Finalement, tu fais un assez bon traducteur lacan/français.Gérard Klein a écrit :Pages 280 et 281 de L'Effet…, Lacan dit ceci notamment:
"sans science, il n'existe pas de science-fiction. Or ce rapport n'est pas simple, puisque celle-ci n'est pas prise au sérieux. Mais qu'est-ce que les gens prennent au sérieux, en dehors de leur ex-sistence? (Note de GK: l'ex-sistence signifie en très gros que les gens sont en général à côté de leurs pompes et qu'ils tiennent résolument à l'ignorer.)
Qu'est-ce que le roman de science-fiction? Je ne le sais pas… mais, sûrement, la science-fiction tourne autour du pot de l'inconscient collectif, dont une chose au monde seulement témoigne: chaque langue…
Il faudra bien que l'on comprenne un jour que la science-fiction ne peut se constituer que de ce qui l'exclut (note de GK: Lacan parle ici du rapport de la science à la science-fiction, science qui l'exclut doublement puisque la science de la science-fiction n'est pas advenue et n'adviendra probablement jamais, et qu'à l'époque au moins la plupart des représentants officiels de la science conchiaient la science-fiction.), car enfin, il est frappant qu'elle ne serve qu'à exprimer des structures inconscientes absolument particulières…
Personne au monde ne peut donc parler de la science-fiction, en dire quoi que ce soit de sensé et d'intelligent…
Il peut y avoir jouissance de parole. Et la science-fiction, c'est peut-être cette jouissance-là: la parole sans le savoir. Le monde sans autre connaissance que celle qu'il rêve…"
Juste, dans ta deuxième note, pense à préciser les représentants officiels français de la science. Tu pourrais même préciser de la science dans sa version universitaire.
J'ai le souvenir que dans la science appliqué, et plus particulièrement au domaine militaire, on conchiait pas la SF (enfin, sauf dans les soirées mondaines des états-major ; on ne peut pas pérorer sur la SF en grand uniforme) mais on la lisait.
Il est vrai que les myciculteurs atomiques étaient de grands enfants...