1 message plus haut tu affirmes t'être arrêté à plate forme.bormandg a écrit :Saisir l'époque pour la transformer en un cauchemar (différent de celui qu'elle est)... Je préférerais qu'il la voie de manière correcte.fredgev a écrit :N'empêche que voir quelqu'un saisir l'époque avec autant d'acuité a quelque chose de terrifiant.
Houellebecq et van Vogt
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- Roland C. Wagner
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Gné ? Où je parle de progression qualitative ? Tu l'as lue, la suite de mon post, Florent ?Florent a écrit :Depuis quand il y a une notion de progression qualitative dans l'art ? On ne parle pas de science, mais de littérature, ça ne veut rien dire de déclarer "trucmuche faisait mieux que untel bien avant lui".Le_navire a écrit :Maupassant a fait quinze mille fois mieux sur le thème un siècle et demi avant. Sans compter que lui, au moins, il savait manier la langue autrement qu'avec un marteau-piqueur.
Quant à ceux qui n'ont rien lu de Houyellebeq et qui jugent son oeuvre sur un extrait de 5 lignes
Je ne veux pas voir quelqu'un faire mieux que ses prédécesseurs, je dis, nuance de taille, que pour qu'un bouquin vaille la peine sur le fond si je n'en aime pas la forme, il faut qu'il adapte ses idées à son époque, ce qui n'est pas le cas du passage cité, point barre.
Certes, certaines de ses idées sont bel et bien de son époque, mais là, j'ai tendance à les juger comme étant foncièrement les mêmes que celle qu'on trouve dans la presse (d'un certain niveau, la presse, d'accord) et que du coup, sans la forme pour me toucher, il ne m'en reste rien.
Dis, on va pas repartir dans une discussion qui se barre en vrille dans des sens improbables, hein ? Se paraphraser soi-même, c'est fatiguant, à force. Je propose donc un peu de rigueur dans la lecture des arguments des uns et des autres, merci.
"Ils ne sont grands que parce que vous êtes à genoux"
- Transhumain
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Désolée, mais non, pas d'accord. Même si Transhu a souligné, pas à tort, qu'on ne pouvait réduire le Nouveau Roman à une seule forme d'écriture, celle de Houellebecq ne tombe pas tout droit de l'arbre, sûrement pas. Pas plus que Warhol ne fait du Duchamp, qui fut pourtant son modèle.fredgev a écrit :Très jolie démonstration, mais l'ennui, c'est Houellebecq fait du Houellebecq en même temps que Houellebecq.Le_navire a écrit : j'ai à peu près autant d'empathie avec ses textes qu'avec le manuel d'installation de ma machine à laver.
Dont je trouve d'ailleurs la prose assez semblable à la sienne. Une fois, c'est une expérience intéressante, et signifiante. Sur une œuvre entière, ça me parait d'un vain, mais d'un vain...
J'ai le même réflexe qu'avec les artistes qui font du Duchamp après Duchamp. Une fois la démonstration faite, que reste-t-il de l'art là-dedans ?
On pourrait bien entendu passer tous ses bouquins au répétoscope. Chacune est libre d'y trouver là une implacable démonstration. N'empêche que saisir l'époque avec autant d'acuité a quelque chose de terrifiant.
Et je ne suis pas la seule à trouver que Warhol, c'est rigolo pour mettre dans ma salle de bain, mais que conceptuellement, artistiquement, c'est quand même archi lège.
"Ils ne sont grands que parce que vous êtes à genoux"
Pour parler de mon "expérience Houellebeq", en le voyant la première fois, chez Gildas, dans Nulle Part Ailleurs, je me suis dit quelque chose comme "Encore un connard qui croit que sa petite vie parisienne, son divorce, sa crise de la quarantaine et ses séances psy méritaient d'écrire un bouquin". Longtemps après, incité par une rumeur positive persistante, je lis EXTENSION DU DOMAINE DE LA LUTTE.
Tout d'abord, je me suis rarement autant marré en lisant un bouquin. J'avais peine à croire que ce petit bonhomme tout gris marmonnant puisse avoir un tel humour, manier aussi bien ironie et second degré.
Ensuite, je me suis aperçu que le bouquin parvenait à être dépressif tout en étant drôle... Un peu comme le numéro d'un clown triste. Puis sur le fond, j'ai eu l'impression de lire un témoignage qui pourrait donner une image assez juste de ce que pouvait être la vie merdique de l'homme occidental moderne, si des aliens découvraient ce livre dans 10 millions d'années, après l'extinction de l'espèce humaine.
Puis j'ai lu l'essai sur Lovecraft, et j'ai eu l'impression que rarement homme n'avait aussi bien compris cet auteur, sans tomber dans le cliché du mysanthrope associal et raciste, et qu'il parvenait à toucher du doigt l'humanité de Lovecraft, peut-être parce qu'il voit la vie et le monde pareillement.
Puis j'ai lu PLATE-FORME, qui est bien plus qu'un livre sur le tourisme sexuel, puis LA POSSIBILITE D'UNE ILE, je lis actuellement LA CARTE ET LE TERRITOIRE, et j'ai rarement été déçu. Pour moi, c'est un témoin de notre époque, capable de prendre assez de recul pour se rendre compte de l'absurdité de la société, dans la veine de Camus quand il écrit L'ETRANGER.
Tout d'abord, je me suis rarement autant marré en lisant un bouquin. J'avais peine à croire que ce petit bonhomme tout gris marmonnant puisse avoir un tel humour, manier aussi bien ironie et second degré.
Ensuite, je me suis aperçu que le bouquin parvenait à être dépressif tout en étant drôle... Un peu comme le numéro d'un clown triste. Puis sur le fond, j'ai eu l'impression de lire un témoignage qui pourrait donner une image assez juste de ce que pouvait être la vie merdique de l'homme occidental moderne, si des aliens découvraient ce livre dans 10 millions d'années, après l'extinction de l'espèce humaine.
Puis j'ai lu l'essai sur Lovecraft, et j'ai eu l'impression que rarement homme n'avait aussi bien compris cet auteur, sans tomber dans le cliché du mysanthrope associal et raciste, et qu'il parvenait à toucher du doigt l'humanité de Lovecraft, peut-être parce qu'il voit la vie et le monde pareillement.
Puis j'ai lu PLATE-FORME, qui est bien plus qu'un livre sur le tourisme sexuel, puis LA POSSIBILITE D'UNE ILE, je lis actuellement LA CARTE ET LE TERRITOIRE, et j'ai rarement été déçu. Pour moi, c'est un témoin de notre époque, capable de prendre assez de recul pour se rendre compte de l'absurdité de la société, dans la veine de Camus quand il écrit L'ETRANGER.
Pointe mon chou, pointe... Je ne dis pas que mes arguments sont parfaits, je peux retendre la toile...Transhumain a écrit :A ce propos...Le_navire a écrit :Je propose donc un peu de rigueur dans la lecture des arguments des uns et des autres, merci.
Edith : Je ne t'ai pas répondu parce que tu as raison, pas parce que je t'ignore, hein ^^ (même tu n'as pas pris en compte mon propos dans son entièreté : j'ai bien souligné que sur le fond, il était loin du Nouveau Roman, tout de même... Mais oui, le Nouveau Roman, c'est une étiquette, comme toutes, elle est pleine de trous...)
Modifié en dernier par Le_navire le lun. sept. 13, 2010 2:51 pm, modifié 1 fois.
"Ils ne sont grands que parce que vous êtes à genoux"
Tiens, c'est surprenant cet avis. Si je suis assez d'accord sur l'acuité, en quoi est-ce terrifiant ?fredgev a écrit :N'empêche que saisir l'époque avec autant d'acuité a quelque chose de terrifiant.
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
Merci pour les amuse-gueules, m'sieur Wagner
Et c'est la bouche pleine que j'insiste, Transhumain et LN ....
la phrase n'est pas adéquate : ma môman et sa mère, si elles avaient "verbalisé" (ou si on veut faire "verbaliser" ces "oblates", faut pas mettre " de "
;
et pas la peine d'en rajouter avec "avoir tété": ya une nuance - "culturelle" hermétique pour certain de "fait ponctuel"
Et c'est la bouche pleine que j'insiste, Transhumain et LN ....
la phrase n'est pas adéquate : ma môman et sa mère, si elles avaient "verbalisé" (ou si on veut faire "verbaliser" ces "oblates", faut pas mettre " de "
ça, c'est pour une fois; en plein hiver, elle avait été chercher de l'eau dans la cour pour la toilette de la famille
;
ça, ça raconte - tous les hivers-en plein hiver, elle allait chercher l'eau dans la cour pour la toilette de la famille
et pas la peine d'en rajouter avec "avoir tété": ya une nuance - "culturelle" hermétique pour certain de "fait ponctuel"

Oui, enfin, Duchamp non plus n'est pas tombé tout droit de l'arbre (Brisset, Picabia, tout ça...), et d'ailleurs, personne ne tombe tout droit de l'arbre, cela tombe sous le sens. A ce moment précis, maintenant, j'estime qu'il est celui qui saisit le mieux l'époque. Bien entendu, propos à nuancer par mon inculture crasse.Le_navire a écrit :
Désolée, mais non, pas d'accord. Même si Transhu a souligné, pas à tort, qu'on ne pouvait réduire le Nouveau Roman à une seule forme d'écriture, celle de Houellebecq ne tombe pas tout droit de l'arbre, sûrement pas. Pas plus que Warhol ne fait du Duchamp, qui fut pourtant son modèle.
Et je ne suis pas la seule à trouver que Warhol, c'est rigolo pour mettre dans ma salle de bain, mais que conceptuellement, artistiquement, c'est quand même archi lège.
Je ne te répondais pas spécialement, je donnais mon avis sur Houellebeq, car je suis sûr que tout le monde voulait le connaître.Le_navire a écrit :Hey ! Mais Florent, tu as parfaitement le droit d'avoir de son œuvre une vision différente de la mienne, hein ? Heureusement que tout le monde ne voit pas le monde ou Houellebecq comme moi, non plus, ce serait d'un chiant...

Contexte, arsenie, contexte... La grammaire a des rigidités que la littérature se doit d'ignorer...
Edith : je viens de me relire : je rigole avec toi, hein ? Pas de toi !!
Modifié en dernier par Le_navire le lun. sept. 13, 2010 2:59 pm, modifié 1 fois.
"Ils ne sont grands que parce que vous êtes à genoux"
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Non.Florent a écrit :Puis j'ai lu l'essai sur Lovecraft, et j'ai eu l'impression que rarement homme n'avait aussi bien compris cet auteur, sans tomber dans le cliché du mysanthrope associal et raciste, et qu'il parvenait à toucher du doigt l'humanité de Lovecraft, peut-être parce qu'il voit la vie et le monde pareillement.
Le Lovecraft décrit par Houellebecq est, euh, plus proche de Houellebecq que de Lovecraft.
Lis Joshi.
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)
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