oué c vré, la li t ratur sava mé la siens minkietGérard Klein a écrit :Aujourd'hui, le clivage culturel le plus inquiétant ne me semble pas porter sur la culture littéraire mais sur la culture scientifique.
Clifford D. SIMAK - Dans le torrent des siècles
Modérateurs : Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m
Bof bof... ce genre d'argument existe depuis qu'il y a de la littérature non savante faisant concurrence (?) à la littérature savante, et n'a jamais aidé à quoi que ce soit... sauf à entériner la stigmatisation de tel ou tel genre.bormandg a écrit : Oui: si on ne veut pas que le BWesque remplace le français dans les habitudes des lecteurs, ce qui rendra la publication de romans écrits en français ENCORE plus difficile.
Oncle Joe
Le problème des traductions à refaire est intéressant.
Pour mémoire, voici l'argumentaire Gallimard au moment de la re-traduction d'Ulysse de Joyce en 2004 (évidemment, c'est aussi un argument publicitaire) :
Pour mémoire, voici l'argumentaire Gallimard au moment de la re-traduction d'Ulysse de Joyce en 2004 (évidemment, c'est aussi un argument publicitaire) :
Une première traduction de l'Ulysse de Joyce, de la plume d'Auguste Morel, assisté à des degrés divers par Stuart Gilbert et Valéry Larbaud et l'auteur, a vu le jour en 1929 à la Maison des Amis des Livres d'Adrienne Monnier. Elle a donc dépassé "l'âge canonique de 70 ans" que Joyce prend soin de rappeler dans son livre après avoir dûment établi l'étroite correspondance entre la littérature et l'existence humaine…
La présente traduction s'adresse, elle, aux générations d'aujourd'hui, pour lesquelles la lecture, l'écriture, et leur intrication, constitutive de la tradition littéraire, introduisent à un univers autre, textuel, marqué par la diversité et la polyphonie.
Ce parti explique le choix fait des traducteurs : un tiers de ces pages a été traduit par des écrivains, un autre par un traducteur littéraire, un troisième par des universitaires. (Suit la liste des traducteurs et le nom du coordinateur/harmonisateur : Jacques Aubert).
L'argumentaire me fait une impression étrange: rassurante et inquiétante à la foi...Lem a écrit :Le problème des traductions à refaire est intéressant.
Pour mémoire, voici l'argumentaire Gallimard au moment de la re-traduction d'Ulysse de Joyce en 2004 (évidemment, c'est aussi un argument publicitaire) :
Une première traduction de l'Ulysse de Joyce, de la plume d'Auguste Morel, assisté à des degrés divers par Stuart Gilbert et Valéry Larbaud et l'auteur, a vu le jour en 1929 à la Maison des Amis des Livres d'Adrienne Monnier. Elle a donc dépassé "l'âge canonique de 70 ans" que Joyce prend soin de rappeler dans son livre après avoir dûment établi l'étroite correspondance entre la littérature et l'existence humaine…
La présente traduction s'adresse, elle, aux générations d'aujourd'hui, pour lesquelles la lecture, l'écriture, et leur intrication, constitutive de la tradition littéraire, introduisent à un univers autre, textuel, marqué par la diversité et la polyphonie.
Ce parti explique le choix fait des traducteurs : un tiers de ces pages a été traduit par des écrivains, un autre par un traducteur littéraire, un troisième par des universitaires. (Suit la liste des traducteurs et le nom du coordinateur/harmonisateur : Jacques Aubert).
Oncle Joe
Oh, une traduction collective !Lem a écrit :Le problème des traductions à refaire est intéressant.
Pour mémoire, voici l'argumentaire Gallimard au moment de la re-traduction d'Ulysse de Joyce en 2004 (évidemment, c'est aussi un argument publicitaire) :
Une première traduction de l'Ulysse de Joyce, de la plume d'Auguste Morel, assisté à des degrés divers par Stuart Gilbert et Valéry Larbaud et l'auteur, a vu le jour en 1929 à la Maison des Amis des Livres d'Adrienne Monnier. Elle a donc dépassé "l'âge canonique de 70 ans" que Joyce prend soin de rappeler dans son livre après avoir dûment établi l'étroite correspondance entre la littérature et l'existence humaine…
La présente traduction s'adresse, elle, aux générations d'aujourd'hui, pour lesquelles la lecture, l'écriture, et leur intrication, constitutive de la tradition littéraire, introduisent à un univers autre, textuel, marqué par la diversité et la polyphonie.
Ce parti explique le choix fait des traducteurs : un tiers de ces pages a été traduit par des écrivains, un autre par un traducteur littéraire, un troisième par des universitaires. (Suit la liste des traducteurs et le nom du coordinateur/harmonisateur : Jacques Aubert).
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
http://melkine.wordpress.com/
Au festival de Sèvres, je suis censé animer un débat ("L'héritage de Lovecraft") autour de cette édition (il y aura une expo des illustrations)... je ne sais pas comment ça va tourner... heureusement, le commissariat et les pompiers ne doivent pas être très loin... (l'exorciste ne servira à rien...)Nébal a écrit :...
Oserais-je ?
Oncle Joe
Début de La guerre du lierre de David H. Keller traduit par Régis Messac en 1935 :
Même texte, retraduit par France-Marie Watkins en 1974 :– Tu es encore saoûl, Bill, voilà tout ! s'écria jovialement le maire de Yeastford, en s'adressant à l'un de ses administrés, ivrogne notoire et invétéré. Tu as encore bu un petit coup de trop ; sans ça, tu ne raconterais pas de pareilles sottises. Rentre chez toi et va te coucher. Ça ira mieux demain matin, et tu seras le premier à rire de l'affaire, quand ton chien reviendra de son escapade.
– Mettons que je suis saoûl ! concéda William Coonel. Mais n'importe qui aurait du vent dans les voiles après avoir vu ce que j'ai vu. Allez-y voir vous-même, monsieur le maire, et vous reviendrez me dire si j'ai trop bu.
Il sortit du bureau en titubant, laissant le maire, Mr Young, amusé par son obstination.
– Ce métier de maire d'une petite ville, avec l'obligation d'être l'ami de tous ceux qui n'ont pas d'amis, ce n'est pas un métier de fainéant, surtout pour un vieux soldat, murmura-t-il pensivement. Je crois que je ferais aussi bien de fermer boutique pour aujourd'hui et d'aller passer la soirée à New York. Quelques heures passées au club me feront du bien et me permettront de retrouver l'égalité d'humeur d'un citoyen du monde.
Alors ? Laquelle qu'est la mieux ?– Tu as trop bu, Bill, s'exclama le jovial maire de Yeastford en s'adressant à l'un des ivrognes notoires de la petite ville. Cette fois-ci, tu y es allé un peu fort sinon, tu ne raconterais pas tant de sottises. Va-t-en te coucher et demain, quand tu auras cuvé ta cuite, tu penseras autrement, et tu te trouveras bien bête quand ton chien reviendra de son équipée.
– J'ai bu, c'est sûr, admit William Coonel, mais n'importe qui serait saoûl après avoir vu ce que j'ai vu. Descendez donc vous-même au vieux puisard du marais et vous verrez comment seront vos nerfs, après. Allez-y donc, monsieur le maire, et vous viendrez me dire après si je suis saoûl ou pas.
Il sortit en titubant du bureau, laissant le major Young sourire avec indulgence.
"Ce métier de maire d'une petite ville, d'ami de tous les abandonnés, est parfois bien épuisant pour un vieux soldat, se dit-il. Je ferais aussi bien de fermer la mairie et d'aller passer la journée à New York. Quelques heures à l'University Club me retremperont dans une atmosphère plus urbaine.
Lensman a écrit :L'argumentaire me fait une impression étrange: rassurante et inquiétante à la foi...
Bon Dieu, Oncle. Ton inconscient émet sur toutes les longueurs d'ondes.Lensman a écrit :…plutôt l'impression d'avoir à faire (ou affaire? je ne sais jamais...) à une nouvelle traduction de la Bible…
C'est vraiment un exercice étonnant, très déstabilsant...Lem a écrit :
Alors ? Laquelle qu'est la mieux ?
Sur quelques phrases, tout ce que je peux dire, c'est qu'il y a des différences très notables...
Mais pour dire celle que je préfère (je me défile un peu, quant à la prétention de décider quelle est la "meilleure"), il faudrait que je relise les deux textes en entier...
Parfois, je me dis qu'une condition nécessaire (je ne dis pas suffisante...) pour mériter le qualificatif de "chef-d'oeuvre de la littérature", c'est que le texte en question doit être capable de rester fort malgré une traduction médiocre (je ne dis pas immonde: on supposera que la traduction est rédigée dans une langue correcte).
Oncle Joe
Là, c'est plutôt le conscient : l'aréopage de traducteurs fait penser à celui auquel on fait appel pour traduire des textes dont la portée n'est pas littéraire, mais religieuse (les différentes traductions, parfois "oecuméniques", de la Bible, exemple parfait), scientifique, philosophique, métaphysique (si!), etc, où le sens va primer sur toute autre considération. Et c'est très curieux de voir ce système "scientifique" appliqué à traduire un roman...Lem a écrit :Lensman a écrit :L'argumentaire me fait une impression étrange: rassurante et inquiétante à la foi...Bon Dieu, Oncle. Ton inconscient émet sur toutes les longueurs d'ondes.Lensman a écrit :…plutôt l'impression d'avoir à faire (ou affaire? je ne sais jamais...) à une nouvelle traduction de la Bible…
Oncle Joe
Modifié en dernier par Lensman le dim. déc. 05, 2010 3:58 pm, modifié 1 fois.
On peut au moins dire, sans connaître le texte d'origine, que l'un des traducteurs confond "Major" et "Mayor".Lensman a écrit :C'est vraiment un exercice étonnant, très déstabilsant...Lem a écrit :
Alors ? Laquelle qu'est la mieux ?
Sur quelques phrases, tout ce que je peux dire, c'est qu'il y a des différences très notables...
Mais pour dire celle que je préfère (je me défile un peu, quant à la prétention de décider quelle est la "meilleure"), il faudrait que je relise les deux textes en entier...
Sinon, sur le plan de la fluidité et du rythme, la trad de Messac est plus agréable, alors que celle de Watkins est plus..... "littéraire", plus compassée.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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Ce n'est pas une position intenable, c'est ton ressenti, et tu n'es certainement pas le seul à fonctionner comme cela. Cela veut dire que le premier "choc" est d'une importance considérable pour toi, davantage que pour d'autres...Papageno a écrit :Perso, je trouve toujours que la première version lu est la meilleure, même quand, a l"évidence, c'est une position intenable - difficile de se déshabituer (et c'est pareil pour la musique)
Oncle Joe