Salon du livre = les foires aux auteurs bestiaux ?
Modérateurs : Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m
- Virprudens
- Messages : 1550
- Enregistré le : mer. févr. 07, 2007 11:34 am
- Localisation : Exception raised
Euh...Florent a écrit :Je crois savoir que les frais de déplacement leurs sont remboursés, et que ce genre de rencontre avec le lecteur n'a pas de vocation commerciale (ils ne vont pas vendre 100 000 bouquins supplémentaires parce que l'auteur est là). C'est une opération d'image, faite pour faire connaître un auteur, c'est censé être un moment de plaisir où l'auteur peut voir la tronche et le profil des gens qui le lisent, plutôt que d'être séparés par le mur du papier.
Je ne suis pas sûr qu'une "opération d'image" soit radicalement différente d'une "opération commerciale". Si quelqu'un qui bosse dans la pub peut confirmer...
Et je ne suis pas sûr non plus qu'un éditeur propose à un de ces auteurs de venir en dédicace uniquement pour le plaisir de celui-ci et de le voir batifoler avec ses lecteurs. Ou alors, l'éditeur est vraiment très con (quoique non, puisque ça ne lui coûte pas un radis). Même si chacun sait que ça ne va pas faire vendre 100 000 bouquins (oué, je reprends le chiffre de 100 000, il est beau, totalement déplacé mais beau).
Mais je peux me tromper !
Si, ça lui coûte, à l'éditeur. J'habite Angoulême, où a lieu le Festival de la BD, et je peux te dire qu'un éditeur perd de l'argent en tenant un stand et en faisant venir des artistes. Ca n'est pas une opé financière, si tu préfères, mais c'est une opération de comm'. Parce qu'un éditeur doit montrer qu'il est en vie, communiquer, occuper le devant de la scène. L'auteur peut jouer le jeu, rien ne lui oblige, mais les retombées peuvent être positives pour lui parce que, tout comme l'éditeur, ça lui permet de montrer qu'il existe. Le but n'est pas de vendre du livre.
Ah tiens, j'avais zappé ça :
Y a de ça, mais pas que. Le but est aussi de faire découvrir ses livres à des lecteurs qui ne seraient peut-être jamais tombés dessus autrement. Dans les faits, ça dépend des salons, mais tu signes plus souvent à des gens qui ne connaissent pas ton bouquin, qui passent devant ton stand et sont attirés par la couverture, intrigués par le titre ou que sais-je encore. De ce point de vue, je rejoins ce que dit Aldaran ci-dessus : l'éditeur espère quand même un peu vendre des livres quand il t'envoie en salon, même s'il table plus sur le long terme que sur des ventes faramineuses en un seul week-end.Florent a écrit :C'est une opération d'image, faite pour faire connaître un auteur, c'est censé être un moment de plaisir où l'auteur peut voir la tronche et le profil des gens qui le lisent, plutôt que d'être séparés par le mur du papier.
- bormandg
- Messages : 11906
- Enregistré le : lun. févr. 12, 2007 2:56 pm
- Localisation : Vanves (300 m de Paris)
- Contact :
Ceci étant, puisqu'on parle de la rémunération des auteurs, est-il utile de rappeler que les dédicaces payantes supposent comme préalable indispensable que le dédicataire soit une "valeur sûre", que les gens désirent avoir cette dédicace, et que l'auteur qui prétend proposer des livres à lire, et qui n'est pas encore aussi connu que BW ou MH, gagnera en tout et pour tout la mévente de son oeuvre et de ne plus être invité?
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
- Transhumain
- Messages : 1246
- Enregistré le : mar. févr. 07, 2006 11:23 am
- Contact :
- Transhumain
- Messages : 1246
- Enregistré le : mar. févr. 07, 2006 11:23 am
- Contact :
Le physique agréable de l'auteur ?Mélanie a écrit :mais tu signes plus souvent à des gens qui ne connaissent pas ton bouquin, qui passent devant ton stand et sont attirés par la couverture, intrigués par le titre ou que sais-je encore.

L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
Salut,

A+
Patrice
Pathétique tentative de drague...Herbefol a écrit :Le physique agréable de l'auteur ?Mélanie a écrit :mais tu signes plus souvent à des gens qui ne connaissent pas ton bouquin, qui passent devant ton stand et sont attirés par la couverture, intrigués par le titre ou que sais-je encore.

A+
Patrice
-
- Messages : 70
- Enregistré le : mer. juil. 18, 2007 9:20 pm
- Don Lorenjy
- Messages : 1442
- Enregistré le : jeu. mars 09, 2006 9:03 am
- Contact :
Pour le ton de l'article, je ne sais pas, mais j'essayais de me le chanter en anglais et j'avais l'impression de lire du Scalzi.
Pour le fond, je me suis fais une idée, voire plusieurs :
Dès qu'un auteur parle de fric, ça déclenche tout de suite des réactions étranges et extrêmes.
Je vais sur les salons où on m'invite (= défrayé) pour rencontrer des gens parce que j'aime ça (lecteurs, autres auteurs, éditeurs, organisateurs, passionnés du genre...) donc je ne demande pas à être payé pour ça. Si un organisateur de salon exige de moi une soumission et une disponibilité totales, je lui propose juste un devis sur les bases de mon tarif horaire au service (total) de mes clients et en général la discussion s'arrête là.
J'ai croisé un auteur pro qu'on avait attiré sur un salon en lui proposant des interventions rémunérées qui ont finalement été annulées : l'auteur a annulé aussi et je le comprends. J'en ai croisé un autre qui a fait payer toutes ses interventions en tant qu'auteur à partir du moment où il a décidé qu'il ne gagnerait sa vie que comme auteur, et je le comprends. Aucun des deux ne faisait de prosélytisme et ne se plaignait des auteurs "gratuits" qui cassent le métier. En revanche, quand j'apprends qu'un auteur à succès se fait payer pour apparaître sur un salon, je me dis qu'il gagne peut-être déjà assez de thunes et pourrait soit refuser, soit accepter à condition que tous les auteurs soient payés.
Un salon est une opération profitable pour une municipalité (animation et/ou communication) dont le budget prévoit de rémunérer certains intervenant (loueurs de matériel, animateurs...) mais pas les auteurs qui sont pourtant le coeur de l'offre, peut-être parce que les auteurs y trouvent aussi leur compte.
En revanche (et j'ai du mal à écrire ça après l'opération Save NeverLand mais tant pis) les signatures organisées par les grosses librairies sont des opérations purement commerciales où l'auteur pourrait revendiquer une part des recettes (ou au moins qu'on le lâche un peu sur le thème "Vous en avez vendu combien ? Seulement ?! Faut faire un effort, bougez-vous un peu, quoi !"). On peut être commerçant tout en gardant une certaine élégance.
Bref, j'estime qu'une opportunité de rencontres comme un salon vaut le coup (coût ?), je remercie ceux qui leur permettent d'exister tout en gardant à l'esprit qu'ils ont aussi à y gagner, et je ne vois pas pourquoi un auteur ne pourrait pas accorder sa participation sous certaines conditions puisque je fais pareil (même si ces conditions ne sont pas d'ordre financier, mais plutôt d'organisation ou d'ambiance).
Un rédacteur pro, une balle !
Pour le fond, je me suis fais une idée, voire plusieurs :
Dès qu'un auteur parle de fric, ça déclenche tout de suite des réactions étranges et extrêmes.
Je vais sur les salons où on m'invite (= défrayé) pour rencontrer des gens parce que j'aime ça (lecteurs, autres auteurs, éditeurs, organisateurs, passionnés du genre...) donc je ne demande pas à être payé pour ça. Si un organisateur de salon exige de moi une soumission et une disponibilité totales, je lui propose juste un devis sur les bases de mon tarif horaire au service (total) de mes clients et en général la discussion s'arrête là.
J'ai croisé un auteur pro qu'on avait attiré sur un salon en lui proposant des interventions rémunérées qui ont finalement été annulées : l'auteur a annulé aussi et je le comprends. J'en ai croisé un autre qui a fait payer toutes ses interventions en tant qu'auteur à partir du moment où il a décidé qu'il ne gagnerait sa vie que comme auteur, et je le comprends. Aucun des deux ne faisait de prosélytisme et ne se plaignait des auteurs "gratuits" qui cassent le métier. En revanche, quand j'apprends qu'un auteur à succès se fait payer pour apparaître sur un salon, je me dis qu'il gagne peut-être déjà assez de thunes et pourrait soit refuser, soit accepter à condition que tous les auteurs soient payés.
Un salon est une opération profitable pour une municipalité (animation et/ou communication) dont le budget prévoit de rémunérer certains intervenant (loueurs de matériel, animateurs...) mais pas les auteurs qui sont pourtant le coeur de l'offre, peut-être parce que les auteurs y trouvent aussi leur compte.
En revanche (et j'ai du mal à écrire ça après l'opération Save NeverLand mais tant pis) les signatures organisées par les grosses librairies sont des opérations purement commerciales où l'auteur pourrait revendiquer une part des recettes (ou au moins qu'on le lâche un peu sur le thème "Vous en avez vendu combien ? Seulement ?! Faut faire un effort, bougez-vous un peu, quoi !"). On peut être commerçant tout en gardant une certaine élégance.
Bref, j'estime qu'une opportunité de rencontres comme un salon vaut le coup (coût ?), je remercie ceux qui leur permettent d'exister tout en gardant à l'esprit qu'ils ont aussi à y gagner, et je ne vois pas pourquoi un auteur ne pourrait pas accorder sa participation sous certaines conditions puisque je fais pareil (même si ces conditions ne sont pas d'ordre financier, mais plutôt d'organisation ou d'ambiance).
A mes clients qui me demandent pourquoi j'inclus le temps de trajet dans mon devis horaire pour les accompagner en présentation, je réponds en général "Je ne vous fais pas payer le temps que je passe avec vous, mais le temps que je ne passe pas à travailler pour un autre". Ils me regardent bizarre, mais ils comprennent (et ils ne me demandent de les accompagner que quand c'est vraiment indispensable).Virprudens a écrit : Donc quand un auteur fait un trucs qui l'empêche d'écrire il devrait être rémunéré ?
Wow.
Bon.
Ok.
Un auteur pro, une balle.
Un rédacteur pro, une balle !
Les marques Don Lorenjy et Don Lo sont retirées des rayons