L'anima, l'ombre, la grande mère, etc, sont posés comme cela, en effet.Lem a écrit : Ils ne caractérisent pas l'individu, mais l'espèce, et se manifestent chez la personne quand celle-ci connaît une crise grave à laquelle l'expérience individuelle n'est pas capable de répondre. Dans ce cas, monte des strates les plus profondes de la psyché un archétype qui exprime et éventuellement résoud la crise (l'anima, l'ombre, la grande mère, etc.) Je ne sais plus si Jung dit "où" selon lui sont stockés les archétypes ; il me semble qu'il suggère implicitement qu'ils vont avec l'équipement neurologique standard (qu'ils ne sont donc pas de nature métaphysique ou surnaturelle) mais je me trompe peut-être ; le plus vraisemblable est qu'il ne dit rien de clair là-dessus. Dans le cas contraire, sa position est platonicienne évidemment.
Il te semble "qu'il suggère implicitement qu'ils vont avec l'équipement neurologique standard (qu'ils ne sont donc pas de nature métaphysique ou surnaturelle) mais je me trompe peut-être".
C'est bien ce que je comprends aussi, mais autant "l'équipement neurologique standard', on voit ce que c'est, autant l'anima, l'ombre, la grande mère, etc n'existent ni plus ni moins que l'âme. Les termes (anima, ombre, etc) ne sont d'ailleurs pas choisis au hasard, ce sont des termes religieux. C'est à prendre ou à laisser, comme la position platonicienne (je ne vois pas, personnellement, de différence entre la position "religieuse" et la position platonicienne, avec des catégories posées comme cela, comme l'âme de la religion (au moins chrétienne) ou l'anima jungienne). Pour tout dire, dans le discours de Jung, on ne voit pas bien à quoi peut servir ledit "équipement standard".
Bref, pour utiliser la notion d'archétypes (selon Jung), il faut s'inscrire dans une tournure de pensée bien particulière (platonicienne), adhérer à des catégories que l'on ne peut pas poser comme acceptées implicitement par tout le monde.
C'est ce qui me dérange dans l'emploi du terme "archétype", on ne sait pas toujours si ceux qui l'emploient sont dans la logique jungienne, ou s'ils en font un emploi "édulcoré".
Dans le cas de Le Guin, on a l'impression que l'emploi est plutôt de ce dernier type, vague et général. Elle parle d'ailleurs plutôt de "myths" et plus précisément de "submyths", que je vois comme la fabrication de nouveaux mythes à partir de mythes anciens "mis en morceau" et "agglomérés" avec des idées nouvelles, sans pour autant que les mythes dit "originaux" existent en tant que catégories platoniciennes (on peut les voir comme des constructions culturelles, et leur contenu peut fortement varier, selon l'école de pensée dont on se réclame, que l'on soit conscient (d'appartenir à une école...) ou non.)
Oncle Joe