Houellebecq et van Vogt
Modérateurs : Estelle Hamelin, Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m
Et ? En quoi serait-ce impeccablement dit ?Florent a écrit :Rien de tout ça. C'est une façon de dire qu'il s'en branlait, de mai 68, je pense.On pourrait en rajouter sur l'impeccable : "En mai 68, j'avais dix ans. Je jouais aux billes et je lisais Pif le chien ; la belle vie.".
En quoi est-ce impeccable ?
Pour le caractère régressif et pessimiste de l'expression d'un regret post 68 ?
Pour le partage que nous pourrions éprouver de ce regret ?
Pour l'allusion "cachée" derrière Pif le Chien à sa grand-mère communiste.
Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des grands-parents communistes ?
De plus, je ne pense pas que MH se branle de mai 68. Il fait simplement parti des déçus de cette (r)évolution ratée (ou réussie, ça dépend dans quel sens on explore le cercle).
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
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Je voudrai revenir un instant là dessus
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pardon aux familles, toussa...
Cette histoire de cabane, de Loiret et de ragondin, ça me fait quand même furieusement penser à une esthétique du lâcher prise...— Ce que je préfère maintenant, c'est la fin du mois de décembre : la nuit tombe à quatre heures. Alors, je peux me mettre en pyjama, prendre mes somnifères et aller au lit avec une bouteille de vin et un livre. C'est comme ça que je vis, depuis des années. Le soleil se lève à neuf heures ; bon, le temps de se laver, de prendre des cafés, il est à peu près midi, il me reste quatre heures de jour à tenir, le plus souvent j'y parviens sans trop de dégâts. Mais au printemps, c'est insupportable, les couchers de soleil sont interminables et magnifiques, c'est comme une espèce de putain d'opéra, il y a sans arrêt des nouvelles couleurs, de nouvelles lueurs, j'ai essayé une fois de rester ici tout le printemps et l'été et j'ai cru mourir, chaque soir j'étais au bord du suicide, avec cette nuit qui ne tombait jamais. Depuis, début avril, je vais en Thailande et j'y reste jusqu'à la fin août, début de journée six heures, fin de journée six heures, c'est plus simple, équatorial, administratif, il fait une chaleur à crever mais la climatisation marche bien, c'est la morte-saison touristique, les bordels tournent au ralenti mais ils sont quand même ouverts et ça me va, ça me convient, les prestations restent excellentes ou très bonnes.
— Là, j'ai l'impression que vous jouez un peu votre propre rôle…
— Oui, c'est vrai, convint Houellebecq avec une spontanéité surprenante. Ce sont des choses qui ne m'intéressent plus beaucoup. Je vais arrêter bientôt de toute façon, je vais retourner dans le Loiret ; j'ai vécu mon enfance dans le Loiret, je faisais des cabanes en forêt, je pense que je peux retrouver une activité du même ordre. La chasse aux ragondins ?
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pardon aux familles, toussa...
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heu...
est-ce que vous vous rendez bien compte, là, que même en restreignant à "dans les relations amoureuses", quand vous parlez de "jouer le jeu de la féminité" ou "d'être une femme", vous dites quelque chose de profondément essentialiste ?
Et que c'est là que ce joue le noeud du féminisme/de l'humanisme ?
Mon ressenti à la lecture de vos explications est probablement, à peu de choses près, le ressenti d'un Noir qui lirait des explications sur pourquoi sa négritude ne peut s'exprimer pleinement que quand il joue au basket.
Que vos idées reçues sur la féminité soient chargées de "valeurs positives" (toujours pas compris en quoi le don de soi, à son propre détriment, était positif, mais bon, il parait...) n'annule pas le fait que ce sont des idées reçues. (Très lourdes de sens et de conséquences, par dessus le marché)
Mais j'accepte qu'on me considère bizarre de juger que la sublimation (des femmes, des hommes, des pâtés en croûte) est une forme d'aliénation, de mise sous domination, par l'interdiction du droit à l'erreur, l'obligation de perfection...
Et cerise sur le gateau : les homos, dans l'histoire, ils vont se pendre ? (non parce que pour trouver "sa femme", c'est drôlement coton quand on est attiré par la masculinité)
(PS : tiens, je n'avais pas lu le message de LN en haut de la page 18 au moment de rédiger)
est-ce que vous vous rendez bien compte, là, que même en restreignant à "dans les relations amoureuses", quand vous parlez de "jouer le jeu de la féminité" ou "d'être une femme", vous dites quelque chose de profondément essentialiste ?
Et que c'est là que ce joue le noeud du féminisme/de l'humanisme ?
Mon ressenti à la lecture de vos explications est probablement, à peu de choses près, le ressenti d'un Noir qui lirait des explications sur pourquoi sa négritude ne peut s'exprimer pleinement que quand il joue au basket.
Que vos idées reçues sur la féminité soient chargées de "valeurs positives" (toujours pas compris en quoi le don de soi, à son propre détriment, était positif, mais bon, il parait...) n'annule pas le fait que ce sont des idées reçues. (Très lourdes de sens et de conséquences, par dessus le marché)
Mais j'accepte qu'on me considère bizarre de juger que la sublimation (des femmes, des hommes, des pâtés en croûte) est une forme d'aliénation, de mise sous domination, par l'interdiction du droit à l'erreur, l'obligation de perfection...
Et cerise sur le gateau : les homos, dans l'histoire, ils vont se pendre ? (non parce que pour trouver "sa femme", c'est drôlement coton quand on est attiré par la masculinité)
(PS : tiens, je n'avais pas lu le message de LN en haut de la page 18 au moment de rédiger)
Modifié en dernier par Sand le mar. sept. 14, 2010 5:51 pm, modifié 1 fois.
Là, j'avoue. C'est dans la parodie qu'il est le meilleur. Il mériterait de venir poster ici ou sur le CC...Lem a écrit :Dans son papier, Houellebecq analyse longuement le manifeste de Solanas et c'est tout aussi brillant et drôle. Le papier se termine ainsi :Roland C. Wagner a écrit :Un peu d'histoire du féminisme…Il faut avouer que ça a de l'allure !En plein milieu des années 70, au milieu d'un bordel idéologique sans précédent, et malgré quelques dérapages nazis, Valérie Solanas a donc eu, pratiquement seule de sa génération, le courage de maintenir une attitude progressiste et raisonnée, conforme aux plus nobles aspirations du projet occidental : établir un contrôle technologique absolu de l'homme sur la nature, y compris sa nature biologique, et son évolution. Cela dans le but à long terme de reconstruire une nouvelle nature sur des bases conformes à la loi morale, c'est à dire établir le règne universel de l'amour, point final.
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
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Les homos sont heureux : ils chinent chez les antiquaires et donnent du "ma chérie" aux femmes avec un ton très Michou (page 67).Sand a écrit : Et cerise sur le gateau : les homos, dans l'histoire, ils vont se pendre ? (non parce que pour trouver "sa femme", c'est drôlement coton quand on est attiré par la masculinité)
Comme c'est moi qui avait posté ça au départ, il vaut quand même mieux que je réponde.MF a écrit :En quoi est-ce impeccable ?
L'humour est impeccable.
MH n'est pas tendre avec mai 68 en général ; c'est une façon de le (re)dire avec légèreté, presque gentillesse. Cela dit, la référence à l'enfance comme paradis perdu est chez lui constante et, il me semble, presque sans distance. Jouer dans le jardin, lire Pif le chien – il parle longuement de tout cela dans la première partie des Particules, qui est intitulée "Le royaume perdu". Il y au même endroit ce passage que je trouve très touchant :
Bref, c'est impeccable parce que c'est drôle, inattendu et subtilement mélancolique quand on connaît le reste de l'œuvre.Le soir même, il retrouva une photo, prise à son école primaire de Charny ; et il se mit à pleurer. Assis à son pupitre, l'enfant tenait un livre de classe ouvert à la main. Il fixait le spectateur en souriant, plein de joie et de courage ; et cet enfant, chose incompréhensible, c'était lui. L'enfant faisait ses devoirs, apprenait ses leçons avec un sérieux confiant. Il entrait dans le monde, et le monde ne lui faisait pas peur ; il se tenait prêt à prendre sa place dans la société des hommes. Tout cela, on pouvait le lire dans le regard de l'enfant. Il portait une blouse avec un petit col.
Définir : féminitéTranshumain a écrit :Libre à toi de caricaturer absolument tout. Ce n'est pas aussi simple. Dans plusieurs romans de Houellebecq, le personnage masculin trouve enfin le bonheur - pendant un temps - avec une femme qui, en effet, s'ouvre corps et âme, qui n'est plus dans la lutte des sexes, dans la confrontation, dans l'évaluation des performances, dans la posture sociale, dans la revendication, mais dans le don. Ces personnages de femmes ne sont ni idiots, ni soumis, mais acceptent leur féminité. Ca te fait gerber, qu'on puisse mettre ça en scène ? Et même, qu'on puisse le penser ?Le_navire a écrit :De lire que la femme doit s'ouvrir totalement à l'homme pour qu'il puisse l'aimer.
Oui.
Je lis.
Par ailleurs, d'accord avec tout ce que vient d'écrire Lem.
Expliquer : pourquoi faudrait-il "l'accepter" ?
(du coup, oui, moi, ça me fait gerber, à peu près autant que remix de Sardou de femme des années 80.)
Soit la féminité est une qualité "de naissance" et toute femme est féminine par nature, et il n'y aucune question à se poser.
Soit la féminité est une construction sociale, l'association de certaines valeurs à un sexe biologique, et dans ce cas il y a des questions à se poser sur cette association, son bien-fondé, les discriminations qu'elle induit, etc.
L'existence d'intersexes et de transgenres et de sociétés qui n'associent pas les mêmes valeurs au sexe biologique féminin sont des indices que la seconde hypothèse est sûrement la bonne, éventuellement mâtinée d'un peu de biologie (les femmes sont objectivement moins fortes physiquement et ne baignent pas dans le même cocktail hormonal, notamment la testostérone)
Bref, la féminité, c'est quand même surtout ce que la société en fait.
Et permettez-moi de vous dire que pour l'instant en Occident, la société en a surtout fait de la merde. Bizarrement ce sont des sociétés dominées par les hommes...
Les luttes féministes, telles que je les comprends et conçois, ont pour but (parmi d'autres) que la féminité soit ce que les femmes en font, voire ce qu'en fait chaque femme individuellement (et qu'elle soit née avec des organes génitaux masculins, féminins ou autre), voire la suppression des notions de féminité et de masculinité pour celle d'humanité.
Après à la question "c'est quoi pour toi un auteur masculin qui parle correctement des femmes", je répondrais John Varley dans Gens de la Lune ; mais c'est de la triche : le personnage change de sexe au milieu du roman. (du coup je cite aussi la nouvelle Equinoxiale, du même)
Je trouve que Roland s'en sort plutôt bien également.
Modifié en dernier par Sand le mar. sept. 14, 2010 6:07 pm, modifié 1 fois.
ah ?fabrice a écrit :Les homos sont heureux : ils chinent chez les antiquaires et donnent du "ma chérie" aux femmes avec un ton très Michou (page 67).Sand a écrit : Et cerise sur le gateau : les homos, dans l'histoire, ils vont se pendre ? (non parce que pour trouver "sa femme", c'est drôlement coton quand on est attiré par la masculinité)
confusion entre orientation sexuelle et identité sexuelle, de mieux en mieux...
(je ne parle pas de toi mais de ce que tu rapportes du livre ^^)
Ouais, enfin, en Orient, la condition féminine, c'est pas top non plus, hein. Y'en a pas des masses de sociétés où la discrimination à l'égard des femmes est pas la règle.Sand a écrit : Et permettez-moi de vous dire que pour l'instant en Occident, la société en a surtout fait de la merde. Bizarrement ce sont des sociétés dominées par les hommes...
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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des sociétés ou des communautés ? Pas la même chose.Sand a écrit :Mais il y en a ^^
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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Les vraies valeurs, ce n'est pas Pif le Chien, mais Vaillant le journal de Pif (plus tard Pif Gadget, avec les poids sauteurs). Pourquoi? Parce qu'on y lisait "Les pionniers de l'Espérance", "Le Concombre masqué" (et oui, il a débuté dans ce journal), "Ragnar le Viking" (une bande magnifique trop peu connue) et plus tard "Corto Maltese" (si).
Sinon, Sand a évidemment raison. On est dans la bonne vieille tradition franchouillarde de misogynie bien grasse.
Alors, le bouleversement du paysage culturel, avec ça... voilà qui en dit long sur la valeur de ce malheureux paysage culturel...
Oncle Joe
Sinon, Sand a évidemment raison. On est dans la bonne vieille tradition franchouillarde de misogynie bien grasse.
Alors, le bouleversement du paysage culturel, avec ça... voilà qui en dit long sur la valeur de ce malheureux paysage culturel...
Oncle Joe
Modifié en dernier par Lensman le mar. sept. 14, 2010 6:12 pm, modifié 1 fois.