Il évoque les moutons électriques, la pénurie mondiale de papier et ses projets.
Extrait :
LVL. Vous définissez votre travail comme celui d’un éditeur de « culture populaire ». Que voulez-vous dire par cela ?
André-François Ruaud : À l’origine, nous voulions publier de la littérature de science-fiction et de fantasy, domaines ô combien « mauvais genres » encore aujourd’hui. Tant qu’à faire à œuvrer dans des domaines méprisés par la culture officielle, nous avons aussi ouvert une collection d’étude sur les grands héros de la littérature populaire : la « Bibliothèque rouge ». Cette dernière s’est vite imposée comme un joli catalogue de « long sellers », et comme en parallèle le rayon SF/Fantasy devenait malheureusement un ghetto où domine surtout le cynisme commercial, nous avons décidé d’orienter franchement les Moutons électriques vers le créneau des « popular studies », c’est-à-dire des études, beaux livres, recueils etc. tournant autour des imaginaires nés de la culture de masse. Les séries télé, les films fantastiques, les nouvelles esthétiques (zombies, steampunk, vampires), les bandes dessinées, la littérature populaire… le champ est très très vaste des richesses qu’il y a à explorer dans ces domaines.