Lem a écrit :Lensman a écrit :Par contre, Farmer et cie, il n'y a pas spécialement de VRAIS dieux, ce n'est pas de la Fantasy, même si des problèmes religieux sont évoqués.
Je comprends mieux certaines difficultés du fil M.
Tu as une prémisse de base très simple : si Dieu ou les dieux de fiction ne sont pas exactement conformes à la tradition religieuse, alors, il ne s'agit pas de Dieu ou de dieux.
Quelle que soit la question posée, tout raisonnement aboutit donc à la même conclusion qui n'est en fait que ta prémisse placée à la fin.
C'est un peu comme si tu partais du principe qu'on n'a le droit d'employer le mot "amour" que dans le sens que lui donnaient les Grecs. Ainsi, dans une discussion sur le statut de l'amour dans la fiction moderne, tu ne pourrais que reprendre encore et toujours ta prémisse sur le registre : "on parle d'un univers où les sentiments sont des états cérébraux produits par des courants électriques et des échanges moléculaires… il ne s'agit pas VRAIMENT d'amour."
Bien évidemment ! Tout amateur de science-fiction (pas seulement, heureusement!)) est conscient de ces problèmes de vocabulaire, et de la désinvolture que l'on trouve dans toute une littérature prétendument philosophique, à ce sujet.
Sauf que, dans le cas dont il est question ici, j'emploie le mot "dieu" dans son sens le plus actuel, celui qui a été décanté, discuté, etc. depuis des centaines d'années.
Si tu prends une machine à remonter le temps, et tu te pointes au milieu des Grecs anciens à la tête d'une escouade de la légion étrangère armée jusqu'au dents
(c'est une image... je ne te vois pas trop dans cette position...), tu vas vite passer pour un dieu, au pire des cas un demi-dieu à la Hercule, pour le moins. Et ce sera tout à fait satisfaisant pour les Grecs. Mais
pas du tout pour nous. Nous, on va rigoler, on ne va pas te prendre pour un dieu, juste pour un gros bauf.
Les dieux farmériens sont généralement des gros baufs, pas plus dieu que toi, ou moi. Pas dieu au sens "transcendant", "supérieur", "surnaturel", etc, au sens où nous l'entendons aujourd'hui.
Il y a une exigence différente, aujourd'hui, derrière le terme "dieu". Et dans la SF, il n'y a pratiquement pas de "dieu" au sens actuel.
Comme nous parlons de la SF, genre tout de même assez moderne, je trouve pertinent d'employer le mot "dieu" au sens des théologiens actuels.
Oncle Joe