bormandg a écrit :
Exact, ni la BD, ni les SMS, ne sont, pour les jeunes qui ont les capacités nécessaires, des obstacles, et ni l'une ni les autres ne sont des causes de l'échec scolaire; en revanche ce sont des "voies de repli" pour ceux qui sont victimes de l'échec et, de ce fait, des causes de son aggravation.
des voies de repli ??????????
Euh, tu sais qu'il n'y a pas que les élèves en difficulté qui utilisent les sms, hein ? Je vois pas au nom de quoi on leur interdirait les BD et les SMS, sous prétexte que l'Education nationale n'a fait aucun effort pour eux.
Même, pour ne pas dire encore plus, lorsque elle ou ils monopolisent des capacités qui auraient peut-être pu être employées à la réussite scolaire.
Parce qu'après tout les compétences nécessaires pour réussir cette prouesse qu'est la lecture et l'écriture de SMS sont rigoureusement les mêmes que celles nécessaires pour le bon usage de la langue française, de son orthographe et de sa grammaire, non?
rigoureusement les mêmes ????
D'où tu sors ça encore ? Le SMS c'est un code, un code assez souple puisque sans sanction (il n'y a pas de "bonne" manière d'écrire un sms, ca prend juste plus ou moins de temps). Rien de commun avec le français.
Dans les temps héroïques de l'éducation nationale, les matières enseignées étaient limitées, et les méthodes d'enseignement étaient brutales (le pourcentage d'élèves dépassant le primaire était minime). Aujourd'hui, les programmes ont explosé alors que les journées ne dépassent pas 24 heures. Dans le même temps, les enfants sont devenus plus intelligents, connaissent plus de choses que leurs aînés au même âge.
On demande aux enseignants de faire des "citoyens", tout en les soumettant à un ensemble de règlements tous plus stupides les uns que les autres pour répondre aux angoisses de la société. Alors avant d'accuser les élèves, il faudrait avoir avant tout une pensée pour les enseignants qui n'ont pas les moyens pour faire du bon travail.
J'ai été un privilégié de l'enseignement, j'étais dans une école primaire dont l'équipe pédagogique était constituée de vieux briscards se foutant des inspections et très pragmatique. J'ai bouffé du Bled jusqu'à la nausée, et ça m'a permis de traverser le collège sans trop de casse. J'ai eu du bol, mais je ne crois cependant pas que c'était une école modèle, les élèves en difficulté, il y en avait, et ils ne se sentaient pas bien à l'école. Je ne crois pas que mon instituteur de cours moyen était très attentif à leurs difficultés, justement.
Or, de quels moyens dispose l'Education Nationale, essentiellement, pour aider ces élèves : le redoublement. LE truc qui, de rapports en études à montré sa glorieuse inefficacité (parce que repiquer une année avec le même instit, avec les mêmes méthodes ayant échoué l'année précédente, c'est super utile). D'où le succès des cours privés style Acadomia (dont l'efficacité n'est pas vraiment prouvée).
Comme quelqu'un l'a rappelé aussi dans ce fil, pour que ça rentre, il faut acquérir des automatismes, et ça demande des exercices réguliers, qui demandent du temps. Mes étudiants ingénieurs sont des élèves privilégiés, dans tous les sens du terme, ca ne les empêche pas de faire des fautes énormes et de pas savoir se relire. Ils connaissent les règles de grammaire, mais ils ne les ont pas intégrées.
Or, les directives de l'Education Nationale sont claires sur ce point : il est INTERDIT de faire des exercices systématiques aux élèves. Donc, la seule voie pour acquérir des automatismes est barrée par les inspecteurs. Ce qu'on peut faire en sport ou en musique (comme activités de loisir) n'est pas autorisé pour l'enseignement de la langue.
Le livre de mes parents avait une partie essentielle consacrée à la difficulté principale des élèves : reconnaître la classe des mots. Les élèves qui font des fautes, dans leur grande majorité, ne savent pas distinguer ce qui est un nom, un verbe, un adjectif. Après, tu peux connaître toutes les règles de grammaire, si tu ne sais pas te débrouiller avec ça, tu ne sauras pas écrire. Mes parents ont publié leur livre en 1987, avant que les SMS existent.