J'aime beaucoup.Jean-no a écrit : De mon côté j'en ai profité pour dire du mal des étudiants dont je suis jury
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Gérard Klein a écrit :Je viens de lire La mémoire double (cf. mon modeste compte-rendu) ainsi que Psychogramme, la nouvelle qui sert de base au roman. Je pense que le livre mériterait d'être écourté (mon édition livre de poche fait 440 pages), il manque un peu d'efficacité alors qu'il y a de très bonnes choses dedans.Jean-no a écrit :Leur roman, La Mémoire double, que je rééditerai et à la mise au point du texte duquel Michel Jeury et moi-même avons travaillé, je le trouve, comme Jean-Pierre Andrevon, tout à fait remarquable. Et demeuré tout à fait actuel puisqu'il porte sur les univers virtuels, bien avant Matrix et alii.
Modifié en dernier par Jean-no le dim. oct. 31, 2010 3:42 pm, modifié 1 fois.
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Modifié en dernier par Gérard Klein le dim. oct. 31, 2010 2:21 pm, modifié 1 fois.
Mon immortalité est provisoire.
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En fait, nous l'avons déjà écourté pour l'édition au Livre de Poche par rapport à l'édition princeps. C'est l'édition du Livre de Poche qui sera reprise. Je l'ai déjà relue et n'y ai pas trouvé de longueur. Évidemment, les passages "paysans" peuvent être considérés comme descriptifs et relativement statiques. Mais je les trouve et Michel Jeury aussi d'une grande beauté. Certes, ce n'est pas un space opera.Jean-no a écrit :Je viens de lire La mémoire double (cf. mon modeste compte-rendu) ainsi que Psychogramme, la nouvelle qui sert de base au roman. Je pense que le livre mériterait d'être écourté (mon édition livre de poche fait 440 pages), il manque un peu d'efficacité alors qu'il y a de très bonnes choses dedans.Gérard Klein a écrit :Leur roman, La Mémoire double, que je rééditerai et à la mise au point du texte duquel Michel Jeury et moi-même avons travaillé, je le trouve, comme Jean-Pierre Andrevon, tout à fait remarquable. Et demeuré tout à fait actuel puisqu'il porte sur les univers virtuels, bien avant Matrix et alii.
Je suis un partisan résolu du "shorter is better" mais vient un moment où on affaiblit un texte. Je repasserai sur celui-là mais je ne pense pas avoir à suggérer de nouvelles coupures aux auteurs qui sont après tout maîtres de leur texte.
Cela dit, merci à Jean-no pour son appréciation.
Mon immortalité est provisoire.
Bien sûr ils sont maîtres de leur texte, mais j'ai la vague impression qu'ils les jugent eux-mêmes perfectibles, modifiables, non finis (puisque chaque édition semble différente)...Gérard Klein a écrit :Je suis un partisan résolu du "shorter is better" mais vient un moment où on affaiblit un texte. Je repasserai sur celui-là mais je ne pense pas avoir à suggérer de nouvelles coupures aux auteurs qui sont après tout maîtres de leur texte.
J'aime bien les descriptions, mais il me semble que depuis 1985, les lecteurs ont beaucoup changé : Matrix est passé par là, ainsi que des tas d'autres fictions mettant en scènes des intelligences artificielles, des environnements virtuels et autres situations perturbantes. Beaucoup d'entre nous "vivent" dans World of Warcraft, les Sims, etc., du coup c'est peut-être la partie non-paysanne qui pourrait gagner en efficacité : on a besoin de moins d'explications de ce côté là. L'histoire d'amour me semble tout à fait utile par contre, c'est un vrai progrès vis à vis de la nouvelle.
Voilà, c'était mes deux centimes d'inspecteur des travaux finis.
Zut, je vois que j'avais fait un lien erroné. Le bon est : http://www.hyperbate.com/dernier/?p=13459
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On ne peut pas dire "chaque édition semble différente". Pour ce roman, que je trouve très bon, il y en a eu deux, la princeps et le poche. C'est pour le Livre de Poche que le roman a été revu, d'abord par Jackie Paternoster et moi, puis par Michel Jeury. Pas plus.Jean-no a écrit :Bien sûr ils sont maîtres de leur texte, mais j'ai la vague impression qu'ils les jugent eux-mêmes perfectibles, modifiables, non finis (puisque chaque édition semble différente)...Gérard Klein a écrit :Je suis un partisan résolu du "shorter is better" mais vient un moment où on affaiblit un texte. Je repasserai sur celui-là mais je ne pense pas avoir à suggérer de nouvelles coupures aux auteurs qui sont après tout maîtres de leur texte.
J'aime bien les descriptions, mais il me semble que depuis 1985, les lecteurs ont beaucoup changé : Matrix est passé par là, ainsi que des tas d'autres fictions mettant en scènes des intelligences artificielles, des environnements virtuels et autres situations perturbantes. Beaucoup d'entre nous "vivent" dans World of Warcraft, les Sims, etc., du coup c'est peut-être la partie non-paysanne qui pourrait gagner en efficacité : on a besoin de moins d'explications de ce côté là. L'histoire d'amour me semble tout à fait utile par contre, c'est un vrai progrès vis à vis de la nouvelle.
Voilà, c'était mes deux centimes d'inspecteur des travaux finis.
Un écrivain peut toujours retoucher voire remanier ses textes lors de chaque édition. Les plus grands, eux surtout, le font. Et l'éditeur peut être de bon conseil.
Cela dit, je suis carrément opposé aux romans en SMS. Il y a bien de telles réductions de grands classiques: Guerre et paix ou Crime et châtiment en moins de cent pages pour le trader pressé de faire bonne impression et de le lire sur son Iphone ou Blackberrry. C'est un crime, sans châtiment hélas.
Modifié en dernier par Gérard Klein le dim. oct. 31, 2010 5:49 pm, modifié 1 fois.
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Y'a pas un peu un mélange des genres, là ?Gérard Klein a écrit :Cela dit, je suis carrément opposé aux romans en SMS. Il y a bien de telles réductions de grands classiques: Guerre et paix ou Crime et châtiment en moins de cent pages pour le trader pressé de faire bonne impression et de le lire sur son Iphone ou Blackberrry. C'est un crime, sans châtiment hélas.
La nouvelle d'origine, qui est très longue, constitue à mon sens une version aussi, puisque 90% de son contenu a été repris dans le roman. Mais ce n'est que mon point de vue.Gérard Klein a écrit :On ne peut pas dire "chaque édition semble différente". Pour ce roman, que je trouve très bon, il y en a eu deux, la princeps et le poche. C'est pour le Livre de Poche que le roman a été revu, d'abord par Jackie Paternoster et moi, puis par Michel Jeury. Pas plus.
Personnellement j'aime les longs romans quand ils racontent beaucoup de choses ou que l'écriture est particulièrement délectable. Bien sûr, les longueurs apparemment inutiles peuvent avoir une pertinence véritable, Kubrick ou Tarkovski ont fait leur carrière là-dessus, au cinéma.Gérard Klein a écrit :Un écrivain peut toujours retoucher voire remanier ses textes lors de chaque édition. Les plus grand, eux surtout, le font. Et l'éditeur peut être de bon conseil.
Cela dit, je suis carrément opposé aux romans en SMS. Il y a bien de telles réductions de grands classiques: Guerre et paix ou Crime et châtiment en moins de cent pages pour le trader pressé de faire bonne impression et de le lire sur son Iphone ou Blackberrry. C'est un crime, sans châtiment hélas.
Mais bon, peu importe, les auteurs sont évidemment maîtres de leur propos, mais il me semble quand même que l'évolution du public vis à vis des thèmes traités modifie la lecture. C'est un sujet qui m'intéresse ces temps derniers : dans un épisode des Simpson ou de Futurama (par exemple), mes enfants ingurgitent et assimilent un grand nombre de sous-récits, de références culturelles, de gags qui durent un clin d'oeil, etc. Quand j'essaie de leur montrer les séries de mon enfance que je considère comme bonnes - les mystères de l'ouest, les envahisseurs, le prisonnier, et autres -, ils ne peuvent pas tenir très longtemps car tout est extrêmement lourd, appuyé, didactique,... En revanche ils sont sensibles à l'ambiance véhiculée, mais ils voient un épisode et ils ont l'impression d'avoir compris, du reste ils savent toujours comment se finissent les histoires.
Je te rejoins sur ce constat...Jean-no a écrit :Mais bon, peu importe, les auteurs sont évidemment maîtres de leur propos, mais il me semble quand même que l'évolution du public vis à vis des thèmes traités modifie la lecture. C'est un sujet qui m'intéresse ces temps derniers : dans un épisode des Simpson ou de Futurama (par exemple), mes enfants ingurgitent et assimilent un grand nombre de sous-récits, de références culturelles, de gags qui durent un clin d'oeil, etc. Quand j'essaie de leur montrer les séries de mon enfance que je considère comme bonnes - les mystères de l'ouest, les envahisseurs, le prisonnier, et autres -, ils ne peuvent pas tenir très longtemps car tout est extrêmement lourd, appuyé, didactique,... En revanche ils sont sensibles à l'ambiance véhiculée, mais ils voient un épisode et ils ont l'impression d'avoir compris, du reste ils savent toujours comment se finissent les histoires.
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Ce compte rendu est fort bon, jusque dans ses réserves dont je tiendrai compte lors d'une ultime relecture et révision.Jean-no a écrit :Zut, je vois que j'avais fait un lien erroné. Le bon est : http://www.hyperbate.com/dernier/?p=13459
Mon seul désaccord mineur concerne l'interprétation de la physique quantique qu'ils n'ont pas inventée mais qui fut - et est encore- défendue par certains de ses créateurs mêmes. Cette interprétation est liée au problème de la mesure qui fait s'effondrer la fonction d'onde de Schrödinger et par extension au paradoxe du chat du susdit. Elle n'est plus en odeur de sainteté, jusqu'à la prochaine mode, mais elle n'est pas réfutée non plus. Elle ne prend toutefois tout son sens que dans le cas très particulier du physicien qui opère une mesure sur une situation préparée.
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Il me semble que la position de la plupart des physiciens sur cette question est de dire à présent que nos mots décrivent très imparfaitement les choses : l'affirmation peut être jugée valide (enfin ni vraie ni fausse, très Schrödinger finalementGérard Klein a écrit :Ce compte rendu est fort bon, jusque dans ses réserves dont je tiendrai compte lors d'une ultime relecture et révision.Jean-no a écrit :Zut, je vois que j'avais fait un lien erroné. Le bon est : http://www.hyperbate.com/dernier/?p=13459
Mon seul désaccord mineur concerne l'interprétation de la physique quantique qu'ils n'ont pas inventée mais qui fut - et est encore- défendue par certains de ses créateurs mêmes. Cette interprétation est liée au problème de la mesure qui fait s'effondrer la fonction d'onde de Schrödinger et par extension au paradoxe du chat du susdit. Elle n'est plus en odeur de sainteté, jusqu'à la prochaine mode, mais elle n'est pas réfutée non plus. Elle ne prend toutefois tout son sens que dans le cas très particulier du physicien qui opère une mesure sur une situation préparée.

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Certes, et c'est une des raisons pour lesquelles je ne suis pas un cinéphile convaincu. Au bout d'une demi-heure, j'ai généralement, sauf chez Kubrick et sans doute Tarkovski et tout de même quelques autres, l'impression d'avoir déjà vu le film et de savoir tout ce qui va se passer. Ensuite, je m'ennuie plus ou moins. Et cela depuis l'âge de sept ans.Sybille a écrit :Je te rejoins sur ce constat...Jean-no a écrit :Mais bon, peu importe, les auteurs sont évidemment maîtres de leur propos, mais il me semble quand même que l'évolution du public vis à vis des thèmes traités modifie la lecture. C'est un sujet qui m'intéresse ces temps derniers : dans un épisode des Simpson ou de Futurama (par exemple), mes enfants ingurgitent et assimilent un grand nombre de sous-récits, de références culturelles, de gags qui durent un clin d'oeil, etc. Quand j'essaie de leur montrer les séries de mon enfance que je considère comme bonnes - les mystères de l'ouest, les envahisseurs, le prisonnier, et autres -, ils ne peuvent pas tenir très longtemps car tout est extrêmement lourd, appuyé, didactique,... En revanche ils sont sensibles à l'ambiance véhiculée, mais ils voient un épisode et ils ont l'impression d'avoir compris, du reste ils savent toujours comment se finissent les histoires.
Cela dit, ils ne faut pas confondre là les effets d'une culture spécialisée que les enfants acquièrent très vite quand cela leur chante (songez à la vitesse avec laquelle ils apprennent une langue), avec les circonstances de l'apparition et du développement de cette culture dont les séries citées sont des constituants.
Et d'autre part, il y a des différences très fondamentales entre la littérature (et la parole) et les arts de l'image, dont le cinéma, même d'un point de vue neurologique. Les arts de l'image mobilisent beaucoup plus les systèmes de reconnaissance de formes (comme l'apprentissage d'une langue) et la littérature l'imagination et les centres de choix et de décision. Il serait sans doute dommage que les uns finissent par supplanter les autres.
Et l'ennui est une dimension essentielle, et productive, de la condition humaine.
Enfin, à suivre Jean-no, dont le point de vue n'est certainement pas aussi radical, il faudrait réécrire tous les classiques pour les mettre à la portée des nouvelles générations. Après le Reader's Digest, c'est bien le SMS Digest.
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Pourquoi tiens-tu tant à associer SMS et nouvelle génération ?Gérard Klein a écrit :Enfin, à suivre Jean-no, dont le point de vue n'est certainement pas aussi radical, il faudrait réécrire tous les classiques pour les mettre à la portée des nouvelles générations. Après le Reader's Digest, c'est bien le SMS Digest.
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Oh, non seulement je n'y tiens pas mais encore je le déplorerai.Sybille a écrit :Pourquoi tiens-tu tant à associer SMS et nouvelle génération ?Gérard Klein a écrit :Enfin, à suivre Jean-no, dont le point de vue n'est certainement pas aussi radical, il faudrait réécrire tous les classiques pour les mettre à la portée des nouvelles générations. Après le Reader's Digest, c'est bien le SMS Digest.
Mais je les vois, je les entends, je les lis, et l'orthographe (la française académique est certes inutilement voire absurdement compliquée et je suis un chaud partisan de sa réforme) est la première victime de la nécessité absolue de la brièveté où des technologies mercantiles les enferment.
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