalle trente/cinquante ans. Il faut donc, pour vraiment jouer le jeu, imaginer l'état de l'internet à la même époque, la question du réchauffement climatique, des migrations planétaires, l'évolution de toutes les technologies dans tous les domaines et leur retentissement dans chaque secteur de l'existence plus tout ce à quoi je ne pense pas en écrivant ce post.

Quel intérêt ? Ce n'est pas et ça n'a jamais été le travail du genre.


Nous parlons de littérature. On n'exige pas non plus, d'un quelconque écrivain non SF, qu'il justifie de la validité de toute la conception qu'il se fait du monde qu'il décrit (et qu'il s'imagine être le vrai monde...). Je ne suis pas fou (enfin, pas dans ce sens...), je ne crois pas que l'intérêt de la littérature de SF soit dans une construction méticuleuse d'une vision du monde futur (impossible pour moi et pour quiconque à appréhender dans son ensemble), mais dans l'illusion de la construction méticuleuse d'une vision d'un monde futur. Personne n'en demande autant, mais on fait semblant, comme dans la littérature en général. Plus l'illusion est poussée, plus on a l'impression que c'est possible (plus ou moins, pour de plus ou moins bonnes raisons), mieux c'est. Et quand c'est vraiment bien fait (mais ce n'est pas donné à tout le monde), ça peut (ça peut, je n'ai pas écrit ça doit) même nous amener à nous poser des questions plus sérieuses.
La question de la cohérence de notre vision de notre propre monde en est une, par exemple, pour faire dans le grandiloquent que nous aimons bien pratiquer sur ce fil, entre une blague de potaches et un jeu de mot laid. Mais il y en a plein d'autres.
J'aurai vu ce film d'ici dimanche. J'y amènerai une copine extrêmement exigeante sur les questions de cohérence, et je te tiendrai pour responsable de sa réaction !
Oncle Joe

Avatar du membre
Roland C. Wagner
Messages : 3588
Enregistré le : jeu. mars 23, 2006 11:47 am

Message par Roland C. Wagner » jeu. juil. 22, 2010 1:27 pm

Lem a écrit :Je ne vois pas vraiment comment Sylvie peut dire que "la bulle du présent" n'a "rien à voir avec la raréfaction des futurs possibles" dans ces conditions
C'est magnifique, tu es d'une mauvaise foi d'anthologie.

Et là, subitement, j'en ai vraiment marre du mec qui-veut-à-toute-force-montrer-que c'est-lui-qui-a-la-plus-grosse (1).

Bye-bye.


(1) Capacité intellectuelle, hein ?
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)

الكاتب يكتب

Avatar du membre
Roland C. Wagner
Messages : 3588
Enregistré le : jeu. mars 23, 2006 11:47 am

Message par Roland C. Wagner » jeu. juil. 22, 2010 1:29 pm

Transhumain a écrit :
Lensman a écrit :Le futur proche, comme on dit de manière ordinaire... Mais si tu me dis le "futur appauvri", à la place du "présent enrichi", je te suis: c'est la crainte de faire vraiment de la SF... c'est un phénomène connu.
Oncle Joe
C'est comme ces idiots qui écrivent sur le passé récent : les pleutres, ils ont trop peur de se lancer dans le vrai roman historique.
Alors là, je vais te dire, mec, il faut infiniment plus de couilles pour écrire… disons sur la guerre d'Algérie que sur, au hasard, l'Empire romain, et aussi c'est sacrément plus difficile.
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)

الكاتب يكتب

Lem

Message par Lem » jeu. juil. 22, 2010 1:30 pm

Lensman a écrit :Zéro métaphysique pour l'instant dans ta description, ce qui me rassure, effectivement!
Mon post ne répondait pas à cet aspect de la question.
Comme toutes les œuvres de ce registre – Dick, Galouye, Jeury, etc. –, la question centrale du film est la nature de la réalité. Y a-t-il une réalité de référence ? Si nous pouvons évoluer dans des rêves qui semblent aussi réels que le réel, notre monde n'est-il pas lui aussi un rêve ? Dans ce cas, est-il possible d'en sortir ? (Que se passe-t-il quand on meurt ?)
Il y a également une interrogation entremêlée sur la nature subjective du temps et la possibilité de l'éternité subjective mais je te laisse le plaisir de découvrir tout ça par toi-même.
A signaler cette chronique de Lionel Davoustqui fait assez bien le tour du problème.

Avatar du membre
Erion
Messages : 5025
Enregistré le : sam. oct. 21, 2006 10:46 am

Message par Erion » jeu. juil. 22, 2010 1:32 pm

Lem a écrit : Il y a également une interrogation entremêlée sur la nature subjective du temps et la possibilité de l'éternité subjective mais je te laisse le plaisir de découvrir tout ça par toi-même.
A signaler cette chronique de Lionel Davoustqui fait assez bien le tour du problème.
Et la critique de Westfahl, oui/non/pas ?
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/

Avatar du membre
Roland C. Wagner
Messages : 3588
Enregistré le : jeu. mars 23, 2006 11:47 am

Message par Roland C. Wagner » jeu. juil. 22, 2010 1:33 pm

Lem a écrit :
Lensman a écrit :Zéro métaphysique pour l'instant dans ta description, ce qui me rassure, effectivement!
Mon post ne répondait pas à cet aspect de la question.
Comme toutes les œuvres de ce registre – Dick, Galouye, Jeury, etc. –, la question centrale du film est la nature de la réalité. Y a-t-il une réalité de référence ? Si nous pouvons évoluer dans des rêves qui semblent aussi réels que le réel, notre monde n'est-il pas lui aussi un rêve ? Dans ce cas, est-il possible d'en sortir ? (Que se passe-t-il quand on meurt ?)
Il y a également une interrogation entremêlée sur la nature subjective du temps et la possibilité de l'éternité subjective mais je te laisse le plaisir de découvrir tout ça par toi-même.
Un dernier mot pour dire que tout ça ressemble quand même très fortement à ce qu'on peut trouver dans Le Serpent D'angoisse, vu que tous les aspects que tu cites y sont présents, ainsi que bien d'autres.
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)

الكاتب يكتب

Lem

Message par Lem » jeu. juil. 22, 2010 1:35 pm

Roland C. Wagner a écrit :C'est magnifique, tu es d'une mauvaise foi d'anthologie.
Je pars en vacances demain pour un mois sans net, c'est dommage…
Sinon, qu'as-tu en réserve à part l'argument Erion-like ("tu es de mauvaise foi car tu es de mauvaise foi" ?) Dans son texte, Sylvie dit qu'il y a une tendance de la sf à ne plus faire le saut qui permet de rompre avec le présent, de passer au grandiose avenir. Dans ma notule, je dis que dans la sf, il y a raréfaction des futurs possibles. Où est le scandale intellectuel ?

(Et le fait de signaler l'antériorité de la théorie de Sylvie et de l'appeler par son nom était précisément une manière de dire que je n'avais pas la plus grosse – que ça avait déjà été pensé avant.)

Avatar du membre
Nébal
Messages : 4266
Enregistré le : ven. mai 04, 2007 5:45 pm
Localisation : Paris
Contact :

Message par Nébal » jeu. juil. 22, 2010 1:37 pm

L'est en forme, le chat.

Couillu, même, je dirais, vu que Algérie, toussa.

Il en a une grosse (1).

(1) Capacité intellectuelle.

Et toujours de chouettes signatures.
Modifié en dernier par Nébal le jeu. juil. 22, 2010 1:37 pm, modifié 1 fois.

Avatar du membre
Erion
Messages : 5025
Enregistré le : sam. oct. 21, 2006 10:46 am

Message par Erion » jeu. juil. 22, 2010 1:37 pm

Roland C. Wagner a écrit :
Lem a écrit :
Lensman a écrit :Zéro métaphysique pour l'instant dans ta description, ce qui me rassure, effectivement!
Mon post ne répondait pas à cet aspect de la question.
Comme toutes les œuvres de ce registre – Dick, Galouye, Jeury, etc. –, la question centrale du film est la nature de la réalité. Y a-t-il une réalité de référence ? Si nous pouvons évoluer dans des rêves qui semblent aussi réels que le réel, notre monde n'est-il pas lui aussi un rêve ? Dans ce cas, est-il possible d'en sortir ? (Que se passe-t-il quand on meurt ?)
Il y a également une interrogation entremêlée sur la nature subjective du temps et la possibilité de l'éternité subjective mais je te laisse le plaisir de découvrir tout ça par toi-même.
Un dernier mot pour dire que tout ça ressemble quand même très fortement à ce qu'on peut trouver dans Le Serpent D'angoisse, vu que tous les aspects que tu cites y sont présents, ainsi que bien d'autres.
Et y'a un peu de "The Lathe of Heaven" d'Ursula LeGuin
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/

Répondre

Retourner vers « Vos dernières lectures »