Extrait :
D’ailleurs, quelle est votre vision du marché français actuel dans ce domaine ?
Barbara Bessat-Lelarge : Il s’y passe beaucoup de bonnes choses ! La littérature jeunesse est très dynamique en France, et la littérature pour ados et jeunes adultes commence à occuper le devant de la scène. Je ne peux que m’en réjouir !
Ce qui est intéressant, c’est que cette littérature touche aussi des lecteurs au-delà de la tranche d’âge pour laquelle elle est initialement publiée. Beaucoup d’adultes achètent les romans pour ados, que ce soit en fantastique ou même en récits réalistes. C’est en jeunesse qu’on tente des choses, qu’on dépasse les limites des genres et qu’on les réinvente. Cette littérature est décomplexée, on raconte des histoires d’amour dans un quotidien où l’imaginaire fait une incursion, que ce soit avec de la magie, des créatures fantastiques comme des vampires, des loups-garous ou des fées. Les adultes aussi aiment qu’on leur raconte des histoires, sans qu’ils aient eu besoin d’être des spécialistes des mythes vampiriques depuis sa source dans la mythologie mondiale et à travers toutes ses adaptations à travers les siècles. Le lecteur adolescent découvre des univers, des créatures, des mythes ; l’adulte n’a pas forcément découvert tout cela pendant son adolescence, et les romans pour jeunes adultes offrent souvent un bon moyen de découvrir de nouveaux plaisirs de lecture.
C’est très important pour moi, lorsque je lis un texte, de bien être dans le bon état d’esprit pour apprécier un roman comme si je découvrais le mythe ou les créatures qui y sont mis en scène. Je veux retrouver le plaisir que j’avais à cet âge de voir de nouveaux horizons s’ouvrir devant moi, et la joie de savoir que si j’ai aimé un roman sur les vampires, je peux aussi en trouver d’autres dans la même veine et continuer à cerner le thème et les problématiques qui en découlent : le bien, le mal, l’équilibre entre les deux, l’immortalité, l’amour, l’amitié, la justice…