Eons a écrit :Gérard Klein a écrit :Et je suis pour la réforme de l'orthographe qui élimine des monstruosités comme "événement" contraire à la règle et à l'histoire du mot..
Tu retardes, Gérard. En l’occurrence, il y a longtemps que "évènement" (avec un accent grave) est validé par l'Académie française, qui le met même en position préférentielle.
http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/g ... 1520816175;;
Soit. L'Académie ne m'a pas envoyé de SMS pour me prévenir. À la réflexion, elle n'a pas pu car je n'ai pas de mobile.
Mais des monstruosités, il y en a à la pelle. Et des réformes tout à fait sérieuses ont été proposées par des linguistes, toujours repoussées par de véritables retardataires, genre Pivot.
Ce qui me choque, néanmoins, c'est que des étudiants en licence, voire en maîtrise, de lettres, se montrent dans une proportion importante incapables d'écrire sans fautes de grammaire, de syntaxe et souvent de simple logique.
J'imagine mal un étudiant en maths ou en physique du même niveau écrire des équations bancales et fausses.
En langue française, c'est accepté.
Et cela part de cette idée tout à fait fausse et paresseuse que la langue écrite, c'est plus facile que les maths et autres domaines scientifiques parce que la pratique de la langue parlée devient instinctive (pour la plupart) dès l'enfance. Or la maîtrise d'une langue exige au moins autant de formalisme, voire davantage (car une langue est polysémique et où rien n'est figé), que les mathématiques ou les sciences. Les formalismes s'acquièrent par la pratique comme le savent les élèves ingénieurs d'Erion.
Tolérer en lettres et plus généralement en sciences humaines (je pense à la psycho notamment) des étudiants et parfois des doctorants incapables de s'exprimer correctement est un non-sens.
Ainsi s'établit une nouvelle (enfin relativement nouvelle) segmentation sociale redoutable qui a finalement peu à voir avec le statut économique des parents. Des enfants d'enseignants de base, à la limite du sous-privilégié, ont une maîtrise parfaite de la langue tandis que des étudiants venant de milieux très privilégiés sont incapables de rédiger une carte postale correctement. J'ai des exemples des deux situations autour de moi. C'est bien là que l'Éducation nationale a failli, en partie pour des raisons démagogiques style collège unique.
Mon immortalité est provisoire.