Oui, la qualité, ça peut jouer, aussi.Fabien Lyraud a écrit :Le prix n'étant qu'un facteur parmi d'autres pour l'achat d'un livre.
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L'envie du public aussi. Les gens ont une fâcheuse tendance à ne plus acheter ce qu'ils n'ont plus envie d'acheter... ça complique d'ailleurs tout...Nébal a écrit :Oui, la qualité, ça peut jouer, aussi.Fabien Lyraud a écrit :Le prix n'étant qu'un facteur parmi d'autres pour l'achat d'un livre.
Oncle Joe
Même sans attendre le "tout numérique". Je ne crois pas qu'il y ait substitution totale, à long terme. Il y aura toujours livre imprimé et numérique. Par contre, ce qui va changer, c'est les modalités. Le livre imprimé deviendra à terme un service supplémentaire du livre numérique (pour ceux qui veulent une belle édition sur un beau papier)Don Lorenjy a écrit : Seulement, le tout numérique n'est pas pour tout de suite. Les éditeurs disposent donc d'un peu de temps pour repérer d'éventuels auteurs "marques locomotives" en devenir et se les attacher, non par des contrats, mais par une qualité de relation et de travail qui donne envie de continuer avec eux en confiance.
Peut-être une opportunité pour équilibrer les rapports auteurs-éditeurs sur une base de partenariat profitable aux deux, humainement autant que financièrement. Je rêve, hein ?
On voit aussi avec la décision d'Andrew Wylie de rentrer en conflit avec Random House, que les éditeurs traditionnels hésitent. Random House attaque l'agent, pas Amazon. De l'autre côté, la guilde des auteurs US soutient l'idée, mais déplore l'exclusivité entre l'éditeur Odyssée (rassemblant les auteurs de Wylie) et Amazon.
Bref, c'est clair : la guerre du numérique est devenue une guerre du contenu, pas du contenant.
D'où le fait que les atermoiements sur le taux de TVA, sur "mais comment ne pas se couper des libraires", me fait penser aux généraux se demandant s'il fallait produire plus de Dewoitine 520.
Ce qui est déprimant, dans la période actuelle, c'est que, formellement, rien n'est fixé concernant le livre numérique. Les grands acteurs comme Amazon, Apple ou Google proposent, mais n'imposent pas encore trop. Personne ne sait trop comment avoir une offre numérique pertinente, visible. Il y a donc plein de possibilités.
Or, à quoi pensent les éditeurs, Gallimard en tête, c'est totalement copier le marché du livre imprimé. Point. C'est à dire, avec prix unique et domination des libraires.
Les éditeurs ont peur que les libraires se révoltent ? Qu'ils proposent des livres numériques différents, avec du son, de la vidéo, sous des formes originales, nouvelles, par abonnement, par morceaux, en feuilletons, que sais-je encore.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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C'est vrai, mais pas forcément une affaire d'éditeurs.Lensman a écrit :Il faut aussi se rendre compte que, quant au côté marque, promo, commercial, etc, beaucoup d'auteurs sont parfaitement incompétents dans ces domaines (ils ont autre chose à faire, ou ce n'est pas leur truc, etc) et sont très contents de trouver des gens qui font cela à leur place, moyennant accord.Don Lorenjy a écrit : Seulement, le tout numérique n'est pas pour tout de suite. Les éditeurs disposent donc d'un peu de temps pour repérer d'éventuels auteurs "marques locomotives" en devenir et se les attacher, non par des contrats, mais par une qualité de relation et de travail qui donne envie de continuer avec eux en confiance.
Peut-être une opportunité pour équilibrer les rapports auteurs-éditeurs sur une base de partenariat profitable aux deux, humainement autant que financièrement. Je rêve, hein ?
"Ma petit entreprise", ça va cinq minutes, mais nombreux, très nombreux sont de bons créateurs qui s'y sont cassé les dents, ou y ont gâché leur temps et leur talent... (en BD, il y a de beaux exemples).
C'est une affaire de pros, attention.
Oncle Joe
De bons intermédiaires sur le Net feront très bien le boulot, voire mieux.
Les éditeurs vont peut-être devoir apprendre, tout en conservant leur spécificité de conseil littéraire et leur suivi relationnel des auteurs.
Modifié en dernier par Don Lorenjy le ven. août 06, 2010 5:03 pm, modifié 1 fois.
Les marques Don Lorenjy et Don Lo sont retirées des rayons
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Même si je ne suis pas un partisan du tout numérique je dois dire que ça aurait un avantage certain. Eliminer l'achat frime. Ces gens qui achétent des goncourt ou des renaudot juste pour faire bien dans leur bibliothèque et qui n'en lise pas une ligne. Une fois le livre dématérialisé plus de de bibliothèques donc ce type d'achat n'a plus lieu d'être. Les éditeurs verront donc une baisse des ventes de ces bouquins. Les acheteurs de livres ne seront plus que des lecteurs.
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Je n'y vois pas que du "déprimant". Le flou technique et juridique comme les tentatives de verrouillage de certains laissent beaucoup de place à l'expérimentation.Erion a écrit : Ce qui est déprimant, dans la période actuelle, c'est que, formellement, rien n'est fixé concernant le livre numérique. Les grands acteurs comme Amazon, Apple ou Google proposent, mais n'imposent pas encore trop. Personne ne sait trop comment avoir une offre numérique pertinente, visible. Il y a donc plein de possibilités.
Or, à quoi pensent les éditeurs, Gallimard en tête, c'est totalement copier le marché du livre imprimé. Point. C'est à dire, avec prix unique et domination des libraires.
Les éditeurs ont peur que les libraires se révoltent ? Qu'ils proposent des livres numériques différents, avec du son, de la vidéo, sous des formes originales, nouvelles, par abonnement, par morceaux, en feuilletons, que sais-je encore.
Et il est probable que, dans une relation de partenariat, les auteurs vont aussi pouvoir proposer aux éditeurs des formules intéressantes en numérique, au lieu d'envoyer les textes et basta.
Les marques Don Lorenjy et Don Lo sont retirées des rayons
Précisément, mais rien n'indique que les éditeurs soient les mieux placés pour ça. Quand il n'y a que le livre imprimé, pour vendre du Amélie Nothomb, faut une force de distribution, de gestion de stock, en plus de la simple promotion. Quand le livre numérique devient prioritaire, une agence de com spécialisée peut très bien faire le boulot, et de manière plus efficace.Lensman a écrit : Il faut aussi se rendre compte que, quant au côté marque, promo, commercial, etc, beaucoup d'auteurs sont parfaitement incompétents dans ces domaines (ils ont autre chose à faire, ou ce n'est pas leur truc, etc) et sont très contents de trouver des gens qui font cela à leur place, moyennant accord.
"Ma petit entreprise", ça va cinq minutes, mais nombreux, très nombreux sont de bons créateurs qui s'y sont cassé les dents, ou y ont gâché leur temps et leur talent... (en BD, il y a de beaux exemples).
Ce n'est pas un hasard si l'agent US André Wylie a rassemblé son écurie d'auteurs en créant une maison d'édition. Je doute que Roth, Updike et d'autres assurent eux-mêmes le service après-vente.
Va y'avoir des coups de vent

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Je suis bien d'accord... Ce qui est bizarre, c'est que les éditeurs aient besoin d'"apprendre" ça, c'était DEJA leur boulot, en principe. Peut-être s'endormaient-ils trop sur le système si particulier de la distribution et de la diffusion du livre en France.Don Lorenjy a écrit :C'est vrai, mais pas forcément une affaire d'éditeurs.
De bons intermédiaires sur le Net feront très bien le boulot, voire mieux.
Les éditeurs vont peut-être devoir apprendre, tout en conservant leur spécificité de conseil littéraire et leur suivi relationnel des auteurs.
Oncle Joe
Pas forcé. Dans une conférence, un chercheur de l'université de Caen a souligné le fait que pour l'instant, en terme d'ergonomie, le numérique n'avait pas encore géré la question de la "bibliothèque" : comment on la compose ?Fabien Lyraud a écrit :Même si je ne suis pas un partisan du tout numérique je dois dire que ça aurait un avantage certain. Eliminer l'achat frime. Ces gens qui achétent des goncourt ou des renaudot juste pour faire bien dans leur bibliothèque et qui n'en lise pas une ligne. Une fois le livre dématérialisé plus de de bibliothèques donc ce type d'achat n'a plus lieu d'être. Les éditeurs verront donc une baisse des ventes de ces bouquins. Les acheteurs de livres ne seront plus que des lecteurs.
Les lecteurs moyens ou gros achètent plus de livres qu'ils n'en lisent. Ca fait une pile, dans laquelle ils choisissent ce qu'ils vont lire en priorité. Ca fait partie de l'usage normal. Et il arrive que nous ne lisions pas les livres dans la PAL, et c'est pas grave. Mais c'est important d'avoir ça pas loin, à portée.
Si l'ergonomie du numérique parvient à mettre en place cette PAL de manière agréable, on aura encore des achats de livres qu'on ne lit pas.
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Pour l'instant, ma PAL électronique est dans mon disque dur : 80 livres environ, téléchargés gratuitement (et tous du DP, je vous rassure).Erion a écrit : Dans une conférence, un chercheur de l'université de Caen a souligné le fait que pour l'instant, en terme d'ergonomie, le numérique n'avait pas encore géré la question de la "bibliothèque" : comment on la compose ?
Les lecteurs moyens ou gros achètent plus de livres qu'ils n'en lisent. Ca fait une pile, dans laquelle ils choisissent ce qu'ils vont lire en priorité. Ca fait partie de l'usage normal. Et il arrive que nous ne lisions pas les livres dans la PAL, et c'est pas grave. Mais c'est important d'avoir ça pas loin, à portée.
Si l'ergonomie du numérique parvient à mettre en place cette PAL de manière agréable, on aura encore des achats de livres qu'on ne lit pas.
Autre raisonnement contrariant : ça m'a toujours irrité de devoir payer pour des ouvrages tombés dans le DP ; le fait que pas mal d'entre eux soient disponible sur la Toile au format électronique a pas mal changé mes habitudes.
C'est peut-être de cette concurrence que les auteurs (les vivants et les ayants droit de ceux qui sont morts il y a moins de 70 ans) et les éditeurs devraient se méfier...
JDB
... ça me surprendrait. Ce qui est "lisible" des productions du passé pour un jeune lecteur actuel est très limité, non pas parce que c'est inaccessible, mais simplement à cause des changements de mentalité, de l'attente de la nouveauté... facteurs que certains ici (dont moi, dont toi, peut-être?...) avons moins conscience, parce que le temps passe... Combien de fois me suis-je surpris à considérer comme "récent" un ouvrage des années 70-80 dont je parlais à mon interlocuteur... lequel n'était même pas né à l'époque de la parution !JDB a écrit : Autre raisonnement contrariant : ça m'a toujours irrité de devoir payer pour des ouvrages tombés dans le DP ; le fait que pas mal d'entre eux soient disponible sur la Toile au format électronique a pas mal changé mes habitudes.
C'est peut-être de cette concurrence que les auteurs (les vivants et les ayants droit de ceux qui sont morts il y a moins de 70 ans) et les éditeurs devraient se méfier...
JDB
Oncle Joe
L'arrivée du TGV !Fabien Lyraud a écrit :Qu'est ce qui empêche un éditeur d'avoir la même démarche aujourd'hui ?Le Fleuve a joué ce rôle. Avec un réseau de vente et un système d'approvisionnement suffisamment imaginatif à l'époque pour faire la différence. Réseau dont ne dispose pas Rivière Blanche, par exemple, avec pourtant des livres ayant les mêmes particularités revendiquées.
Une littérature de gare(1) ne marche qu'avec des livres dont la durée de lecture correspond à la durée du trajet.
Tu achetais un bouquin gare de Lyon et tu l'abandonnais dans le compartiment, seul et sans défense, à la merci du prochain lecteur, à la gare de Perrache.
Aujourd'hui, le référent, c'est 20'
(1) aucun caractère péjoratif dans cette expression
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
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C'est pas le TGV le problème, c'est la taille des livres. J'ai fait pas mal de fois le trajet Paris-Lyon, c'est bien suffisant pour lire un Fleuve Noir (Je me souviens très bien, c'était la Guerre des cercles, de Jean-Claude Dunyach).MF a écrit :L'arrivée du TGV !Fabien Lyraud a écrit :Qu'est ce qui empêche un éditeur d'avoir la même démarche aujourd'hui ?Le Fleuve a joué ce rôle. Avec un réseau de vente et un système d'approvisionnement suffisamment imaginatif à l'époque pour faire la différence. Réseau dont ne dispose pas Rivière Blanche, par exemple, avec pourtant des livres ayant les mêmes particularités revendiquées.
Une littérature de gare(1) ne marche qu'avec des livres dont la durée de lecture correspond à la durée du trajet.
Tu achetais un bouquin gare de Lyon et tu l'abandonnais dans le compartiment, seul et sans défense, à la merci du prochain lecteur, à la gare de Perrache.
Aujourd'hui, le référent, c'est 20'
(1) aucun caractère péjoratif dans cette expression
Je sais que les trains sont rapides, mais quand même.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
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- Enregistré le : jeu. oct. 23, 2008 3:46 pm
- Localisation : Dans le TGV Paris-Lyon (ou Lyon-Paris, ça dépend des jours.)
Ça milite pour la novella, ça… en deux heures (et quart, si l'on va à Perrache), on peut s'enfiler, quoi, trente ou quarante pages sans problème.MF a écrit :L'arrivée du TGV !
Une littérature de gare(1) ne marche qu'avec des livres dont la durée de lecture correspond à la durée du trajet.
Tu achetais un bouquin gare de Lyon et tu l'abandonnais dans le compartiment, seul et sans défense, à la merci du prochain lecteur, à la gare de Perrache.
(sur le TGV Lyon-Paris actuellement, je crains que le référent, l'ouvrage que l'on retrouve souvent abandonné pour le prochain voyageur[1], ça soit plutôt Les Échos ou La Tribune…)
[1] sauf que les agents d'entretien enlèvent les déchets entre deux voyages.
Mouhahahaha !!!!!Fabien Lyraud a écrit :Même si je ne suis pas un partisan du tout numérique je dois dire que ça aurait un avantage certain. Eliminer l'achat frime. Ces gens qui achétent des goncourt ou des renaudot juste pour faire bien dans leur bibliothèque et qui n'en lise pas une ligne. Une fois le livre dématérialisé plus de de bibliothèques donc ce type d'achat n'a plus lieu d'être. Les éditeurs verront donc une baisse des ventes de ces bouquins. Les acheteurs de livres ne seront plus que des lecteurs.
Et les readinglist Ma Bibliothèque sur les réseaux sociaux, t'en fais quoi ?
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
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