Ouaip, c'est Natacha qui va être contente.Lensman a écrit :Tiens, une remarque qui me vient à l'esprit, à cause d'un autre fil.
Je pense que Rosée de feu est un livre tout à fait lisible par des ados. C'est un beau cadeau à faire.
Rosée de feu, de Xavier Mauméjean
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- Roland C. Wagner
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« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)
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Allez, après tous ces avis positifs, je vais dire un peu de mal.
Rosée de feu, c'est un récit de guerre avec des dragons. Ca a beau être bien fait, si on aime pas vraiment les récits de guerre, on risque de trouver çà un peu chiant. Quant aux dragons, leur apport à l'histoire est au mieux léger, au pire factice.
Le style froid (justifié dans la postface) est un peu rebutant : des phrases au présent présentant surtout des faits (les personnages sont aussi expressifs que des robots), ca peut décourager le lecteur.
Enfin, ce qui m'a le plus déçu, c'est la sous utilisation des personnages les plus intéressants, comme l'instituteur. Ce n'est visiblement pas le sujet principal du récit, mais c'est ce qui m'aurait intéressé. Bref, je m'attendais à un autre livre, plus humain.
Rosée de feu, c'est un récit de guerre avec des dragons. Ca a beau être bien fait, si on aime pas vraiment les récits de guerre, on risque de trouver çà un peu chiant. Quant aux dragons, leur apport à l'histoire est au mieux léger, au pire factice.
Le style froid (justifié dans la postface) est un peu rebutant : des phrases au présent présentant surtout des faits (les personnages sont aussi expressifs que des robots), ca peut décourager le lecteur.
Enfin, ce qui m'a le plus déçu, c'est la sous utilisation des personnages les plus intéressants, comme l'instituteur. Ce n'est visiblement pas le sujet principal du récit, mais c'est ce qui m'aurait intéressé. Bref, je m'attendais à un autre livre, plus humain.
Après des années de cérémonie du Thé, il n’y a rien de meilleur que de vomir de la Bière.
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Ben justement, ce style froid, c'est, entre autre, ce qui m'a plus dans ce livre - D'ailleurs, en général j'aime bien les styles froids, détachés (question de gout) - Le pathos, assez souvent, je vois ça comme une ficelle pour se mettre le lecteur dans sa poche, un effet facile qui m'agace de plus en plus !
Et puis le style froid - je n'aime pas ce terme, je lui préfère celui de comportementaliste (le personnage se définissant par ce qu'il fait) - convient très bien aux tragédies.
Rien n'est plus tragique, voire absurde, que l'existence humaine.
Enfin, je trouve.
Perso, j'ai trouvé le rôle de l'instituteur, même si apparemment mineur, terriblement humain (m'a rappelé Gens d'Hiroshima)
Rien n'est plus tragique, voire absurde, que l'existence humaine.
Enfin, je trouve.
Perso, j'ai trouvé le rôle de l'instituteur, même si apparemment mineur, terriblement humain (m'a rappelé Gens d'Hiroshima)
Il faut lire « Rosée de feu » !
J'ai ouvert « Rosée de feu » pour beaucoup de mauvaises raisons et je pensais le lire sans trop de conviction, malgré l'estime que je porte à l'auteur. Trop historique pour de la fantasy, trop dragonesque pour de l'historique, trop peu divergent (quoique...) pour de l'uchronie ! Erreur.
Ne perdons pas de temps à vanter l'éblouissant exercice de style, la totale maîtrise des sources, la qualité du style, le brio de la narration... C'est bien le moins au vu des ambitions affichées par l'auteur avec ce roman.
Pourquoi Manchu a-t-il choisi de ne pas montrer une attaque kamikaze, s'interroge l'un d'entre vous. Qui sait ? Les temps ne sont peut-être pas très favorable (on se demande pourquoi...) à l'esthétique du sacrifice. Quoique... L'un de nos élus n'a-t-il pas valorisé le sacrifice du prêtre au détriment du travail de l'instituteur qui ne ferait pas, lui, le sacrifice de sa vie ? À relire ce qui arrive au personnage de l'instituteur, on réalise pourtant qu'il procède, à sa façon, à un seppuku... Le sacrifice de soi, son engagement total et sa fidélité courageuse à ses convictions, c'est sans doute le personnage de l'instituteur qui l'incarne, plus encore peut-être (et au moins autant, car tous sont japonais !) que les tenants de l'épopée « vent divin »C'est que le roman de Xavier Mauméjean donne à voir le courage de diverses façons... Faire raconter le massacre de Nankin, comme il choisit de le faire, par un personnage secondaire, mais marquant, est un contrepoint génial au récit héroïque. il n'y a pas de petites facilités chez Mauméjean. En littérature, il empreinte indéniablement la voie du sabre !
Mauméjean a bien du talent. Parfois, on pouvait être amenée à lui reprocher (un peu) de trop privilégier l'esthétique, la construction, à l'émotion. Mais surtout pas avec « Rosée de feu », où il s'interdit le pathos pour mieux nous toucher au cœur ; c'est à l'évidence, sur ce point, son roman le plus réussi, le plus subtil, le plus complexe, le plus polysémique. Celui où l'écrivain s'engage. Et pourtant, paradoxe réjouissant, voilà son récit potentiellement le plus grand public ! C'est tout le mal qu'on lui souhaite.
Le plus étonnant, et le plus extraordinaire dans « Rosée de feu », c'est qu'il n'y a nulle froideur, jamais, juste une mise à distance volontaire de l'écriture, seule propre à rendre cet étrange étrangeté qu'est le Japon et le japonais pour un Occidental.
Je comprends qu'on puisse ne pas vouloir lire « Rosée de feu » à cause de son sujet ou parce qu'on n'arrive pas à lui attribuer avec certitude une étiquette. Mais ce ne serait une bien mauvaise raison.
Et par les temps qui courent, après Mauméjean, sans doute faudrait-il lire au plus vite le Hagakure !
Ne perdons pas de temps à vanter l'éblouissant exercice de style, la totale maîtrise des sources, la qualité du style, le brio de la narration... C'est bien le moins au vu des ambitions affichées par l'auteur avec ce roman.
Pourquoi Manchu a-t-il choisi de ne pas montrer une attaque kamikaze, s'interroge l'un d'entre vous. Qui sait ? Les temps ne sont peut-être pas très favorable (on se demande pourquoi...) à l'esthétique du sacrifice. Quoique... L'un de nos élus n'a-t-il pas valorisé le sacrifice du prêtre au détriment du travail de l'instituteur qui ne ferait pas, lui, le sacrifice de sa vie ? À relire ce qui arrive au personnage de l'instituteur, on réalise pourtant qu'il procède, à sa façon, à un seppuku... Le sacrifice de soi, son engagement total et sa fidélité courageuse à ses convictions, c'est sans doute le personnage de l'instituteur qui l'incarne, plus encore peut-être (et au moins autant, car tous sont japonais !) que les tenants de l'épopée « vent divin »C'est que le roman de Xavier Mauméjean donne à voir le courage de diverses façons... Faire raconter le massacre de Nankin, comme il choisit de le faire, par un personnage secondaire, mais marquant, est un contrepoint génial au récit héroïque. il n'y a pas de petites facilités chez Mauméjean. En littérature, il empreinte indéniablement la voie du sabre !
Mauméjean a bien du talent. Parfois, on pouvait être amenée à lui reprocher (un peu) de trop privilégier l'esthétique, la construction, à l'émotion. Mais surtout pas avec « Rosée de feu », où il s'interdit le pathos pour mieux nous toucher au cœur ; c'est à l'évidence, sur ce point, son roman le plus réussi, le plus subtil, le plus complexe, le plus polysémique. Celui où l'écrivain s'engage. Et pourtant, paradoxe réjouissant, voilà son récit potentiellement le plus grand public ! C'est tout le mal qu'on lui souhaite.
Le plus étonnant, et le plus extraordinaire dans « Rosée de feu », c'est qu'il n'y a nulle froideur, jamais, juste une mise à distance volontaire de l'écriture, seule propre à rendre cet étrange étrangeté qu'est le Japon et le japonais pour un Occidental.
Je comprends qu'on puisse ne pas vouloir lire « Rosée de feu » à cause de son sujet ou parce qu'on n'arrive pas à lui attribuer avec certitude une étiquette. Mais ce ne serait une bien mauvaise raison.
Et par les temps qui courent, après Mauméjean, sans doute faudrait-il lire au plus vite le Hagakure !
A propos de l'illustration de Manchu, je me plaignais un peu de ne pas voir les explosions des inévitables tirs anti-aériens furieux des navires américains. En fait, elles y sont... si on voit le dessin dans son ensemble! Mais il a fallu "centrer" sur la couverture... ça m'étonnait aussi que Manchu oublie ce "détail"...
Bref, difficile de trouver de vrais défauts à ce magnifique travail d'ensemble (roman+illustration). Deux coups de deux maîtres!
Oncle Joe
Bref, difficile de trouver de vrais défauts à ce magnifique travail d'ensemble (roman+illustration). Deux coups de deux maîtres!
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Xavier Mauméjean dans les pages de l'Express
Voici un article sur Rosée de Feu de Xavier Mauméjean dans l'Express.
Le lien
Extrait :
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Extrait :
Quand la magie opère, on plonge avec Tatsuo, pilote de dragon, escorteur de kamikazes, on prend la main d'Hideo, qui rêve aux exploits de son grand frère et joue à la guerre, on caresse du bout des doigts la folie d'Obayashi, militaire jusqu'au-boutiste, on croise Hiro-Hito, l'Empereur.
Resurgissent alors comme des compagnons de route des oeuvres lues auparavant: Tokyo de Mo Hayder qui évoque le massacre de Nankin, Gen d'Hiroshima de Nakazawa qui témoigne du bombardement atomique et Femmes de réconfort de Jung kyung-a qui dénonce les esclaves sexuelles pendant la guerre.
Ce roman, finement écrit, a marqué mon esprit au fer rouge.
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
c'est un avis d'un membre du jury du prix du livre numérique (présidé par celui ...). M'est avis que "Rosée de feu" est bien placé pour le décrocher ce prix (c'est un des rares bouquins à ne pas être étrillé).
je crois que c'est le format numérique ni est pour rien (c'est la structure du bouquin qui déstabilise)Le format numérique m'a complètement déboussolée.
Malheureusement, les progrès de la science sont souvent comme une hache dans les mains d’un criminel pathologique - Albert Einstein
Je parie sur Bauwen ou Giacometti et Ravenne.Lhisbei a écrit :c'est un avis d'un membre du jury du prix du livre numérique (présidé par celui ...). M'est avis que "Rosée de feu" est bien placé pour le décrocher ce prix (c'est un des rares bouquins à ne pas être étrillé).
Après des années de cérémonie du Thé, il n’y a rien de meilleur que de vomir de la Bière.
je crois que c'est le format numérique ni est pour rien (c'est la structure du bouquin qui déstabilise)[/quote]Le format numérique m'a complètement déboussolée.
Soit , mais je penche plutôt vers la façon dont Xavier a su rendre compte d'un point-de-vue étranger donc étrange ; la civilisation japonaise , dont on a beaucoup dit qu'ellle n'était bonne qu'à copier , est sans aucun doute , selon moi , une des plus originales sur notre planète , et donc , l'une des plus inaccessibles au tout-venant .
Je serais curieux de connaître l'avis d'un lecteur japonais sur le roman , parce que , dans les limites de mes perceptions , il me semble que dans les romans japonisants occidentaux , c'est le plus convainquant que j'aie lu .
"Tout est relatif donc rien n'est relatif !"
je passe en mode auto-promo et vous livre l'avis de Mr Lhisbei (pas le mien donc puisque je ne l'ai pas lu).
précision : dans une interview (accordée à ActuSf je crois) X. Mauméjean a dit que Rosée de feu n'était pas une uchronie (sauf erreur de compréhension de ma part). Mr Lhisbei l'a cependant ressenti comme tel, donc nous l'avons "étiqueté" uchronie (on parle bien de ressenti et de rien d'autre).
précision : dans une interview (accordée à ActuSf je crois) X. Mauméjean a dit que Rosée de feu n'était pas une uchronie (sauf erreur de compréhension de ma part). Mr Lhisbei l'a cependant ressenti comme tel, donc nous l'avons "étiqueté" uchronie (on parle bien de ressenti et de rien d'autre).
Malheureusement, les progrès de la science sont souvent comme une hache dans les mains d’un criminel pathologique - Albert Einstein
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- Enregistré le : jeu. févr. 11, 2010 9:44 pm
Bonjour,
Merci à M Lhisbei !
Hoêl, je ne peux évidemment préjuger du lecteur japonais en général, mais la famille qui m'a aidé trouve le livre "juste". Ce n'est évidemment pas un argument d'autorité de ma part, mais j'avoue en avoir été heureux et...rassuré (surtout vis-à-vis d'eux).
Bonne journée à tous,
Xavier
Merci à M Lhisbei !
Hoêl, je ne peux évidemment préjuger du lecteur japonais en général, mais la famille qui m'a aidé trouve le livre "juste". Ce n'est évidemment pas un argument d'autorité de ma part, mais j'avoue en avoir été heureux et...rassuré (surtout vis-à-vis d'eux).
Bonne journée à tous,
Xavier
- julien.vdhg
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- Enregistré le : dim. sept. 27, 2009 10:25 am
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"Rosée de feu" fut pour moi un vrais plaisir, d'autant plus surprenant que je ne m'attendais pas du tout à cela. Je m'attendais à quelque chose de plus brut, de plus guerrier, peut-être juste une succession de combats suicidaires héroïques magnifiés... Mais les interviews et autres retours sur ce livre m'ont intrigué et j'ai bien fait d'acheter et lire ce livre. C'est un très bon livre, peut-être pas le genre de bouquin que tout un chacun traitera comme un chef d'oeuvre, mais un livre qui a le mérite de traiter d'un certain sujet d'histoire avec le bon ton et une certaine originalité d'approche. Moi je dis bravo monsieur Mauméjean, vous m'avez bluffé cette fois-ci. Continuez comme ça!
Mon avis plus détaillé et lus juste se trouve ici sur mon blog pour les curieux et curieuses.
Mon avis plus détaillé et lus juste se trouve ici sur mon blog pour les curieux et curieuses.
Blog "Naufragés Volontaires" ::: http://naufragesvolontaires.blogspot.com
J'ai profondément aimé ce livre, malgré son apparente austérité (les personnages n'expriment pas leurs sentiments, s'effacent derrière les faits, les décisions, et il apparaît qu'ils ne sont pas libres). Mais l'apparition du dragon primordial au dessus de Tokyo, c'est une scène énorme, non ? La fin est belle, mais d'une beauté contenue : Hideo redevient un enfant, Tatsuo retourne à la terre. Il faudrait que je le relise plus lentement, mais je crois bien qu' à un moment ou à un autre de l'histoire, les personnages vivent tous, tous, une scène, ou un moment, pas de résignation, mais d'acceptation. Ce livre est (bon, j'ai ce mot en tête depuis les premières pages) digne.[/i]