S. Lehman & G. Dumay sur France Inter

[Thomas Geha]

3 je ne crois pas que cette situation soit le fait des libraires, pas plus un état normal des "gouts" du public; je cois qu'elle est le résultat d'une propagande plus ou moins consciemment décidée et organisée par les financiers et distributeurs et les décideurs.
Peut-être ai-je tort,

Qu'on dise qu'il manque de libraires "qualifiés" pour ce rayon si particulier qu'est le rayon SF, je veux bien.

Qu'on parle de propagande telle que tu la décris, euh... là j'me marre franchement.

[GillesDumay]

la SF c'est (aujourd'hui) du niveau 1 de librairie (Grosses librairies, réseau Fnac/Virgin) (je ne conteste pas qu'il en a été autrement de par le passé, mais ce n'est plus le cas) ;

Est que les autres genres de l'imaginaire sont logés à la même enseigne ?

Non et oui.

Non, car certains titres de Fantasy et de Vampires sont diffusés tous niveaux, jusque dans les plus obscurs petits point de vente de province.

Oui, en fait, car ces mêmes titres se comptent sur les doigts d'une main : Robillard, Meyer, etc. On peut presque parler d'exceptions.

Actuellement il y a une très grosse implantation des titres Bragelonne/Milady en supermarchés. Il serait intéressant d'avoir leurs chiffres de retours sur ce réseau précis, car ces dix dernières années tous les autres éditeurs qui s'y sont essayés se sont cassés les dents (où on accepté de perdre de l'argent juste pour être présents visible sur ce réseau).

GD

[JFS]

Il n'y était pas en effet. Ce n'est pas spécifique à Dufour ou Egan, mais pour moi à l'espace disponible au réassort qui est trop congru. Et non ce n'est pas la faute de la fantasy ou des vampires c'est la faute des ramequins avec les bouquins de cuisine et des stickers de déco (sisi)

En même temps, je ne vois pas comment cette situation pourrait s'améliorer si des gens comme toi (qui semble attachée à ce qu'il y ait une offre de qualité dans les librairies) vont acheter leurs bouquins dans des supermarchés de la culture style Fnac ou Cultura au lieu d'aller dans une vraie librairie. On ne peut pas en même temps se plaindre qu'il n'y a plus de vrais libraires et filer du fric à ceux qui font tout pour les couler.

[Papageno]

Près de chez moi, il y effectivement un rayon de deux mètres de Midady chez le "Leclerc" du coin (mais pas de Bragelonne, grand format). On ne les trouve d'ailleurs que la (absent des librairies!). Mais ils n'ont pas l'air d'être très souvent renouvelés, ça fait des mois que le rayon n'a pas bougé d'un poil, à tel point que si on achète, il faut bien regarder si le livre n'a pas trop jauni.
Cela dit on trouve aussi quelques Folio SF (Spin) , quelques j'ai lu (Hobb), quelques Livre de poche qui eux non plus n'ont pas l'air d'êtres souvent renouvelés (et qui jaunissent aussi). Mais pour eux, il n'y a pas de rayon dédié, ils sont dispersés parmi les autres poches. Dans tout les cas, vu le temps que le bouquin reste en rayon, les ventes ne doivent pas être mirobolantes !
Je ne sais pas comment sont réapprovisionnés les supermarchés, mais cela ne doit pas êtres bien fréquents, non ?

[marypop]

Il n'y était pas en effet. Ce n'est pas spécifique à Dufour ou Egan, mais pour moi à l'espace disponible au réassort qui est trop congru. Et non ce n'est pas la faute de la fantasy ou des vampires c'est la faute des ramequins avec les bouquins de cuisine et des stickers de déco (sisi)

En même temps, je ne vois pas comment cette situation pourrait s'améliorer si des gens comme toi (qui semble attachée à ce qu'il y ait une offre de qualité dans les librairies) vont acheter leurs bouquins dans des supermarchés de la culture style Fnac ou Cultura au lieu d'aller dans une vraie librairie. On ne peut pas en même temps se plaindre qu'il n'y a plus de vrais libraires et filer du fric à ceux qui font tout pour les couler.

Je ne me plains pas qu'il n'y a plus de vraies librairies moi.

Je demande aux grandes surfaces niveau 1 d'avoir mes livres.
Soyons honnêtes, les 50 000 lecteurs (ou 300 000) n'iront pas chez Mollat entre midi et deux, ils continueront donc de n'acheter que du blockbuster.
En achetant dans mon supermarché de la culture je contribue à confirmer si possible au supermarché en question qu'il doit continuer de mettre en vente, voire augmenter la superficie du rayon et le nombre de titres.

[arsenie]

Il n'y était pas en effet. Ce n'est pas spécifique à Dufour ou Egan, mais pour moi à l'espace disponible au réassort qui est trop congru. Et non ce n'est pas la faute de la fantasy ou des vampires c'est la faute des ramequins avec les bouquins de cuisine et des stickers de déco (sisi)

En même temps, je ne vois pas comment cette situation pourrait s'améliorer si des gens comme toi (qui semble attachée à ce qu'il y ait une offre de qualité dans les librairies) vont acheter leurs bouquins dans des supermarchés de la culture style Fnac ou Cultura au lieu d'aller dans une vraie librairie. On ne peut pas en même temps se plaindre qu'il n'y a plus de vrais libraires et filer du fric à ceux qui font tout pour les couler.

IRL en zone rurale, les librairies existantes ne sont pas de "vraies" librairies -
Sans juger leur étals ni penser qu'ils ont économiquement le choix pour subsister, je n'y trouve rien pour moi - je n'y mets plus les pieds
- avant les librairies sur le net, j'ai essayé de commander - on m'a fait sentir que ça embêtait plus que ça ne rapportait - OK (3 semaines de délai pour 2 livres de poche ...)
- le "centre culturel" Leclerc de la même ville (Gap) a une meilleure offre ET un service clientèle performant, avec des vendeurs compétents
... alors oui, s'il n'y a pas de crême dans la crêmerie, et même pas un sourire - je vais voir ailleurs

[Don Lorenjy]

À titre personnel, je préfère vraiment un système où beaucoup de gens gagnent leur vie correctement à un autre où une poignée de veinards décrochent le pompon.

C'est sûr, c'est tentant, mais peut-on vraiment parler de système ?
J'y vois plutôt l'action ponctuelle de personnes qui mettent les moyens en face d'une idée (marketing, au demeurant), et cette idée fonctionne... un certain temps.
Selon ma vision parcellaire du marché actuel, ceux qui mettent des moyens en face d'une idée marketing dans l'objectif que ça marche, c'est B&M.
Leur idée est-elle de traiter de façon égalitaire une écurie d'auteurs français ? Je ne sais pas.

[Roland C. Wagner]

Ce que je veux dire, c'est que, du temps du Fleuve, on vendait tous en gros la même chose, et on touchait tous à peu près la même chose.

C'est sûr, c'est tentant, mais peut-on vraiment parler de système ?

As-tu lu le billet de blog de Norman vers lequel JDB a mis un lien ?

[Fabien Lyraud]

IRL en zone rurale, les librairies existantes ne sont pas de "vraies" librairies -

Il ont de petits magasins et doivent faire des choix. je parle des librairies papeteries pas des maisons de la presse. Dans ma petite ville le libraire a des Milady et des Orbit mais comme il ne sait pas où les mettre il les case dans le rayon jeunesse.
Mais c'est vrai qu'il y a souvent en zone rurale :
- La librairie papeterie avec beaucoup de papeterie et pas beaucoup de librairie. Seulement les best sellers et les bouquins régionaux.
- La librairie intello pour notables du coin.

Les libraires sérieux sont rares mais existent dans certains coins.

[Don Lorenjy]

Pas encore. Faut que je retrouve le lien en question...

[Fabien Lyraud]

3 je ne crois pas que cette situation soit le fait des libraires, pas plus un état normal des "gouts" du public; je cois qu'elle est le résultat d'une propagande plus ou moins consciemment décidée et organisée par les financiers et distributeurs et les décideurs.

Ce n'est pas un complot. Ca s'appelle de la com. Il y a une poignée d'auteurs qui ont une véritable omniprésence dans les médias. Tout simplement parce que leur éditeur a fait une grosse campagne de marketing autour. Mais ça suffit pas. Des fois il y aun gros effort marketing et le bouquin fait un flop. Je pense que si l'on grattait bien on découvrirait que les Levi, Musso ou Gavalda ont tous un attaché de presse. Ce qui démultiplie la présence médiatique. Mais là où ça devient vicieux c'est que les services d'un attaché de presse c'est pas donné. Soit l'auteur a une fortune personnelle, soit il y recycle les gains de son best sellers précédent. Donc pour les auteurs de SF c'est pas franchement possible.

[Don Lorenjy]

As-tu lu le billet de blog de Norman vers lequel JDB a mis un lien ?

Lu.
Sa conclusion rejoint le principe de la mienne : l'homme (ou le groupe) providentiel, lequel peut faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre, pour un temps et sans pour autant changer le système.
Le Fleuve a joué ce rôle. Avec un réseau de vente et un système d'approvisionnement suffisamment imaginatif à l'époque pour faire la différence. Réseau dont ne dispose pas Rivière Blanche, par exemple, avec pourtant des livres ayant les mêmes particularités revendiquées.

Spinrad en appelle à un homme providentiel pour son roman, aux États Unis. En France, je ne sais pas quel auteur s'exprime sur le sujet, mais il doit bien y en avoir. Il faut "seulement" risquer de se mettre à dos tous ceux dont on dépend, comme le fait Spinrad. Facile...

[Erion]

D'un autre côté, pour les auteurs, il ne faut pas oublier que l'édition française va se prendre le numérique dans la gueule, très vite. Ca va changer pas mal de choses, en mal et en bien.

[bormandg]

En France, je ne sais pas quel auteur s'exprime sur le sujet, mais il doit bien y en avoir.

Pardon? Y'a pas un groupe d'auteurs interdits de séjour ou presque sur ce forum qui ont formé une "Ligue" à ce sujet?
J'ai du rêver pendant ma visite au Salon du Livre.

[Sand]

Ils s'expriment sur le sujet de la Death Spirale et ils réclament un homme providentiel pour leurs livres ?

oh ?