Et Autre-Monde, de Maxime Chattam, ça vaut quoi ?
Modérateurs : Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m
Evidemment, toi, tu as suffisamment d'expérience en lecture pour réussir à faire (non sans difficulté, malgré tout, tu le remarques) une sorte de synthèse des différentes critiques. Tu te dis, au bout d'un moment: bon, ça va, ce livre n'est pas pour moi.
Un lecteur moins expérimenté aura beaucoup plus de mal. C'est inévitable, cela lui prendra du temps avant de pouvoir peser le pour et le contre. Cet apprentissage (apprendre à choisir) fait aussi partie du plaisir, heureusement...
Oncle Joe
Un lecteur moins expérimenté aura beaucoup plus de mal. C'est inévitable, cela lui prendra du temps avant de pouvoir peser le pour et le contre. Cet apprentissage (apprendre à choisir) fait aussi partie du plaisir, heureusement...
Oncle Joe
Sujet très intéressant (pas Chattam en particulier, mais les critiques et leur subjectivité). Je suis peut-être complètement à côté de la plaque, mais je n'arrive pas à m'empêcher de penser qu'il y a aussi une part d'orgueil mal placé à critiquer aussi vertement des bouquins qui, comme cela a été dit, peuvent très bien plaire à un certain public (et tant mieux), même s'ils auront du mal à convaincre un lecteur un peu plus expérimenté (ou qui tout simplement attend autre chose de ses lectures). J'ai l'impression que ce qui dérange c'est parfois le fait que le livre soit rangé dans le rayon SFFF, ou qu'un ami collègue te dise "ah moi aussi j'aime bien le fantastique, tiens tu connais Chattam?". Ca revient à faire un amalgame entre le "style Chattam" et les incontournables de la SFFF, du coup on se sent attaqué dans son identité. C'est ça qui va faire, je pense, qu'un bon bouquin jeunesse rangé dans la mauvaise "catégorie" va être hué par des critiques, alors que si le même bouquin avait été mis dans un autre rayon (ou assimilé à un autre "catégorie"), il aurait reçu un bon accueil. Comme quoi, ça tient à peu de choses.
Disons que si un rigolo dit que Proust c'est de la daube, il a intérêt à le dire sur un site où tous ses copains comprendront que c'est une façon de parler, du... seconde degré, quoi...Cachou a écrit :Ça existe vraiment ça?Lensman a écrit :(Sauf les cas rares, mais qui existent, c'est vrai, d'unanimité quasi absolue pour ou contre un livre)
Oncle Joe
Mais ce n'est pas la critique de Pascal qui est gênante, puisque, justement, lui, il fait remarque que le livre serait plutôt pour ce public (dans ce qu'il a de réussi). Le lecteur de sa critique le comprend: si on n'aime pas les bouquins plutôt destinés jeunesse, on a peu de chance de trouver son compte dans le livre.Cibylline a écrit :
Comme je l'ai dit plus haut, Autremonde n'ayant pas été publié en jeunesse, la critique de Pascal me gêne...
A la limite, on peut être gêné par la politique de l'éditeur, qui lui, ne parle pas de cet aspect public jeunesse du livre. Mais même là, ce n'est pas évident. Ce n'est pas tant de "jeunesse", au fond, qu'il faudrait parler, que d'"expérience". Le livre n'est pas pour le lecteur "expérimenté", qui a déjà pas mal lu, s'est forgé son goût, a certaines exigences de complexité, d'originalité, etc. Mais tout le public est loin d'être dans ce cas.
Il y a des tas de livre pas terribles qui ne sont pas appréciés MEME du public peu expérimenté! Or, Chattam semble être lu assez largement et satsifaire son public (sauf erreur de ma part). On ne peut donc pas juste faire comme si c'était un très mauvais livre pas lisible, ce serait absurde.
Oncle Joe
Mais je connais des profs de français qui n'aiment pas tu sais...Lensman a écrit :Disons que si un rigolo dit que Proust c'est de la daube, il a intérêt à le dire sur un site où tous ses copains comprendront que c'est une façon de parler, du... seconde degré, quoi...Cachou a écrit :Ça existe vraiment ça?Lensman a écrit :(Sauf les cas rares, mais qui existent, c'est vrai, d'unanimité quasi absolue pour ou contre un livre)
Oncle Joe
Oui, mais l'idée, c'est que l'on a parfaitement la possibilité de ne pas aimer quelque chose qui par ailleurs est remarquable... Exemple classique pour moi: je n'aime pas l'opéra italien. Et après? L'opéra italien, c'est tout de même bien!Cachou a écrit : Mais je connais des profs de français qui n'aiment pas tu sais...
Oncle Joe
o_O Je ne suis pas sûre de te suivre. Ces collègues ne considèrent pas Proust comme étant bien mais comme étant barbant. Tout comme je considère Zola barbant alors qu'il est censé faire lui aussi l'unanimité, non?Lensman a écrit :Oui, mais l'idée, c'est que l'on a parfaitement la possibilité de ne pas aimer quelque chose qui par ailleurs est remarquable... Exemple classique pour moi: je n'aime pas l'opéra italien. Et après? L'opéra italien, c'est tout de même bien!Cachou a écrit : Mais je connais des profs de français qui n'aiment pas tu sais...
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Mais si, il n'y a aucune incohérence. On peut ne pas aimer le cassoulet (enfin, je suppose), et en même temps, admettre que c'est un plat réputé. Où est le problème?Cachou a écrit :o_O Je ne suis pas sûre de te suivre. Ces collègues ne considèrent pas Proust comme étant bien mais comme étant barbant. Tout comme je considère Zola barbant alors qu'il est censé faire lui aussi l'unanimité, non?Lensman a écrit :Oui, mais l'idée, c'est que l'on a parfaitement la possibilité de ne pas aimer quelque chose qui par ailleurs est remarquable... Exemple classique pour moi: je n'aime pas l'opéra italien. Et après? L'opéra italien, c'est tout de même bien!Cachou a écrit : Mais je connais des profs de français qui n'aiment pas tu sais...
Oncle Joe
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Le problème est que tu parlais d'un livre qui ferait l'unanimité. Dire qu'un livre ne nous plaît pas mais reconnaître que les autres l'aiment, ce n'est pas ça l'unanimité, si?Lensman a écrit :Mais si, il n'y a aucune incohérence. On peut ne pas aimer le cassoulet (enfin, je suppose), et en même temps, admettre que c'est un plat réputé. Où est le problème?Cachou a écrit :o_O Je ne suis pas sûre de te suivre. Ces collègues ne considèrent pas Proust comme étant bien mais comme étant barbant. Tout comme je considère Zola barbant alors qu'il est censé faire lui aussi l'unanimité, non?Lensman a écrit :Oui, mais l'idée, c'est que l'on a parfaitement la possibilité de ne pas aimer quelque chose qui par ailleurs est remarquable... Exemple classique pour moi: je n'aime pas l'opéra italien. Et après? L'opéra italien, c'est tout de même bien!Cachou a écrit : Mais je connais des profs de français qui n'aiment pas tu sais...
Oncle Joe
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Tout à fait. Là, il s'agit du cas de l'unanimité sur la valeur de l'oeuvre, pas de l'unanimité quand au plaisir pris à la lire. Ce dernier cas est encore plus rare...Cachou a écrit :
Le problème est que tu parlais d'un livre qui ferait l'unanimité. Dire qu'un livre ne nous plaît pas mais reconnaître que les autres l'aiment, ce n'est pas ça l'unanimité, si?
Oncle Joe
Mais qui te dit qu'ils reconnaissent de la valeur à cette œuvre? ^_^ Tu n'as vraiment jamais entendu personne parler de l'œuvre de Proust comme étant de la masturbation intellectuelle? De mon côté, je dois enseigner Zola, et je fais semblant de le trouver admirable, mais je trouve le bonhomme détestable et ce qu'il fait pas beaucoup mieux... Pourtant, je reconnais que d'autres l'aiment. Mais il n'a pas de valeur pour moi. C'est juste un classique, c'est tout, mais je ne l'estime pas, alors que j'estime Flaubert qui pourtant ne me parle pas, parce que lui, j'ai apprécié son écriture, même si je n'ai pas aimé ses histoires. Idem pour Stendhal.Lensman a écrit :Tout à fait. Là, il s'agit du cas de l'unanimité sur la valeur de l'oeuvre, pas de l'unanimité quand au plaisir pris à la lire. Ce dernier cas est encore plus rare...Cachou a écrit :
Le problème est que tu parlais d'un livre qui ferait l'unanimité. Dire qu'un livre ne nous plaît pas mais reconnaître que les autres l'aiment, ce n'est pas ça l'unanimité, si?
Oncle Joe
C'est juste un classique: c'est ça, la valeur.Cachou a écrit :Mais qui te dit qu'ils reconnaissent de la valeur à cette œuvre? ^_^ Tu n'as vraiment jamais entendu personne parler de l'œuvre de Proust comme étant de la masturbation intellectuelle? De mon côté, je dois enseigner Zola, et je fais semblant de le trouver admirable, mais je trouve le bonhomme détestable et ce qu'il fait pas beaucoup mieux... Pourtant, je reconnais que d'autres l'aiment. Mais il n'a pas de valeur pour moi. C'est juste un classique, c'est tout, mais je ne l'estime pas, alors que j'estime Flaubert qui pourtant ne me parle pas, parce que lui, j'ai apprécié son écriture, même si je n'ai pas aimé ses histoires. Idem pour Stendhal.Lensman a écrit :Tout à fait. Là, il s'agit du cas de l'unanimité sur la valeur de l'oeuvre, pas de l'unanimité quand au plaisir pris à la lire. Ce dernier cas est encore plus rare...Cachou a écrit :
Le problème est que tu parlais d'un livre qui ferait l'unanimité. Dire qu'un livre ne nous plaît pas mais reconnaître que les autres l'aiment, ce n'est pas ça l'unanimité, si?
Oncle Joe
Après, on peut (et on doit, c'est intéressant) se demander pourquoi c'est devenu (et ça reste) un classique, mais c'est la seule définition de la valeur que je puisse voir.
Oncle Joe