J'ai commis dans cette interview, une erreur de fan de base. J'ai sans doute voulu trop y chercher la confirmation du
Silverberg que j'avais en tête. C'est étrange, en tout cas ça l'a été pour moi, parce qu'il est un de ces auteurs avec lequel on semble parfois développer une sorte d'empathie, et il est certainement celui en qui je me suis le plus reconnu. Celui qui me parle le plus. Et le découvrir si différent de ce que je m'en étais imaginé a été un choc. Cela dit, il reste, pour moi, la référence ultime. Le Maître.
Cette interview est néanmoins riche d'enseignement. D'une part pour moi, en tant qu'intervieweur (un exercice que je ne prise que modérément), et sur l'état d'esprit de
Silverberg.
Qu'il réfute mes propositions, après tout, normal. Il ne va pas s'inventer un passé de hippie pour me faire plaisir. En revanche, on y lit un portrait en creux, par rapport justement à ce que j'avais cru percevoir de lui. Et je te rejoins sur cette impression de désenchantement qui sous-tend toutes ses réponses. Il me fait l'effet d'un ex
angry young man qui se serait lassé des revoltes (l'expression est de lui, il l'avait employée dans un chat au début des années 2000). J'irais même plus loin, il me fait l'impression de quelqu'un qui regrette un peu d'avoir choisi de jouer le jeu de l'édition telle qu'il la conchiait au milieu des 70's. Quelqu'un qui s'ennuie. Il a constaté que son talent et sa mâitrise parfaite de l'écriture lui permettait de vivre très confortablement sans se fouler, et ça l'ennuie. Au point même que je me demande si une merde immonde comme
Le Long chemin du retour, n'est pas un test, pour voir jusqu'où il peut se permettre de jouer le cynisme.
Sinon, pour reprendre la liste de
Soleil Vert, tout d'accord partout sauf pour
Shadrak qui n'a pas le moindre intérêt
(mais on a déjà échangé sur le sujet, n'est-ce pas ?
).
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.